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Chronique bisontine des citadelles et des bestioles qui s'y trouvent

Publié le 05 mai 2007 par Sammy Fisher Jr
A Besançon, les facades sont blanches et grises, le Doubs coule ses méandres autour de la vieille ville, et la citadelle domine le tout de sa masse imperturbable. Quand Sammy et Chérie de Sammy partent en promenade, c'est à l'assaut de celle-ci qu'ils s'élancent. On y arrive en gravissant une route à côté de laquelle la montée de l'Alpe d'Huez n'est qu'une aimable excursion pour cyclotouristes amateurs, et on profite du spectacle, du lieu, de ce moment simple et heureux. Bref, du soleil qui est magnifique, aujourd'hui.
D'autant plus que ce n'est pas n'importe quelle citadelle ! C'est celle que Vauban a construit sur la colline dominant la ville afin d'en assurer l'essor touristique deux siècles plus tard. Ce qui prouve suffisament le génie et la prévoyance de cet homme. Les bisontins (qui sont gens fort pratiques même si ils ont un gentilé ridicule), ont intégré dans l'enceinte de cette imposante structure la moitié de leurs musées. Du moins tous ceux qui finissent en -um. Comme Petibonum, Tartopum et Babaorum le noctarium, l'insectarium, l'aquarium, le climatorium et Karakorum. Ce n'est pas tout à fait exact, car il faut encore citer le musée Comtois, celui de la Résistance et de la déportation, ainsi que le parc zoologique. Qui est comme il se doit grand et magnifique. A cause des singes calins et agiles, et peut-être aussi des ânes qui ressemblent à des kangourous mais pas trop. Et je ne parle pas des des autres grosses bestioles, lions fainéants, tigres indifférents, et flamands dont la seule caractéristique est d'être roses.

Les petites bébêtes (celles qui montent, qui montent) sont pour leur part fort judicieusement placées dans une sorte de cave, le déjà cité noctarium, où règne l'obscurité d'un milieu de nuit sous les étoiles. Ce n'est pas sans une certaine appréhension que l'on entre dans cet endroit où l'on se déplace à tâtons, pour contempler dans leur habitat naturel la souris, la musaraigne, le rat et le surmulot, qui est le nom savant du rat d'égout. Les minuscules musaraignes musardent sur du noisetier, les rats grouillent sur le fauteuil du grand-père et dans un égout moins vrai que nature car trop propre, et les souris blanches aux yeux rouges. Un peu comme moi en sortant, mais c'est à cause du soleil. Je ne peux m'empêcher de penser à La peste et à Pars vite et reviens tard, mais c'est pas ma faute.
Les autres bestioles s'observent à la lumière et c'est tant mieux. L'idée de me retrouver dans l'obscurité en compagnie de mygales, de blattes et de quelques autres arthropodes choisis m'est particulièrement odieuse. Les mygales sont poilues, pleines de pattes et se cachent sournoisement dans un coin de leur boîte. On ne les voit qu'à la dernière seconde, c'est une surprise fort peu réjouissante. Les vieillards les plus endurcis blêmissent, les petites filles crient, les amoureuses s'accrochent à leur Sammy. On ne devrait pas autoriser de tels spectacles. A un détour de couloir, des fourmis s'exposent dans des tubes et des boîtes de plexiglass. Elles font tout un parcours de la maison au terrain de jeu, s'ébattent, s'ébrouent, font tous leurs tours. C'est encore plus passionant que de regarder une bûche flamber dans la cheminée. Sammy capture une fugitive et va nourrir la mygale la remet avec ses copines. Depuis Les fourmis de Bernard Werber, je n'ai plus peur de ces insectes là. Que n'écrit-il Les araignées ?
A l'extérieur, un bassin permet de toucher des poissons vivants. Je précise vivant car sinon c'est pas pareil. Et c'est très vrai car les murs de Dijon s'ornent depuis une semaine de publicités bichromiques invitant la foule à s'approcher, venir voir, se presser en masse à une attraction itinérante d'otaries vivantes et de requins dans le même état. Je ne peux que m'en réjouir. Le requin mort n'attire pas vraiment le public.
C'est sûrement pour ça que l'on n'en trouve pas dans la citadelle de monsieur Vauban.
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Quelques infos pour la route : Le site de la citadelle et l'article de Wikipedia sur ce sujet.

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