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Le liberticide passeport biométrique n'est même pas sûr

Publié le 06 mai 2009 par Francisrichard @francisrichard
Le liberticide passeport biométrique n'est même pas sûr Les pays qui imposent le passeport biométrique sont aujourd'hui ceux qui attentent le plus aux libertés individuelles : les Etats-Unis, après le 11 septembre 2001, et l'Union européenne, à sa remorque. Ils n'ont de cesse de réduire à néant la sphère privée, au nom de la sécurité, et d'acccroître les inquisitions de l'Etat, notamment en matière ... fiscale - Obama va bien créer des emplois ( ici ) : 800 inspecteurs seront bientôt engagés pour traquer les évadés du fisc, qu'ils soient des personnes morales ou des personnes physiques...  

Les mêmes, qui sont de bien mauvais élèves en économie, se sont illustrés ces derniers temps en décrétant que le secret bancaire, qui est justement une des protections de la sphère privée, avait vécu. Tout cela parce qu'ils sont notoirement incapables de faire baisser la pression fiscale chez eux et qu'ils vont même l'augmenter avec leurs prétendues opérations de sauvetage.

Parmi ceux qui ont lancé le référendum contre le passeport biométrique il y a paradoxalement le POP - communiste - et Gauche en mouvement - extrême-gauche -, dont les idéologies soeurs sont d'inspiration totalitaire. Leur soutien indéfectible à la dictature cubaine ne se dément d'ailleurs pas à l'heure de son cinquantenaire ( ici ). Ils n'en ont pas moins eu raison de dire aux citoyens helvétiques quand ils ont récolté des signatures pour le référendum du 17 mai prochain :

NON à la collecte forcée de données biométriques pour tous les nouveaux passeports et cartes d'identité !
NON à la sauvegarde de vos données personnelles biométriques dans une base de données centrale.
NON à l'accès de gouvernements étrangers et d'entreprises privées à vos données biométriques !
NON à l'instauration de puces de radio-identification (RFID) dans tous les nouveaux passeports suisses et cartes d'identité ! 
NON à la centralisation bureaucratique et au démantèlement des bureaux de contrôles des habitants !
NON à l'extension du contrôle de l'Etat sur les citoyens !

Les deux derniers slogans prennent toute leur saveur à un moment où l'accroissement du rôle de l'Etat est souhaité par les mêmes - ils voudraient bien "socialiser le système bancaire" par exemple - pour lutter contre la crise économique, dont l'origine se trouve pourtant dans la prédominance de l'Etat dans des domaines où il devrait s'abstenir d'intervenir ...

Sur le site "Non au passeport biométrique" ( ici ) on peut constater que le Comité est composé essentiellement, outre le POP et Gauche en mouvement, par les autres partis de gauche, que sont le PS et les Verts, auxquels s'est jointe l'inclassable UDF. Ce qui n'empêche pas le site de reproduire une déclaration de l'inévitable Charles Poncet - qui n'est pas de gauche - que je recommande de lire ( ici ) et dont j'extrais le passage suivant pour mettre l'internaute en appétit :

Le terme est odieux par son étymologie déjà : bio-métrie c’est littéralement ce qui mesure la vie. Et s’il me plaisait à moi de terminer la mienne sans qu’on la mesurât ? D’où vient le droit que s’arrogerait mon gouvernement d’enregistrer et de faire circuler mes données personnelles ? Pourquoi dois-je confier mes empreintes digitales, la structure de mes pupilles, ma taille et Dieu sait quoi d’autre à des ordinateurs policiers, qui vont gaillardement échanger entre eux et faire circuler ce qui me concerne ?

A l'autre bout de l'échiquier politique l'UDC ( ici ) s'oppose elle aussi au passeport biométrique. Hans Fehr, Conseiller national d'Eglisau ( Zürich), donne quatre raisons de dire non le 17 mai prochain :
Premièrement
, l'accord de Schengen n'exige pas une banque de données centrale; dans son habituelle attitude d'obéissance anticipée à l'égard de Bruxelles au détriment de la souveraineté nationale suisse (comme dans le cas du secret protégeant les clients des banques!), le gouvernement dépasse nettement les exigences de Schengen. Le risque que ces données stockées de manière centralisée soient utilisées abusivement est réel.

