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Just talk with Don Rimini

Publié le 02 avril 2009 par Kanthos

Just talk with Don Rimini
Promis après on arrête. Le booty shaker Don Rimini jouait donc les coachs d'un soir lors de notre soirée GYMTONIC le 28 février dernier à Angers. Nos amis de l'émission Boom Tschak de Radio G! étaient présents et on rencontré celui qui rentre tout juste cette semaine d'une tournée américaine. Occupés à nous assurer que les party harders présents sentiraient bien leurs courbatures le lendemain, Amaury et Guillaume, les deux animateurs de l'émission, ont accepté de retranscrire l'interview de Don Rimini. Après le jump.
Pour revenir sur ton parcours musical, tu peux nous expliquer comment tu as commencé à mixer ?
J’ai commencé dans des raves pendant les années 90, dans des soirées avec des potes. Les raves, c’était des petites raves, on distribuait des flyers dans tous les magasins de disque et on se faisait notre truc à nous. Ensuite, j’ai été résident dans plusieurs clubs à Paris. Certains où je passais que de la House, et d’autres que du Hip-Hop. Et déjà j’essayais de mélanger les deux. Mais que ce soit pour le public House ou pour le public Hip-Hop, ils étaient très froids pour accueillir l’autre style. C’était très dur car le public House trouvait que le Hip-Hop c’était ‘trop ghetto’, et le public Hip-Hop trouvait que la House c’était à l’inverse une musique trop à connotation homosexuelle !
Et tu passais quoi comme son à l’époque ?
A l’époque je passais beaucoup de techno de Detroit, de house de Chicago, j’ai également été très influencé par le Breakbeat anglais. Voilà pour résumer. En ce qui concerne le Breakbeat regarde les compilations Universe, du festival anglais du même nom, qui s’est par la suite appelé Tribal Get Ring, le tracklisting, correspond à peu près ce que je passais en Breakbeat anglais.
Après en techno américaine, je pouvais passer des trucs comme Jeff Mills, comme Dave Clark, mais aussi DJ Funk, Derrick Carter. Donc quelque chose de déjà assez large.

Donc, tu es plus Chicago que Detroit ?
Non, non, je suis dans les deux. J’aimais bien le côté Jeff Mills très technique avec trois platines, le mec m’impressionnait. Richie Hawtin, j’aimais beaucoup ce qu’il faisait, j’adorais Green Velvet pour les textes et pour les sons. Et j’ai toujours surkiffé DJ Funk.
Voilà en gros, de quoi est fait ma culture musicale. Tout cela grâce à mon frère qui m’a beaucoup fait écouter de musique, il allait souvent en boite en Belgique et il me ramenait des sons. Pareil en Angleterre d’ où il me ramenait des sons d’Acid et de New Beat.

Tout ce qui est Dance Mania, c’est ta came ?
Oui, ça me parle. Ça me parle grave. Mais ça pouvait même aller jusqu’à des mecs comme The Horrorist qui faisaient du hardcore lent.
Et à quel moment es-tu passé de l’écoute au mix, est-ce qu’il y a eu un déclic, un artiste, un événement, ou quelque chose de la sorte ?
Moi, ce qui m’a beaucoup impressionné ce sont les DJ très techniques et qui avaient des choix de disques incroyables. Des mecs comme Laurent Garnier, Jeff Mills ou Dave Clark, qui sont complètement différents tous les trois, sont pour moi des génies. Je les voyais mixer, ils avaient des choix de disques excellents, les titres allaient très bien ensemble, les mecs m’impressionnaient. Je crois que c’est ça qui m’a donné envie de mixer.
Dans ta bio, tu fais référence à Robert Armani, est ce que tu peux nous en dire un mot ? Car nous on l’aime beaucoup et c’est quand même un mec absolument génial!
Mais grave ! C’est une référence ce mec, il y a plein de trucs qui défoncent chez lui, notamment le morceau ‘Ambulance’. Et pour la petite histoire, le petit scoop de l’année, sur mon Myspace, le tout premier commentaire que j’ai, c’est Robert Armani qui l’a mis !
Et le parallèle entre tous ces artistes que tu as cité et ta musique actuelle, c’est lequel ?
Ça c’est toi qui pourras me le dire ! Maintenant, je suis forcément influencé par ce que j’ai écouté, mais maintenant, j’ai tellement peu de recul sur mes morceaux, que ça je ne peux pas dire si ça a été plus influencé par un truc que par un autre. Mais après, aujourd’hui, tout le son a changé.
Au niveau de la production maintenant, c’est les pieds en avant, la compression, la distorsion, il y a des choses très cutés comment peuvent faire SebastiAn et Surkin. Alors qu’avant il n’y avait pas du tout ça, les artistes jouaient plus sur le côté funky, que l’on a rencontré jusque dans la house filtrée, après, j’ai cette culture mais je la mets à ma sauce. Par contre des fois j’adore ressortir une vieille pièce, que les gens ne connaissent pas forcément mais qui est une vraie tuerie. Je le fais d’ailleurs régulièrement sur mes mix que je mets en téléchargement gratuit tous les mois sur Myspace, où j’essaye de mélanger deux à trois vieilles références. Je peux aussi être amené à le faire sur scène, mais après ça dépend vraiment du public.

