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Notes sur la poésie : Raymond Federman

Par Florence Trocmé

Ce qu’on entend dans une œuvre d’art (que ce soit littérature, musique, ou même peinture, car la musique et la peinture nous parlent de nous tout autant que la littérature) c’est une voix – toujours une voix, et cette voix qui parle notre origine (le néant où nous étions avant de prononcer notre premier mot) dit en même temps notre fin (le néant vers lequel nous nous acheminons). Dans ce sens la voix est en même temps naissance (ou résurrection) et mort (ou transfiguration). La voix c’est ce qui résiste au rien qui nous précède et au rien qui nous confronte – ou pour dire cela autrement : le souffle dont la domestication dans la gorge de l’animal humain suscita la voix, et partant, engendra la bête mystique, consciente et morale (ou immorale) que nous sommes, raconte toute l’aventure humaine.

Raymond Federman, Mon corps en neuf parties, p. 59-60, Al Dante/Leo Scheer, 2004 cité in Federman hors limites, rencontre avec Marie Delvigne, Argol Editions, coll. Les singuliers, 2008, p. 157.


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