Deuxièmement
, la menace de la clause de la guillotine n'est une fois de plus qu'un verbiage vide de tout sens. En cas de refus populaire, le Conseil fédéral a largement le temps de présenter au Parlement un projet amélioré – donc surtout sans banque de données centrale – et, le cas échéant, d'organiser un scrutin populaire.

Troisièmement
, il n'est pas nécessaire de donner au Conseil fédéral la compétence générale de décider quels documents officiels doivent à l'avenir être munis d'une puce électronique et quelles données doivent être stockées sur cette puce.

Quatrièmement
, enfin, les citoyens doivent avoir la possibilité de choisir s'ils veulent un passeport biométrique ou s'ils veulent garder leur passeport traditionnel.


Pour faire passer la pilule les partisans du OUI au passeport biométrique font remarquer que nous laissons tous des traces dans notre vie quotidienne : 

- notre fournissseur d'accès à Internet garde des traces des sites que nous visitons
- les sites visités gardent des traces de notre adresse IP, l'adresse de notre ordi
- si nous sommes sur Facebook cette entreprise, et bien d'autres, connaissent notre profil et ce que nous disons de nous
- quand nous faisons des achats à la Coop ou à la Migros et que nous utisons notre Supercard ou notre carte Cumulus pour acquérir des points, ces distributeurs connaissent nos habitudes d'achat
- quand nos utilisons notre téléphone mobile l'opérateur garde des traces de nos appels, de nos SMS et de nos déplacements
- quand nous achetons sur Internet ou ailleurs avec notre carte de crédit nous laissons des traces de nos préférences et des lieux que nous fréquentons.

Tout cela est vrai mais la grande différence est que nous le voulons bien et que nous pouvons très bien éviter d'être pistés ainsi si nous le voulons vraiment, ou si nous le décidons un beau jour.

Parmi mes amis il y avait ainsi un ancien dirigeant de société - il est malheureusement mort maintenant. Pour ne pas payer d'impôts et se trouver en-dessous du seuil d'imposition, ce catholique de tradition a divorcé d'avec sa femme, par consentement mutuel, et a été condamné à lui verser une pension, pour sa plus grande joie. Ce qui ne l'empêchait pas de vivre avec elle, tout en étant domicilié chez un de ses enfants. Il n'avait pas de compte bancaire et recevait ses rentes de retraité sous forme de mandats postaux. Il effectuait tous ses paiements en espèces. Véritable libertaire il préservait ainsi quasi parfaitement sa sphère privée...

Il n'en est pas de même avec le passeport biométrique, puisqu'il sera obligatoire, que les données qu'il contient pourront être augmentées et que les détenteurs seront à la merci de l'Etat. Si l'on en croit un article publié par les Dissidents de Genève  ( ici ) et une vidéo d'une conférence d'un spécialiste, le passeport biométrique peut de plus être cloné. Les données peuvent en être copiées, transmises sur des lignes Internet non sécurisées, utilisées pour fabriquer des preuves contre des innocents. A l'extrême, un porteur d'un tel passeport entrouvert pourrait être détecté par un agresseur éventuel, détenteur d'un lecteur idoine.  

Il y a tout juste 20 ans les Suisses découvraient avec effarement, grâce aux investigations inopinées d'une Commission d'enquête parlementaire, présidée par Moritz Leuenberg, actuellement Conseiller fédéral, que près de 10% de la population helvétique étaient fichés par des fonctionnaires au nom de la sécurité de l'Etat. Une telle dérive serait grandement facilitée par une banque centralisée des données de la population du pays. Il est à craindre qu'au nom d'une liberté toute relative comme celle de circuler dans d'autres pays, les citoyens helvétiques ne soient enclins à adopter un instrument destiné tôt ou tard à les asservir et contrôler sans possibilité de retour.

Francis Richard

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