Just talk with Don Rimini
On en venait à ce que tu fais aujourd’hui, est ce que tu peux nous résumer ce qu’est ta musique, les sorties, les dates, etc.
Ça a commencé en 2007, avec ‘Time To Panic’ sur Rise Recordings, où il y avait quatre morceaux. Ensuite ça a été le ‘Absolutely Rad EP’ sur Mental Groove en début 2008, après mi-2008, ça a été mon troisième maxi qui s’appelle ‘Kick’n Run’, qui est sorti sur deux labels : Mental Groove pour le monde, et sur Delicious Gutter – une sub-division de Delicious Vinyl – pour tout le continent nord américain. J’ai eu la chance de sortir sur deux labels, et pas des moindre, car l’un comme l’autre ont une réputation qui n’est plus à faire.
Voilà pour les maxis, après il y a les remix, à peu près une quinzaine, ainsi que quelques edit non-officiels pour l’instant. A venir un remix pour Dada Life, un autre pour Designer Drugs, je suis en train de préparer des morceaux exclusifs pour des compilations. Un pour le blog Discobelle et un autre pour les Fluokids. Et Prochainement, le nouveau maxi. Donc, il y a du boulot !

Pour le nouveau maxi, il y a une date ?
Ce serait bien que ça se fasse rapidement, là je travaille sur des tracks, et j’espère avoir fini pour Mai. Je ne peux pas donner de date pour l’instant, mais j’ai déjà quelques morceaux en cours. Mais c’est vrai que là, je pars aussi en tournée aux Etats-Unis, 20 jours là-bas, ça va être super cool : des dates à Miami, Austin, Los Angeles… Je vais me faire plaisir !
Donc, tu as des bons retours des Etats-Unis ? Est ce que la musique que tu fais marche là bas ?
En fait ce qui marche au Etats-Unis, je vais pas te le cacher, c’est la country et le hip-hop ! Maintenant, on a la chance d’être frenchy et d’être aimés aux Etats-Unis, parce que des mecs ont ouverts des portes. Daft Punk, Justice ou Institubes ont permis un autre regard sur cette musique. Maintenant je t’avouerai que toutes les villes n’ont pas le même engouement. Los Angeles par exemple, est complètement dingue, mais il y en a d’autres où c’est plus dur parce que les gens ne sont pas habitués. Moi, j’ai la chance de pouvoir mixer Hip-Hop et électro et de pouvoir m’adapter.
Et toi, c’est quoi ce que tu kiffes en hip-hop ?
Moi, je kiffe beaucoup le vieux Hip-Hop, plus récemment le dernier album de Lil’ Wayne est vraiment une tuerie, j’aime également beaucoup l’album de Kanye West. Sinon, j’écoutais pas mal des trucs comme Mack Da Maniak, KRS-One, Naughty By Nature. Et aussi des trucs encore plus vieux avec tout le Miami Sound, qui rejoignent Dance Mania, la Baltimore… Les connexions se font quoi ! Et ce qui est marrant, c’est qu’au jour d’aujourd’hui tu peux mélanger tout ça et les gens ne te regardent pas bizarrement. Tu peux même te permettre de jouer des trucs carrément rock. Par exemple, quand tu vois des sets de TTC, les mecs peuvent jouer un rock, un Laidback Luke et en même temps un Emily ( ??), et ça passe, les gens sont contents.
Just talk with Don Rimini
Ensuite, si ce n’est pas indiscret, on voulait savoir avec quoi tu faisais ton son ? Est-ce que tu bosses plus en machines, ou plus en software ?
Je travaille avec mon ordinateur, avec un Cubase, et après ce ne sont que des synthés virtuels. J’ai d’autres machines chez moi, mais maintenant je ne m’en sers plus. Je me sens à l’aise dans ma manière de faire maintenant, je dois connaitre le logiciel à 70%, donc ça va !
Et ton avis sur la scène électronique française, voire scène mondiale ?
Moi je trouve ça super cool, de plus en plus j’arrive à jouer avec les mecs avec qui je m’entends bien. Là, le dernier en date avec qui je me suis bien entendu c’est Jack Beats, un anglais qui fait des sons un peu fidget et des sons un peu dubstep. Donc très bien !

