Leçon de savoir-vivre

Je suis le premier à critiquer le Canadiens quand les choses vont mal et à les louanger quand tout va bien. Mais je ne suis pas un ‘wagon-jumper’, j’accepte la défaite. Je supporte mon club au travers du meilleur et du pire. Ça suffit les attitudes de perdant et de lâcheur!

Le Canadiens a 100 ans d’histoire derrière lui et il est victime de son merveilleux passé. Il ne faut en aucun cas penser que ce genre de règne pourra être répété de nos jours et spécialement avec l’hypercompétitive ligne nationale. Cessez de me casser les oreilles avec des ‘Dans mon temps… compléter la phrase’. Ce n’est plus votre temps, ce ne sont plus les mêmes joueurs et c’est fini! On pense au futur et au présent, c’est tout ce que l’on peut contrôler. La victoire n’est pas acquise par défaut, simplement parce que ton club est le Canadiens.

J’ai honte de voir les partisans huer l’hymne national américain. C’est une chose de mépriser une équipe, c’est une autre chose de lui cracher au visage à elle et son pays. Vous avez le droit de détester les Bruins de Boston, mais n’allez pas facilement vous en prendre à un symbole culturel. Vous passez pour des gens irrespectueux et sans-cervelle, pas mieux que ces manifestants qui brulent des drapeaux sur la place publique.

J’ai également honte de voir les partisans huer le tricolore. D’accord, ce n’est pas du tout ce que les partisans voulaient comme saison. On ne doit jamais confondre ses attentes avec la réalité, ce sont souvent deux visions parallèles qui ne se rejoindront jamais. Vous allez être déçu tout au long de votre vie et c’est une réalité immuable, acceptez-le. La confrontation sportive inclut un perdant et un gagnant. Ce n’est pas parce que vous payez un montant ridicule pour assister au match que vous avez le droit de manquer publiquement de respect aux joueurs. Vous pouvez ne pas apprécier certains individus sur la glace, mais pour ceux qui ont véritablement fourni les efforts, vos gestes sont difficiles à accepter. Quand on voit un individu comme Dandenault quitter la glace les yeux pleins d’eau, on peut comprendre qu’il y a beaucoup de joueurs pour qui la défaite est aussi difficile à avaler qu’elle l’est pour vous.

Carey Price. Il a 21 ans et on l’a élevé au rang de Patrick Roy après 20 matchs au début de la saison passé. Mais quelle ville irresponsable peut faire ça? Des conclusions aussi hâtives? Il a encore tout à prouver et son avenir n’est pas coulé dans le béton. On doit se sentir petit dans ses jambières quand 21 763 spectateurs se paient ta gueule. Celui que l’on a surnommé Jesus Price et qu’on voudrait maintenant abattre. Blâmez Gainey pour un mauvais encadrement et de très mauvaises décisions. Blâmer les médias pour avoir exagéré préemptivement son talent. Pourquoi voudrait-il se fendre le derrière pour une ville aussi vorace prête à te faire sauter la cervelle au moindre problème? Quand vos enfants ont de la difficulté à réaliser une tâche, est-ce que vous riez d’eux? Ou bien comme tout bons parents, vous prenez le temps de le laisser évoluer? Et peut-être qu’il ne sera jamais ce que vous voulez qu’il soit.

Des accusations ridicules comme Tanguay qui refuse de jouer parce qu’il veut guérir son épaule pour obtenir un meilleur contrat?!? N’importe quoi! Tanguay était très content de venir jouer à Montréal et ce n’est pas sa décision de revenir au jeu ou non, c’est celle des médecins.

On peut s’obstiner pendant des heures sur le sujet présent, en expliquant comment les partisans ne huaient pas les joueurs, mais bien la situation. Qu’importe! Regardez votre comportement et demandez-vous pourquoi aucun joueur ne veut venir ici? Un cirque médiatique, des émeutes, des partisans qui huent leurs propres joueurs, une image publique d’admirateurs non fidèles qui croient constamment détenir la vérité absolue. Cessez donc de penser que tout le monde est basé sur de mauvaises intentions constamment.

Et il y encore des imbéciles que ne comprennent pas?