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Quelques réflexions...

Par Ananda
En tout être humain sommeille un charognard avide du malheur des autres. Parce que ce dernier, par essence, "ne lui arrive pas à lui". Parce que, s'il n'y avait pas ce dernier, il serait moins pleinement heureux; il lui manquerait quelque chose : l'effet saisissant du contraste !
Le malheur, la chute fascinent : on les craint dans la même mesure qu'on en aime le spectacle.
Le malheur des autres flatte notre pulsion voyeuriste, alimente nos conversations et nous extirpe de notre ennui (le "goût du sensationnel" !) sans nous toucher directement : double bénefice !


A force de craindre qu'on ne s'aperçoive pas de leur présence, de leur existence, les gens en deviennent franchement lourds. Si lourds que, justement, ils obtiennent l'effet inverse : on n'a plus qu'une envie : les fuir, les remettre à leur petite place.


Le fantasme égalitaire est, chez les Français, si obtus et si mal compris qu'il débouche, souvent, sur une incapacité à supporter toute différence.
Leur erreur est sans doute de prendre le "on est tous égaux" trop au pied de la lettre.
Cela aboutit à un monde hyper mimétique, où l'envie prospère, où toute vélléité de "sortir du rang", même pour la bonne cause, est automatiquement regardée avec une certaine suspiscion.
Les Français ont une nette tendance à  se sentir agressés, rabaissés par l'excellence. La volonté de réussir, par une étrange déformation, ils la voient comme une intolérable prétention à dépasser les autres. Ils préfèrent, de beaucoup, que rien ne bouge, que tout continue de mariner dans une tranquille "médiocrité égalitaire (ou soi-disant telle)", qui les rassure.


L'insolence, l'insouciance, l'inconscience de l'homme Blanc sont celles du dominant.
L'homme Blanc, au fond, ne reconnait que sa propre humanité.
Sa domination, économique, matérielle, technologique est tellement écrasante qu'il ne peut reconnaître les autres formes d'humanité que comme des échecs.
Le monde lui apparaît comme un vaste champ livré à sa gourmandise hédoniste,  égoïste, car il peut se le permettre. Il s'absout lui-même en s'accrochant à l'idée de "progrès humain"...mais que penser de "progrès" que l'on a imposés par la force ?
L'homme Blanc est si avide de plaisir et si convaincu de la justesse de sa cause que pour rien au monde il ne tolèrerait, au fond, l'inconfort mental qu'impliquerait la constatation de l'étendue de sa mise en coupe réglée du monde, depuis le XVIème siècle.
Et c'est ainsi : l'homme Blanc profite "innocemment" d'une planète où, désormais, il est partout chez lui, et où il a partout des droits. Il s'étonne et se plaint qu'on puisse le haïr, ce qui démontre son absence de réelle empathie.
Se pose-t-il jamais la question de savoir ce qui, sur cette planète, lui échappe ? (Réponse : pas grand chose). Mesure-t-il combien il est partout, combien on peut difficilement le contourner ?
Sa tendance - pourtant flagrante, patente - à étouffer toutes les autres cultures est-elle pour lui un fait si difficile à percevoir ?
Que vaut un "Bien" lorsqu'il repose sur la domination, la contrainte, la mise à mal de l'identité de l'Autre ?

P.Laranco.

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