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C'est de Jean-Claude Milner, dans "L'arrogance du présent...

Publié le 15 avril 2009 par Perce-Neige
C'est Jean-Claude Milner, dans
C'est de Jean-Claude Milner, dans "L'arrogance du présent", un livre lumineux qui aide à comprendre ce que fut le vertige politique des années soixante. Il faudrait y revenir longuement, entendre ce qu'il nous dit de ce que furent les discours de ces années-là. Sans attendre, juste au décours d'une page, il écrit ceci : "Ceux qui ont vécu le dernier tiers du xxesiècle, ceux qui se sont efforcés d'y agir et de parler dans la langue dont ils disposaient, ceux-là n'ont qu'une seule obligation au seuil de la vieillesse; elle s'analyse en deux commandements : ne pas devenir stupides et ne pas inciter autrui à la stupidité. J'observe que plusieurs de mes contemporains se dérobent à l'un ou à l'autre de ces commandements, quand ce n'est pas aux deux. Pour excuser leurs manquements, ils invoquent souvent la fidélité ; ils ne font au vrai que ressasser leur décrépitude." Est-ce si difficile d'oser se contredire et de ne jamais désespérer de l'horizon fuyant ? Plus loin, cette remarque : "Dans l'univers et dans le monde, rien n'est rassurant mais tout est intéressant." Ne cesser de chercher, donc. Jusqu'au bout. Les dernières paroles de Bergson, sur son lit de mort, en 1941, furent, dit-on : "Messieurs, le cours est terminé." Il faut parfois changer de langue. Mais à cette réserve près, tout plutôt que se taire ! Non ?

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