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La constance d’un mythe

Publié le 23 février 2009 par Antoninomicorazon

Petit, on ne regarde pas le monde avec les mêmes yeux - évidence. Peut-être tout simplement parce qu’on ne comprend pas encore les enjeux qu’induisent nos actes ou ceux d’autrui, mais à la limite, on s’en fout. Pendant l’enfance on arrive à se construire des mythes indestructibles, on érige des personnes en véritables héros en un temps record. Pas besoin d’agiter son intellect, de peser le pour ou le contre, on adopte, on s’accapare et d’un coup sans y avoir même réfléchi une seconde, il est là notre petit mythe façonné, magnifique et incontrôlable.

Mon mythe à moi, enfin “un de mes miens” comme j’aurais dit à l’époque, je l’ai rencontré un soir (à 19h30 soit une heure avant d’aller me coucher) sur mon téléviseur Phillips raccordé au magnétoscope Phillips. La cassette, elle avait été louée au vidéo club, dans la galerie marchande de (feu) Mammouth, Retour vers le Futur. J’étais encore incapable de comprendre le paradoxe du titre, mieux j’avais encore trop peu d’années pour saisir l’intrigue de l’histoire ; et pourtant, dès l’apparition de Dr. Emmett L. ‘Doc’ Brown, il s’est passé quelque chose. Ca va vite effectivement. Comme des millions de gamins du même âge j’ai été directement fasciné par ce personnage improbable, cette pâle copie d’Albert Einstein (son chien au demeurant).

A bien y réfléchir - même si encore une fois, la beauté du mythe est née de ma candeur d’enfant - mais il faut bien y réfléchir quand même. A bien y réfléchir donc, ce n’est pas le fantasque du personnage qui provoqua mon adhésion - non - c’est sa foi inébranlable. Voilà donc devant mes yeux d’enfant l’archétype du savant fou, un individu juste capable de croire en son projet sans en démordre. Il relève n’importe quel défi insensé pour le réaliser (rappelons qu’il recharge les batteries de sa DeLoréane volante en attirant la foudre sur lui même, tel Benjamin Franklin en son temps). Et ça, à 5 an et demi, ça met sa claque. Et puis merde, qui n’a jamais rêvé d’explorer son passé pour repenser son futur.

Mais bref, pourquoi le mythe ? Pourquoi persiste-il alors qu’on n’en fasconne plus ? Quid du little child et de ses yeux emmerveillés ?

Je ne suis pas nostalgique de mon enfance, bien moins que d’autres en tout cas; mais à coup sur, je n’oublierai jamais la mythologie personnelle que j’y ais construite. Jamais je n’en ferai d’aussi belle. Je la garde jalousement.

Great Scott!


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