Premier test européen pour Barack Obama

Par Laurent PFAADT

Soixante-dix jours après son élection, le président des Etats-Unis entame aujourd'hui sa première tournée européenne.

Pour sa première venue sur cette « vieille Europe » que stigmatisait il y a quelques années le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, le programme du président américain est chargé. Même si l'arrogance bushiste a disparu avec le départ de l'ancien président républicain, Barack Obama qui a tout de même fait du « leadership » américain son credo en politique étrangère arrive en Europe avec plusieurs dossiers sensibles. Il y mesurera l'implication des Européens sur des sujets tels que la crise économique, l'OTAN, la prolifération nucléaire et le dialogue avec le monde musulman, et y bâtira des liens particuliers avec les uns et les autres selon les intérêts américains. Cette tournée doit donc servir – les Européens en sont pleinement conscients – à redistribuer les cartes entre l’Europe et les Etats-Unis. Et chacun espère jouer la sienne, malheureusement au détriment de l’Europe.

La crise économique tout d'abord, première et principale étape de ce voyage. La réunion du G20 à Londres doit jeter les bases, non pas d'un nouveau système financier mondial mais en tout cas de nouvelles orientations économiques. Si les positions de Barack Obama, de Gordon Brown et de Nicolas Sarkozy semblent converger vers plus d'interventions de l'Etat, le président américain devra tout de même persuader ses interlocuteurs d’aller vers encore plus de relance. Le président français qui a déjà prévenu qu'il quitterait le sommet si aucun accord n'est obtenu osera-t-il se mettre Barack Obama à dos ? Pas évident.