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Déficits publics de la France en Europe : Le poids des réalités compte plus que la magie des mots...

Publié le 14 septembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

 L'Eurogroupe critique la France

"Nous pensons que les ambitions dont la France a fait preuve (en matière de réduction des déficits) ne correspondent pas tout à fait" à nos attentes, affirme Jean-Claude Junker.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker (Reuters)

La réunion de l'Eurogroupe, forum des ministres des Finances des pays de la zone euro, qui se tenait vendredi 14 septembre à Porto, s'est terminée sur une mise en garde à la France. Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a en effet critiqué le manque d'"ambition" de Paris en matière de réduction de son déficit public

Lors d'une conférence de presse, Jean-Claude Juncker a déclaré: "Nous pensons que les ambitions dont la France a fait preuve (en matière de réduction des déficits) ne correspondent pas tout à fait au niveau des attentes qui sont les nôtres".

Les réformes structurelles engagées par la France "vont dans la bonne direction et sont de nature à augmenter le potentiel de croissance", mais "nous pensons que réformes structurelles et amélioration budgétaire doivent aller ensemble", a ajouté le ministre des Finances et Premier ministre luxembourgeois.

L'Euro fort n'est pas une faiblesse

La réunion a également permis aux ministres de tenter de minimiser les conséquences de l'euro fort, notamment son incidence sur la croissance de la région.
Ainsi, peu avant le début de la conférence, Jean-Claude Juncker avait affirmé à la presse "j'étais plus inquiet à l'époque où l'euro était trop faible que je ne le suis aujourd'hui", alors que la monnaie unique flirte avec le seuil de 1,40 dollar. De même, le ministre autrichien des Finances Wilhelm Molterer, a fait la démonstration de son optimisme sur la capacité de la zone euro : "la croissance est vigoureuse en Europe, l'économie est solide, donc nous pouvons faire face" au préjudice qu'occasionne un euro fort sur les exportations".
"Résister au choc pétrolier"
Pour sa part, le belge Didier Reynders s'est montré plus mitigé, estimant que "bien entendu nous sommes préoccupés concernant (l'impact sur) de nombreuses exportations, vers les Etats-Unis, vers la Chine aussi". "Mais", a-t-il nuancé, "nous sommes capables de résister à de nombreux chocs externes, en premier lieu au choc pétrolier", lié au niveau record historique du prix du baril de brut, supérieur à 80 dollars. Et donc "ce n'est pas vraiment problématique (en ce moment) d'avoir un tel niveau de prix pour le pétrole car nous avons un euro fort".
Dans le même temps, il a souligné que les ministres de la zone euro étaient davantage soucieux de "l'évolution de la croissance économique" en zone euro".
L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) vient de prévenir que la crise financière de l'été se traduirait par un ralentissement de l'activité économique dans les grands pays industrialisés et la Commission européenne a revu un peu à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2007, de 2,6% à 2,5%.


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