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Sous le soleil du Languedoc

Par Maigremont

Voilà un joli thème autour de vins qui fleurent bon le soleil. La règle était simple : apporter un ou plusieurs flacons, blancs, rouges ou sucrés appartenant à la région Languedoc. J'avais le privilège de capitaliser et d'organiser les apports de chacun, pour cette énième rencontre LPV du comité Haute-Normandie.

C'est l'ami Olivier qui nous accueille dans sa grande maison.
Les flacons sont présentés par paire à l'aveugle et dévoilés au fur et à mesure.

1 - Costières de Nîmes Mourgue du Grés « Galets Dorés » 2007
2 - VDP du Gard Mourgue du Grés « Terre d'Argence » 2006
Le premier vin est arômatiquement simple sur le citron vert. La bouche est vive, sur une finale saline. Le deuxième possède indéniablement plus d'ampleur avec des notes d'abricots et fumées. La finale est un peu plus courte, un peu plus portée par l'amertume.
Avantage plaisir pour les "Galets Dorés", pour sa fraîcheur et sa vivacité

3 - VDP de l'Hérault Daumas Gassac blanc 2005
4 - VDP Côtes de Thongue Domaine de l'Arjolle "Equinoxe" 2005
Le Daumas offre un nez élégant de fruits blancs, profond, on monte en gamme. La bouche débute doucement, et gagne en puissance à mesure de la gorgée.
L'Equinoxe est porté par un boisé et un fumé envahissant et racoleur, confirmé en bouche.
Avantage à Daumas Gassac, plus afirmé et plus nature.

5 - VDP du Gard Roc d'Anglade 2004
6 - VDP Côtes Catalane Jean-Philippe Padié « Milouise » 2006
La robe du Roc d'Anglade est légèrement trouble. Au nez, pas de doute, c'est nature avec au départ quelques senteurs de pommes (levures). Puis viennent enfin à l'aération de beaux arômes profonds et enivrants de fruits blancs, de fleurs avec des pointes de fenouille et d'anis. La bouche est d'un grand équilibre et s'exprime par une grande pureté. Superbe finale vibrante.
Le Milouise se présente sur des notes fumées et une pointe oxydative. Les arômes de fruits viennent en profondeur. La bouche est ample, généreuse mais un peu lourde à cause d'un boisé pas tout à fait intégré.
Le Milouise n'en reste pas moins un beau vin, mais étouffé ce jour ci par un Roc d'Anglade qui atteint là des sommets.

Pour ma part, c'est Roc d'Anglade qui domine cette première série de blanc par sa classe suivi par Daumas Gassac.

Fromages

Côté miam, les vins sont accompagnés de divers terrines maison et de fromages de l'excellente maison Priet de Vernon

Quelques rouges maintenant : il sont au nombre de 13. J'ai volontairement choisi de les présenter par paire pour faire soit un match, soit une évolution d'un vin sur 2 millésimes différents ou encore une étude de domaine avec plusieurs cuvées du même millésime.

Pour commencer, un trio ! En fait, Franck qui avait apporté le premier rouge avait décidé au dernier moment de placer un autre vin dont personne à part lui ne connaissait la provenance : nous l'appellerons donc "7bis"
7 - Côtes du Roussillon village Clos de l'Oum 2006 « la Compagnie des Papillons »
8 - Coteaux du Languedoc Montpeyroux domaine des Grecaux 2003 « Terra Solis »
7 bis - Côtes du Roussillon village Clos de l'Oum 2005 « la Compagnie des Papillons »
Autant le dire de suite, Clos de l'Oum 06 paraît très jeune et semble fermé. Pas évident de tirer des notes de rose, de violette, de café et de boite de tuyas. La bouche est gourmande, malgré une certaine fermeté à cause de tanins serrés. Mais on devine là un certain potentiel. Bien
Le Coteaux du Languedoc du domaine des Grecaux est ce que l'on appelle un rescapé : en effet, Jean-François ayant oublié un de ses vins, nous faisons appel à notre hôte Olivier pour lui extirper un flacon de sa cave ! La robe est clairement évoluée, mais au nez, du fruit, du fruit, du fruit et du vrai (papaye, grenadine, myrtille). La bouche est simple et tombe assez vite, mais peu importe, on prend le vin comme il vient, avec plaisir.
Le vin qui sort du chapeau se présente carafé : pas de doute, il y a un certain lien de parenté avec le n°7 : la structure est plus fine, plus élancée et la matière plus arrondie. C'est bien un "Clos de l'Oum" grand frère d'un an du Clos de l'Oum 2006. Très agréable, il remporte d'ailleurs ce Trio

