#eu09 Pourquoi le marketing politique ne sauvera pas le débat sur les élections europénnes

Citoyens !

On commence à ressentir l’air pré-électoral. Quelques créneaux TV, quelques appels de-ci de là, quelques tags bien placés sur certains blogs..Pourtant le débat sur les élections européennes s’annonce catastrophique. A tel point que le citoyen semble lassé, loin de Bruxelles, Strasbourg, des eurodéputés et des autres. La preuve :

“Les élections européennes des 4 et 7 juin prochain pourraient faire l’objet d’une abstention massive. Selon un sondage Eurobaromètre auprès de 27 218 citoyens des 27 États membres, seuls 34% des citoyens se disent prêts à aller voter. 53% se déclarent “pas intéressés” par les élections européennes, 62% estiment que leur vote ne changera rien et 55% estiment que “le Parlement européen ne traite pas assez de problèmes [les] concernant”.”

Pas réjouissant. Et pourtant il paraitrait qu’avec Obama président, la politique est devenue 2.0. Toujours plus de marketing one-to-one, toujours plus proche du citoyen :

Il reste aux futures campagnes politiques à confirmer que la révolution de la campagne démocrate pour la présidentielle américaine de 2008 constitue bien un « effet de cliquet ». Mais il est certain que les comportements de communication politique sur internet sont amenés à prendre une place toujours croissante dans la vie politique européenne moderne, en s’adaptant aux évolutions des nouvelles technologies

Pourtant en politique comme en marketing, on a oublié un fondamental : ce n’est pas Twitter qui crée de l’intérêt (la preuve : le nombre de marques / individus / politiques ayant excessivement peu de “suiveurs” car … n’apportant rien contre le temps alloué), c’est ailleurs qu’il faut aller. Et ailleurs c’est où ? C’est là où on apporterait une proposition de valeur politique pour le citoyen.

Admettons que la démocratie se résume en deux grandes forces qui luttent, s’adaptent, et parfois se mélangent :

• le populisme
• le constitutionnalisme

et qu’on applique ce canevas au débat sur les élections européenns.

• le constitutionnalisme est débattu “entre experts”. Il faut un dur labeur, un temps impressionnant et une volonté à toute épreuve pour se plonger dans le droit communautaire, par exemple. Certains s’y tâchent, sur des marchés de niche. Comme l’environnement, qui est fort bien structuré pour pousser le débat d’idées et faire la pédagogie aux citoyens. Quoiqu’il en soit, ce débat-ci est à des kilomètres cosmiques du local, de l’électeur de Paris 3 ou d’Annonay en Ardèche…
• le constitutionnalisme devrait être “descendu” par les élus nationnaux du Parlement européen ou candidats en lice.  Or en fait, le prisme national biaise le débat sur … de la politique intérieure,  régionale, locale…bravo les amis, bravo !
• du coup le populisme n’est pas mobilisé à bon escient. Le peuple est agité, brandi, utilisé, excité, non pas pour l’amener à débattre des lois qui se jouent au niveau “supranational”, mais bien pour le faire se concentrer sur les déboires de Rachida, sur le plébiscite de l’hyper-président Sarkozy, sur l’absentéisme de ces désinvoltes députés comme sur ce site délaitaire …
• …pire, ceux qui rafflent la mise quand le débat se retrouve local, c’est ceux pour qui justement le local, le régional ou l’hypernational est le dada. Et ils savent “bien y faire” (comme on dit en lyonnais)

Quelques éléments visuels pour étayer ces quelques idées (clic droit “afficher l’image”) histoire de voir in English ce qui fait la Une sur Google News Timeline… :

• du Berlusconi et son aspiration pour …
• de la controverse, de l’ “affaire”, de la conspiration, du “réactionnaire”

Et peu, rien, sur ce qui se passe dans ce fameux Parlement européen.

Du coup, en volume de recherche, l’Union Europénne descend dangereusement et le citoyen européen reste à un niveau faiblard. Alors que le volume d’actu semble augmenté, porté par la constitution d’une voix européennes dans les affaires extérieures…La guerre est toujours un joli sujet de discussion :

Tout ça pour dire quoi ? Que la communication et le marketing politique manquent le débat européen et ce que réclament les gens : de la citoyenneté européenne

• on leur demande aujourd’hui de donner du temps pour un débat où la proposition de valeur est au mieux un super sondage national / local, au pire une désignation obscure de représentants pour une chambre où le produit “constitutionnalisé” n’est pas expliqué
• on leur demande donc d’abandonner leur pouvoir “populaire” pour réaffirmer un “constitutionnalisme” qu’ils ne comprennent ou n’acceptent pas

Que disent les blogueurs politiques français sur le sujet ?

Nicolas veut qu’on partage son avis :

“Choisissez bien pour qui voter lors des élections Européennes. Parmi les moins présents au Parlement Européen, on notera Marine Le Pen, Alain Lipietz, Jean-Marie Le Pen, Jean-Luc Bennahmias, Marie Noëlle Lienemann, Vincent Peillon, Bruno Gollnish, Harlem Désir, Marielle de Sarnez, Benoît Hamon, Stéphane Le Foll, Brice Hortefeux (mais il a une excuse, il est ministre…), Jean-Marie Cavada.”

Diner’s Room vire presque au cynisme à propos de Rachida:

“Ce n’est pas plus un mépris de l’électeur. Car ce dernier n’aime rien tant qu’on lui laisse entendre combien on se moque des questions sur lesquelles on réclame son suffrage.”

On sent chez Koz un besoin d’extérioriser (parlons-en, moi aussi, la thérapie de groupe…) :

“Voilà qui vous situe le débat au niveau de la nouille.

La capote, pour l’Europe qui protège. A ce train, Libertas - le parti souverainiste, oui, mais de l’étranger - pourrait nous sortir un gode sérigraphié : “l’Europe qui t’enc…“. On pourrait répondre que c’est pas l’Europe qui nous comme-il-dit-le-monsieur mais Libertas. On avancerait pas mal. Au moins, me direz-vous, y’aurait de l’échange.

Mais allons, Koz, y’a aussi des t-shirts !”

et Olympe fait de l’Olympe, ce qui est à la fois une bonne nouvelle, mais ne nous rassure pas sur le fait qu’Olympe puisse un jour avoir des billes pour une envolée avec Europe/