Magazine France

Premier clash entre Sarkozy et Obama

Publié le 06 avril 2009 par Juan
Paraphrasant Ségolène Royal (et son livre "Femme debout"), Nicolas Sarkozy avait qualifié la France d'"ami debout" des Etats-Unis, à l'occasion du sommet de l'OTAN samedi 4 avril 2009. Le lendemain, le président français suivait son homologue américain à Prague, en République Tchèque, pour un sommet Etats-Unis/Union européenne sur la paix et le désarmement. Après un 60ème anniversaire de l'OTAN très "militaire" vendredi et samedi, le contraste était saisissant. Obama a affirmé vouloir oeuvrer pour la paix et la protection du climat: "Les Etats-Unis, en tant que seule puissance nucléaire à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont la responsabilité morale d'agir. En conséquence, aujourd'hui je souligne clairement avec conviction l'engagement des Etats-Unis et son désir d'oeuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d'un monde sans armes nucléaires. (...) "Je ne suis pas naïf, cet objectif ne sera pas atteint rapidement, peut-être pas durant mon existence".
Turquie or not Turquie ?
A Prague, Barack Obama a aussi affirmé son souhait de voir la Turquie intégrer l'Union Européenne:
"The United States and Europe must approach Muslims as our friends, neighbors and partners in fighting injustice, intolerance and violence, forging a relationship based on mutual respect and mutual interests" ("Les Etats Unis et l'Europe doivent approcher les musulmans comme nos amis, nos voisins et nos partenaires dans la lutte contre l'injustice, l'intolérancen et la violence, et bâtir une relation basée sur le respect et l'intérêt mutuels."). "Moving forward toward Turkish membership in the EU would be an important signal of your (EU) commitment to this agenda and ensure that we continue to anchor Turkey firmly in Europe" ("Progresser vers l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne serait un signal important de l'engagement européen à cet égard et garantirait que nous incluons fermement la Turquie au sein de l'Europe".)
Une déclaration qui n'était pas du goût de Nicolas Sarkozy. Dimanche midi, ce dernier intervenait sur TF1...
"Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais s'agissant de l'Union européenne, c'est aux pays membres de l'Union européenne de décider", a déclaré M. Sarkozy. "J'ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu'une immense majorité des Etats membres (de l'UE) est sur la position de la France", a-t-il ajouté."La Turquie, c'est un très grand pays allié de l'Europe et allié des Etats-Unis. Elle doit rester un partenaire privilégié, ma position n'a pas changé" (source)
Dimanche soir, Obama terminait son périple sur le vieux continent par une visite de deux jours en Turquie.

Interview Sarkozy Prague
par webtrucs
Energies renouvelables contre nucléaire
Le président français s'est aussi permis d'encourager les Etats Unis à faire davantage en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Un G20 du climat peut être ? "On est heureux que les Américains veuillent prendre le leadership de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il faut les convaincre d'en faire autant que les Européens". Il s'est bien gardé de rappeler que l'Union Européenne n'avait finalement pas voté, en mars dernier, les moyens nécessaires, financiers ou coercitifs, pour atteindre ses objectifs de réduction de 20% de ses émissions de gaz carbonique, d'augmentation à 20% d'énergies renouvelables, et de 20% d'efficacité énergétiques de plus qu'en 1990. En fait, Nicolas Sarkozy a surtout protéger l'industrie atomique française: "J'ai également dit à Barack Obama qu'il n'y avait pas à choisir entre le nucléaire et les énergies renouvelables". Le président américain n'est spécialement pas hostile à l'énergie nucléaire. Mais il a surtout insisté, depuis son entrée en fonction, sur les énergies renouvelables: le plan de relance américain de février dernier inclue 13 milliards de dollars d'aides à ces développements, sur les 10 ans à venir, et 6 milliards de dollars de garanties à des projets dans le domaine des énergies renouvelables, 3 milliards de dollars de crédits d'impots prolongés pour 3 ans supplémentaires pour les projets éoliens en cours et de 4 ans pour les projets hydroélectriques, géothermiques et à partir de biomasse. Qui dit mieux ?
Obama agacé
Les discordances, masquées par des assauts d'amabilité réciproques, ressortent clairement de ces derniers jours : après les gesticulations françaises avant le G20, Barack n'a pas non plus relevé l'insistance de "Nicolassss" à le faire venir le 6 juin prochain sur les plages de Normandie pour le 65ème anniversaire du débarquement anglo-américain du 6 juin 1944. Le voyage a été annoncé (par Sarkozy), puis reporté, puis confirmé. Vendredi, "Nicolassss" en a remis une couche, mais Barack n'a pas bronché.

Barack Obama outlines the nuclear threats of the world
par ITN

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Juan 53884 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte