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La côte de bœuf, le beurre au pastis, le vin béni, la résolution pascale et autres révélations saignantes

Par Estebe


Pascals, Pascalines et Pâquerettes, bonjour

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Préambule n°1. Ce n’est qu’un au revoir. Ce blog va s’éteindre pour une durée indéterminée qui ne devrait toutefois pas durer ad aeternam (joli, ça, comme formule). La pause pascale sera en effet pour nous l’occasion de partir à la chasse aux streptocoques dans les prairies vaticanes. Souhaitez-nous bonne chance.
Préambule n°2. Et comme les adieux déchirants s’arrosent, on vient de déboucher notre rouge fétiche du moment, assurément l’un des plus croquants et craquants de l’univers. Avant de mourir, il vous faut tremper vos lèvres purpurines dans la cuvée «Jardin des simples» du Domaine Zelige-Caravent, sis au pied du Pic St Loup, Languedoc, South Of France, Europe du Middle, qui offre au gosier ravi un fruité frais, rieur et dynamique, avec ce qu’il faut de densité pour twister à table. Zelige-Caravent, oui, on en recausera sûrement.

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Préambule n°3. On a pris une bonne résolution. Celle de ne plus parler de choses cochonnes sur Top Slurp. Inutile de choper une réputation de cuistot libidineux aux quatre coins de la Toile. On rompt donc avec la fesse. Poil à la messe.

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Fin des préliminaires. Début de l’interlude éducatif. Le saviez-vous, il existait naguère dans nos campagnes la tradition du bœuf pascal. Dans les Landes, le Massif Central et les Cévennes, à Genève itou, il était ainsi d’usage jusqu’aux années trente d’abattre un bovidé à Pâques. Pas une génisse, un vrai bœuf, un mâle dépourvu de clochettes mais bien joufflu. D’aucuns estiment qu’il s’agissait là d’un coup de marketing de la part des bouchers. Il fallait en effet enterrer le carême: quarante jours de jeûne sans chiffre d’affaires, ça te troue la bourse. «Après les vaches maigres, le bœuf gras.» Beau slogan pub, pas à dire.

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Fin de la partie historique. Début de l’avant-dernier épisode, dit de la côte de bœuf au beurre de pastis. Sans vouloir vous raconter notre vie, on a récemment acquis une énorme côte de bœuf, bien persillée et rassise, avec ce teint rouge sombre qui promet bien des voluptés. Ce n’était pas un bœuf de Pâques. Mais on s’en fiche, finalement.
On l’a cuite à la régulière. A la poêle d’abord, à feu méga furax, une minute de chaque côté. Puis au four, tout doux, à 70° dans du papier-alu avec un demi-oignon et deux brins de romarin. Une bonne demi-heure. La bête sort de là uniformément saignante, radieuse donc. Oups: il ne faut saler qu’au dernier moment. C’est comme ça. C’est la faculté qui le dit.
Pendant ce temps, on vous a donc préparé un beurre au pastis, en travaillant une bonne motte à la fourchette et à température ambiante, avec une grosse giclée de pastis, de la fleur de sel, une pincée de piment, du poivre et quelques graines d’anis écrabouillées. Il s’agit ensuite de rouler le beurre dans du papier film, façon boudin. De l’oublier au congélo. Puis de découper de mignonnes rondelles, qui s’en iront gentiment fondre sur la bidoche susdécrite. Amen.

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Fin de l’avant-dernier épisode. Début du dernier épisode, dit de la salade bœuf pimentée et citronnée. Quoi? Il te reste la moitié de ta côte de bœuf. Une salade d’inspiration asiate, fraîche et tonique, s’impose. Taillez le bœuf en fines lanières. Zestez une lime. Touillez une vinaigrette au citron et piment bien picotante. Découpez plein de radis en fines rondelles et/ou minces bâtonnets, un oignon nouveau, lavez une saladine au look printanier. Brassez le tout avec amour et humour. Mangez. Pleurez de joie.
Rideau


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