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L'enseignement du français - Enquête sur une discipline malmenée

Publié le 03 avril 2009 par Leoweb

L'ouvrage est consacré à l'enseignement secondaire, sous l'empire des programmes 1996 pour le collège et 2000 pour le lycée. La réforme de ces programmes ne changera rien au fait que des millions d'enfants et d'adolescents ont été marqués durablement dans une composante essentielle de leur personnalité.

A contrario, Paul-Marie Conti propose les trois impératifs d'un enseignement rénové :

  • apprendre aux élèves à lire et à écrire (tant il est vrai que "Lire-écrire", au-delà de l'enseignement primaire, est une exigence pour toute la scolarité et même pour toute la vie)
  • transmettre une culture littéraire nourrie d'abord des grands classiques
  • donner ainsi aux élèves les moyens de penser, pour les préparer à leur vie de citoyens.

Comme dans l'enseignement primaire …

L'auteur, professeur de français, illustre par une analyse poussée et par des exemples largement développés les effets du pédagogisme intronisé par la loi d'orientation de 1989, dite Loi Jospin. Notre site en a largement parlé à propos du primaire, et nous avons dû malheureusement en constater la rémanence dans certaines pages des nouveaux programmes 2008.

Dans le domaine qui nous occupe ici, l'idéologie de l'égalitarisme et la volonté de socialisation des élèves se traduit par le mépris de la langue littéraire, placée au même niveau que le langage le plus fruste "on fait parler et écrire (les élèves) en attachant la plus grande importance à leur propre discours". Cela va de pair avec le rejet de la culture classique, qualifiée de bourgeoise, au profit de cultures diverses et toutes d'égale valeur.

La communication, terme passe-partout, se substitue à la recherche de l'expression la plus exacte possible de ce que l'on pense et ressent.

En pédagogie, on retrouve l'approche globale, avec la description par l'auteur de la grammaire globale, très proche de l'absence de grammaire, la méthode inductive, l'inversion qui prétend construire le toit avant les fondations, avec les conséquences que l'on  sait sur beaucoup d'élèves : le désordre de l'esprit, le flou des idées, le manque de concentration.

On retrouve, multiplié par 10 par rapport au primaire, le vocabulaire faussement précis mais véritablement pédant, à prétention scientifique, inspiré de celui des spécialistes. Les exemples abondent dans l'ouvrage : registres de langue, composants du récit, situations d'énonciation, diectiques, destinateur et destinataire, etc, etc…  Sans parler de l'abus des graphiques, diagrammes, tableaux, jusqu'à l'emploi de formules du genre N>P, N=P TH=0  TN>TH  !

Tout ce formalisme, pour aboutir à quoi, sinon à l'autopsie des textes au détriment du fond, privant les élèves du plaisir de lire, de découvrir, de s'émouvoir, de trouver matière à penser, dans les grandes œuvres littéraires.

Tout cela a été pensé, voulu, imposé. Les professeurs amoureux de la littérature, comme Pierre-Parie Conti, ont résisté, dans les limites permises par la préparation des élèves à des examens conformes aux exigences des programmes officiels.

En conclusion, l'auteur détaille ce que devrait être l'enseignement du français, pour les élèves "littéraires" et pour les autres.


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