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Big Love, dès jeudi sur Canal +

Publié le 12 septembre 2007 par Heather
Tandis que HBO achève la diffusion de la saison 2 aux Etats-Unis, Big Love arrive en France sur Canal+. Le pilote sera diffusé à la suite de Desperate Housewives ce jeudi soir.
Cette série se déroule en Utah, traitant de la vie d'une famille de polygames. Bill Henrickson a trois femmes, très différentes, mais en un sens complémentaires. Barbara, sa première épouse, n'avait jamais imaginé devenir membre d'une telle famille. Elle a accepté à regret la proposition de son mari quelques années auparavant, mais elle continue d'avoir du mal à définir son propre rôle dans la famille, n'ayant pas connu cet environnement auparavant. Et ce, à la différence de la deuxième femme, Nicki, qui a grandi comme Bill dans ce campement insalubre aux moeurs troubles que constitue Junniper Creek. C'est dans ce coin retiré que vit une communauté de mormons sous la férule de celui qu'ils appellent le prophète, et qui est aussi le père de Nicki, Roman. Enfin, il y a Margene, la troisième épouse, une jeune femme rafraichissante et spontanée qui en est encore à la phase d'apprentissage de la vie.
L'ensemble du casting, avec à sa tête Bill Paxton, est solide. Outre Jeanne Tripplehorn, Chloë Sevigny, Ginnifer Goodwin, les nostalgiques de Veronica Mars retrouveront Amanda Seyfried, qui interprète l'aînée des enfants, Tina Majorino jouant les amies conservatrices et coincées, et enfin Kyle Gallner.
Après quelques errements et autres hésitations au cours des premiers épisodes -dont un pilot pas forcément des plus convaincants-, la série trouve progressivement son ton, devenant une chronique humaine s'équilibrant entre pur drama et storylines au ton plus léger. Elle s'améliore ainsi au fil des épisodes, pour nous offrir d'ailleurs une saison 2 encore plus convaincante que la première. La polygamie sert de prétexte à la mise en lumière des relations entre tous les personnages. Les dynamiques sont le plus souvent somme toute très classiques, la particularité de la situation familiale complexifiant seulement un problème qui n'a rien d'original. Mais la gallerie des personnages permet d'enrichir un tableau où le relationnel et l'humain jouent des rôles clés. La série sait ainsi parfaitement jouer sur les oppositions de caractère et les différences d'éducation des trois épouses pour créer des dynamiques parfois drôles, parfois émouvantes, mais qui sonnent toujours très justes. Personnellement, je me suis beaucoup attachée à Nicki et son décalage par rapport à la société moderne alors qu'elle est profondément marquée par son éducation. Au-delà de son autoritarisme et de ses insécurités constantes, le personnage prend peu à peu de l'épaisseur et se complexifie. J'aime aussi beaucoup Margene, pour cette touche d'innocence et de spontanéité qu'elle sait apporter.
Au-delà de cette chronique humaine souvent très bien caractérisée, Big Love développe également les dérives sectaires et communautaristes de Junniper Creek. L'immersion dans ce monde hors du temps, hors de la société moderne, est toujours décrite avec détails et rigueurs. Le contraste entre ces deux univers est particulièrement mis en exergue, souligné tant par la répulsion de Barb à l'égard de ces excès, que par la dépendance et l'attirance que ce microcosme exerce toujours chez Nicki. Certes, les storylines autour des luttes de pouvoir constantes entre Bill et Roman, comme, de façon plus générale, tout ce qui concerne le business de Bill, ne sont pas des plus passionantes. Mais les réunions de famille qui s'y déroulent sont en revanche très intéressantes, en raison de la particularité des situations et des raisonnements qui ont cours.
Bilan : Big Love est une série très intéressante qui mérite le détour pour sa caractérisation des relations humaines qu'elle réussit toujours de façon très juste. Elle repose en grande partie sur les différences de caractère et la personnalité forte des trois épouses qui permettent un équilibre intéressant, oscillant entre drama et moments légers. Junniper Creek apporte une particularité supplémentaire à la série, qui souligne une sorte ambivalence d'attraction-répulsion entre ces deux sociétés antinomiques.
Laissez le temps à la série de trouver son ton et son rythme, imergez-vous dans cet univers, vous ne le regretterez pas.

La courte présentation de de Canal + (pour un bref aperçu en VF) :


Big Love
envoyé par telecablesat

La bande-annonce de la saison 2, diffusée cet été sur HBO :

Et enfin, le générique (oui, parce que la série s'offre le luxe d'avoir un générique en ces temps de disette) avec en fond sonore la chanson 'God only knows', interprétée par The Beach Boys :



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