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9 - VDP de l'Hérault Mas Laval "les Pampres" 2007
10 - Costières de Nîmes Mourgue du Grés « Terre d'Argence » 2005
Mas Laval "les Pampres". Que dire de ce vin ? Incroyable de faire aussi simple et aussi bon ! Ca explose de fruits rouges de partout. Il possède un petit côté enjoleur, mais c'est tellement gourmand, croquant ! Le vin comme ça, c'est pas compliqué, on est obligé d'aimer.
Le "Terre d'Argence" 2007 débute par quelques épices. Le vin semble manquer de structure car l'alcool domine, les tanins sont incroyablement secs. J'ose espérer que le vin est dans une phase ingrate. Je ne peux pas croire qu'on puisse râter un 2005.
Avantage pour qui vous savez

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11 - VDP d'Oc dom Lacoste-Germane « le Cade » 2003
12 - VDP de l'Hérault Daumas Gassac rouge 2001
Grosse déception, car le Lacoste-Germane est bouchonné. J'avais fait un pari en l'opposant à Daumas-Gassac, car je trouvais les styles proches, l'encépagement majoritaire étant le Cabernet Sauvignon.
Le Daumas me rappelle un certain Chasse-Spleen 2000 avec ses notes de café marquées, mais heureusement plus encore. Il paraît assez proche d'un beau vin de Bordeaux. Il est avenant, l'acidité est agréable, la bouche est ronde, mure avec un fond minéral. C'est bon, mais ça reste classique, ça manque un peu de folie. Autant le dire, ce vin a beaucoup fait parler. La moitié des dégustateurs pensent que c'est un bon vin, l'autre  le trouve anodin, trop dans les standards bordelais. Une fois de plus, Gassac provoque la discussion !

13 - Faugères domaine St Antonin “cuvée Magnoux” 2005 Frédéric Albaret
14 - Faugères domaine St Antonin “cuvée Magnoux” 1998 Frédéric Albaret
Le 2005 paraît fermé au nez et assez austère en bouche : les tanins sont très très serrés. Malgré tout, le vin possède une belle longueur et semble se destiner à quelques années de garde pour s'exprimer dans les meilleures conditions car tout est là. Pour beaucoup, la question est de savoir si ce vin vieillira. Pour moi, c'est OUI.
Le 1998 représente le graal de tout dégustateur patient : quelques années de cave lui ont permis d'arriver lentement à mâturité avec beaucoup de classe. Mûre, fruits noirs, avec des pointes d'encre d'école au nez, la bouche est ronde à l'attaque, avec une légère sucrosité. Le tout est hyper équilibré et confirme sa bonne tenue malgré un peu plus de 10 ans au compteur.
Le match pour le millésime 1998, bien entendu, mais on en reparlera du 2005... dans 10 ans.

15 - Faugères Léon Barral 2005
16 - Faugères Léon Barral « Jadis » 2005
Voici une paire intéressante. D'une part elle permet de continuer l'exploration du terroir de Faugères, d'autres part, ce sont les 3 cuvées rouges du domaine Léon Barral que nous allons aligner à la suite et dans un grand millésime (merci JF)
La cuvée dite "Tradition" s'engage d'emblée via un côté "nature" (cidre). Pour sa défense, le vin n'a pas été carafé. C'est épicé, c'est rond, c'est gourmand, c'est bon !
Avec "Jadis", on franchit un pas : le vin est plus classieux, plus élégant, plus complexe aussi. Jolie bouche, bien structurée, chaleureuse, mais de haute tenue. Gros potentiel.
Coup de Coeur pour Jadis.

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17 - Faugères Léon Barral « Valinières » 2005
18 - Cx du Languedoc VV Pic St Loup les « Métaieries du clos » Clos Maries 2002
Attention, voici "THE Match". Celui pour lequel on hésite pas une seconde à faire des kilomètres.
"Valinières" de Barral à tout d'un grand vin : énorme volume en bouche, tanins d'une extrême qualité et finesse, du fruit à revendre. Il déborde de partout, est généreux comme pas deux. Si jeune et d'une grande buvabilité. Il fait soif !
Face à ce monstre, le Clos Marie est légèrement en retrait, mais n'en reste pas moins un très beau vin. Réglisse, zan, pointes d'orange, la bouche s'étire longuement et onctueusement.
Mais "Jadis" est un vin qui marque, on ne peut que l'apprécier.

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Une petite douceur pour terminer.
19 - VDT Languedoc Domaine de Ravanès 1998 l'Ille
Joli nez d'orange confite avec quelques notes de sparadrap. Je lui trouve une certaine ressemblance avec les vins de Tirecul la Gravière. Bouche sur le raisin de corinthe, avec une amertume en avant mais intéressante. Petite déficience de longueur, mais un vin agréable et bien fait.

Voilà pour cette superbe journée, passée comme d'habitude au milieu de passionnés et de gens vrais qui aiment le partage...

Il y eu quelques "Off", hors thème : les commentaires à suivre prochainement...

Il est bien possible que notre prochaine rencontre soit tournée vers le Chenin de Loire.

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