Magazine Politique

Ne sauvons pas le Couchepingre

Publié le 23 avril 2009 par Kalvin Whiteoak

La Suisse a de la chance, elle recèle l’un des derniers représentants d’une race d’ovovivipares en voie d’extinction, le Couchepingre, dont ce blog est parvenu à se procurer une image rare de l’ habitat naturel (ci-contre).

Animal politique datant d’une époque postérieure au jurassique antérieur, le Couchepingre possède des caractéristiques extrêmement typées: il s’apparente au paresseux sur le plan du caractère et de la volonté d’agir de façon intelligente.

C’est un vertébré, mais ses centres nerveux et en particulier ceux qui sont censés lui permettre de procéder à des abstractions sont assez peu développés. C’est pourquoi le Couchepingre ne se déplace jamais sans au moins trois conseillers travailleurs et fournisseurs d’idées. On compte parmi ces courtisans le directeur de l’Office fédéral de la santé publique, un porte-valise, un chambellan en charge du téléphone portable du spécimen, et quelques autres sbires aux races plus ou moins en voie d’extinction trainant dans les couloirs bernois.

Le Couchepingre ne parle pas bien: il a des problèmes de syntaxe et de vocabulaire depuis l’enfance.  Il faut dire que la région rupestre de laquelle il provient cultive plus la vigne que l’éducation, même si notre animal a fréquenté quelques écoles supérieures.

Mais instruction ne veut pas encore dire intelligence. On a essayé de tester sur le Couchepingre sa faculté de reconnaître une carotte d’une pomme verte. Il n’y parvient avec succès que dans 50 % des cas environ, ce qui laisse à penser que son niveau intellectuel est resté stationnaire depuis des siècles.

Le Couchepingre a un caractère de cochon. Il a horreur de travailler, et peste contre tout ce qui ne bouge pas selon le schéma que lui dicte la patte sur laquelle il s’est levé le matin même. Il est extrêmement inculte, préférant émettre des borborygmes incessants que de s’adonner au plaisir de l’usage d’une langue noble et compréhensible.

Sur le plan des taxes et de la médecine, il a des idées (enfin il a, il choisit ses idées) parmi celles que lui proposent ses accompagnateurs et campe sur ses positions comme un pélican couve jalousement ses œufs.

Pas question de lui faire admettre que ses idées de taxe de consultation pourraient être stupides, non sociales, non solidaires et plus chères à mettre en place que la taxe elle-même. Le Couchepingre refuse toujours d’avancer, un peu à l’image de l’âne qui serait dans un mauvais jour, ou du mulet qui lui est cher.

Le fendant polluant en outre ce qui lui reste de neurones, notre trésor animal est vraiment peu utile. En tous cas de moins en moins.

Et ceci est aussi une particularité de l’espèce, car généralement dans le monde animal, l’interdépendance des souches montre la nécessité de la conservation différenciée et multiple.

S’agissant du Couchepingre, et de l’avis des experts naturalistes, on devrait sans autre pouvoir l’empailler : sa conservation ne procure aucun intérêt. Au contraire, tel un Pascal l’Ermite, il se colle à la coquille de ses acolytes et prend donc la place d’un industrieux et utile gouvernant, et ceci depuis des années déjà.

Ce billet provient du blog ouVertures.info, une autre lecture de l'info.Reproduction et diffusion autorisées exclusivement sur la base d'un accord préalable écrit.

Ne sauvons pas le Couchepingre


Vous pouvez lire aussi dans le même ordre d'idées :

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kalvin Whiteoak 365 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines