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La région n’est pas le Grand-Paris, la preuve par Autolib’ ?

Publié le 11 avril 2009 par Jean-Paul Chapon

A ceux qui défendent le statu quo et qui de Valérie Pécresse (UMP) à Jean-Paul Huchon (PS) en passant par Mireille Ferri (Verts), considèrent peu ou prou que le Grand-Paris c’est la région, à ceux qui comme Bertrand Delanoë (PS) et Pierre Mansat (PC) défendent le statu quo à travers des projets de territoires décidés au niveau du consensus aussi mou qu’introuvable d’un Syndicat mixte d’Etudes comme Paris-Métropole, il semblerait qu’Autolib’ doive servir de test grandeur nature. Bien sûr Autolib’ n’est pas un projet aussi stratégique pour la métropole que le sont les choix d’infrastructures qu’il s’agissent de transports en commun ou d’infrastructures routières, mais l’article publié sur le site du Parisien ce matin est édifiant. Il mérite qu’on le lise et le médite. C’est une succession cocasse et triste à la fois de perles enfilées l’une après l’autre pour constuire non pas un collier mais la chaîne de l’impuissance, celle de l’empilement des territoires, des institutions, des compétences, le tout renforcé par les oppositions politiques qui rendent illusoire toute idée de territoire de projet et bloquent toute décision et avancée rapide dans la métropole. Et après la lecture du papier du Parisien, pourquoi ne pas relire aussi la lettre ouverte du maire de Sevran, Stéphane Gatignon dont la première proposition est “un véritable pouvoir métropolitain, c’est à dire un gouvernement local, adossé à une assemblée représentative et décisionnelle avec des compétences précises“ ?

Jean-Paul Chapon

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Paris: sévères coups de frein sur Autolib’
Marie-Anne Gairaud, Le Parisien, 11 avril 2009

Autolib’ verra-t-il le jour ? Le projet de voitures en libre-service initié par la Ville de Paris semble aujourd’hui compromis. Il vient d’essuyer deux revers coup sur coup. Le dossier semble freiné juridiquement et… financièrement.
Hier après-midi, la mairie de Paris a appris que le préfet de région avait refusé de valider la création du syndicat mixte censé initier la mise en route du projet.
Ce syndicat est pourtant incontournable : il doit permettre à la capitale et aux villes de banlieue intéressées de travailler ensemble pour créer le réseau de voitures en libre-service sur la région parisienne. Sans ce syndicat, les banlieusards seraient privés d’Autolib’ puisque le service serait limité aux strictes frontières de Paris. Le projet présenterait alors beaucoup moins d’intérêt.

Dès que la mauvaise nouvelle est tombée, hier à l’Hôtel de Ville, les services juridiques de la mairie de Paris se sont mis en branle pour connaître les raisons du refus du préfet de région. « Le dossier n’est pas viable juridiquement », explique-t-on à la préfecture de Paris. Une réunion doit avoir lieu dans les prochains jours pour tenter de reprendre la procédure. « Il nous faut le feu vert du préfet pour avancer », insiste Annick Lepetit. Au-delà de ce retard juridique à contourner, Autolib’ risque en plus d’être freiné par des difficultés financières. La région ne l’a pas encore annoncé officiellement, mais, d’après nos informations, elle va refuser de soutenir le projet sur le plan budgétaire. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait sollicité le président de la région, Jean-Paul Huchon, le 6 février dernier. Dans sa lettre, le maire expliquait que les communes économiquement faibles peinaient à trouver les ressources pour payer toutes les stations. Or, sans un réseau dense, le projet censé être un service de proximité n’a plus d’intérêt. Le maire de Paris avait donc appelé la région à la rescousse. Dans les prochains jours cependant, Jean-Paul Huchon devrait lui signifier un refus.

Face à la levée de bouclier des élus Verts du conseil régional et les nombreux projets de transports en commun à financer, la région n’investira pas dans les voitures en libre-service. Le projet voit ainsi s’envoler une enveloppe de 10 millions d’euros ! Avec la crise financière et les restrictions budgétaires annoncées dans toutes les villes, il n’est pas à l’abri d’autres revers. Alors, enterré, Autolib’? « Ça reste inscrit dans les projets prioritaires », martèle néanmoins Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris en charge des transports, avant d’ajouter : « pour le moment ».


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