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Nicolas Sarkozy fauteur de troubles ?

Publié le 24 avril 2009 par Hmoreigne

 Finies les précautions oratoires. Ce sera avec les ouvriers et contre Nicolas Sarkozy. Très pugnace, Martine Aubry invitée ce matin sur RMC-Info/BFM-TV a clarifié la position du PS sur la radicalisation de la crise sociale. La Première secrétaire du PS a accusé l’injustice et l’inefficacité de la politique de Nicolas Sarkozy de provoquer des violences. Une position qui tranche avec la volonté gouvernementale de criminaliser les actions hors normes des salariés.

Alors que mardi soir, Brice Hortefeux, ministre du Travail et des Relations sociales, invitait particuliers, hôpitaux ou maisons de retraite à porter plainte après les coupures d’électricité et de gaz ce matin, Martine Aubry a regretté que les cadres séquestrés de Caterpillar aient porté plainte. “Aujourd’hui je n’aurais pas déposé plainte pour une raison extrêmement simple, parce que je pense qu’il faut calmer le jeu“, a expliqué la leader socialiste.

Un contrepied attendu et remarqué. Fini la position bâtarde affichée par quelques ténors socialistes engoncés dans un “je comprends mais je désavoue”. “Quand on n’a pas de justice, il y a du désordre“, a martelé la maire de Lille. “J‘essaie toujours de retenir les actes de violence, je n’en ai jamais produit dans ma vie, mais je ne suis pas non plus dans la situation de ces salariés qui ont l’impression que personne ne les entend plus“.

Alors que Martine Aubry lance officiellement ce soir à Toulouse la campagne du PS dans les européennes, elle a su ce matin trouver un tonalité qui tranche avec la rigidité gouvernementale. Le PS il est vrai joue gros dans l’affaire. Celui de recréer du lien avec un électorat désabusé par un parti plus enclin aux guerres picrocholines qu’au travail de fond.

A ce titre Martine Aubry est sans doute la bonne personne, au bon endroit, au bon moment. Femme travailleuse et exigeante elle a fait le pari de remettre la vieille maison socialiste en ordre de marche. Finis les bons mots, les petites phrases qui permettent d’asseoir une notoriété mais qui cachent une absence de ligne.

Interrogée sur l’indécence d’une Rachida Dati confuse et hilare sur les questions européennes, Martine Aubry a simplement répondu que, ça ne l’intéresse pas pour revenir sur le terrain social et souligner l’exaspération de nombreux salariés. “Continental, c’est l’exemple typique de ce que les Français ne supportent plus aujourd’hui”.”A un moment donné on n’en peut plus“. “C’est vrai aussi chez Molex, les salariés ont l’impression d’être floués, on leur a menti, une espèce de duplicité“.

Martine Aubry a également mis en en garde Patrick Devedjian qui a avancé la reprise possible du site Continental de Clairoix par l’entreprise MAG: “on se tait tant que ce n’est pas fait, on ne fait pas naître de faux espoirs“.

Empathie et demande de justice. “Quand on n’a pas de justice, il y a du désordre”, a martelé la maire de Lille. Chez Molex alors qu’il y a des délits d’entrave on a raconté des histoires aux salariés (…), les dirigeants ne sont pas encore condamnés pour délit d’entrave alors que les salariés sont déjà devant les tribunaux: deux poids, deux mesures“.

Face à la crispation de la situation entre un gouvernement qui tente de déplacer les actions sociales sur le terrain judiciaire et une base qui avoue ne plus rien avoir à perdre, Martine Aubry invite à calmer le jeu insistant sur la responsabilité de Nicolas Sarkozy : “c’est son injustice, l’inefficacité de sa politique qui provoquent des violences“.


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