D’ailleurs, si tu pouvais définir la fidget, tu la définirais comment ?

Ça a été trouvé par Trevor Loveys et Switch, voilà… C’est la blague du moment ! Après pour essayer de définir la musique, c’est peut être plus simple en disant fidget, mais au final même moi je suis incapable de dire ce que c’est.
Est-ce que toi tu es Fidget ?
Euh… Tu penses que je suis Fidget ?
C’est quoi la Fidget ?
(Rires)
C'est la grande question, après si tu me demandes de définir mon son, je ne pourrais pas te répondre !
Mais c’est sûrement la bonne réponse, c’est ton son propre à toi, après pas besoin de le ranger dans un compartiment.
Sinon, comment tu abordes tes mixes, car pour t’avoir déjà vu, tu mixes très vite, tu as une très bonne technique. Tu peux nous en dire quelques mots ?

Moi, j’ai deux platines CD et une table de mixage. J’ai beaucoup appris en regardant les autres faire, moi ce qui me plais, c’est de voir un mec qui joue avec des disques et qui s’éclate. Un mec comme Boys Noize est pour moi, un mec incroyable, tout comme Surkin d’ailleurs, qui est différent étant donné qu’il est avec un laptop mais j’aime beaucoup ce qu’il fait !
Pour ma part, mixer sur ordinateur c’est pas du tout mon truc. Moi je viens d’une culture où je passais mon temps chez les disquaires , j’ai maintenant mon mur de vinyles. Et même si je ne m’en sers plus et que j’utilise les CDs, j’en fait beaucoup de rips.
C’est sur, il y a beaucoup de puristes qui ne parlent que de vinyles, mais après, chacun trouve son format Moi perso, je crois que j’ai donné ma part au vinyle. J’ai mes 5000 ou 6000 disques chez moi, et je peux pas renier le fait que j’ai été DJ vinyle et que j’ai kiffé ça, mais on est passé à autre chose. Tout comme Internet a pris un essor sur la promotion des artistes, et ça marche assez bien comme ça. En gros, il faut savoir vivre avec son temps, et je ne suis pas nostalgique !

Et est ce que tu continues de consommer du vinyle ?
Sincèrement non ! Et puis, il faut dire que sur internet, tu trouves quasiment tout. Et au pire ce que je ne trouve pas je le demande à des potes qui les ont. Après, Internet ça a ses avantages et inconvénients. Avantages parce que tu peux quasiment tout trouver, mais en même temps c’est dommage, car je me souviens, quand j’étais plus jeune, c’était vraiment la recherche. J’écoutais un disque un soir au Rex, j’entendais par exemple un truc qui s’appelait ‘Move You Bitch’ et je passais mes journées après à trouver le disque qui s’appellait ‘Move You Bitch’. Je trouvais ça vraiment marrant de faire cette recherche, alors qu’aujourd’hui tu n’as plus ça, tu as plus facilement accès à la musique que dans les années 90.
Si tu devais citer quelques disques que tu aimes vraiment, des vieux et des moins vieux, tu citerais lesquels ?
En premier, World 2 World d’Underground Resistance. J’aimais également beaucoup le premier nom de Vitalic qui s’appelait Dima à l’époque. Sinon, j’aime beaucoup Justice, j’aime beaucoup Boys Noize, Surkin, Yuksek, les Birdy, Sinden, la famille Switch, les Crookers, les Bloody. Au final, plein de gens.
Egalement dans les petits nouveaux et qui sont un peu moins connus, j’aime beaucoup Electroluxe Family qui sont des toulousains. J’aime beaucoup également Dilemn, un mec qui vient plutôt du breakbeat. Voilà des petites découvertes que j’aime bien.

Et bien je crois que l’on a fait le tour, merci à toi !
Merci à vous ! Et à bientôt, soit en set, soit sur la piste, soir sur internet, ça sera avec plaisir !
Propos recueillis par Guillaume & Amaury de l'émission BOOM TSCHACK
(Radio G!, tous les samedis de 19h à 21h. www.radio-g.org)

Photos : Florian Champion / Someone pour FTW
www.myspace.com/donrimini




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