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Les 5 mots clés d'une seconde année de présidence Sarkozy

Publié le 07 mai 2009 par Juan
Les 5 mots clés d'une seconde année de présidence SarkozyDeuxième année de présidence, le bilan s'impose et se poursuit. Voici les 5 mots-clé qui caractérisent, selon nous, cette seconde année.
Recomplexée
Au soir du 6 mai 2007, la droite célébrait sa victoire idéologique "décomplexée". Enrichissement personnel et identité nationale,  les thèmes de prédilections du camp conservateur depuis des siècles s'affichaient sans complexe. Nicolas Sarkozy semblait avoir eu raison du "socialisme rampant", issu de l'esprit deu Conseil National de la  Résistance, qui imprégnait les élites de gauche comme de droite. La réforme et le progrès étaient à l'Elysée. Les conservateurs et les grincheux étaient dans l'opposition. On allait rompre avec nos vieilles pratiques étatistes, étriquées et paresseuses , remettre la France au travail, expulser ces "mauvais" immigrés qui ne voulaient pas s'intégrer,
Puis, le temps aidant, le sarkozysme s'est enlisé dans ses contradictions et la réalité. Sarkozy a dû d'abord caché ses penchants "Bling Bling" qui avaient plombé la fin de sa première année de mandat. Puis, la crise aidant, il dû battre en retraite, exprimer un peu de compassion, ressortir les vieilles recettes du traitement social du chômage, et annuler certaines mesures comme la disparition de la dispense de recherche d'emploi pour les plus de 55 ans. Les Français, comme leurs voisins européens, réclament plus d'Etat, plus de protection. Pire, la crise nous a fait découvrir que les plus riches d'entre nous, les traders, banquiers et grands patrons, étaient nuls et inconséquents. En 2008, le patron et le banquier sont devenus les bouc-émissaires d'une France en révolte. Idéologiquement, la droite est morte, finie, disparue, cassée, cachée.
Glamour
Marié un jour de février avec une ex-mannequin, Nicolas Sarkozy exhibe sa dulcinée régulièrement dans les grandes et petites occasions. La presse choisie par l'Elysée commente ses courbes, sa grâce, son caractère naturel, son talent artistique. Carla Bruni est l'icône glamour de Sarkofrance. Elle porte bien robes et bijoux, et connaît du beau monde dans l'élite culturelle ("de gauche"). Elle compense l'inculture revendiquée du président Bling Bling. Un autre summum est atteint à chaque visite d'une royauté. Chez la Reine d'Angleterre ou à la Cour d'Espagne, Carla Bruni est comme un ravissant totem de notre monarchie républicaine. Elle adoucit l'image brutale et agitée de son mari. Elle lui sert à figurer en bonne place dans les podiums de la presse internationale et dans les couvertures de Gala ou Paris Match. Interrogée sur la politique de ce dernier, Carla Bruni empile les poncifs comme on enfile des perles. Méthodiquement.
Vulgaire
Les insultes ont fusé cette année-là. Frédéric Lefebvre a fait irruption sur la scène médiatique. C'est la coqueluche des blogueurs politiques. Le "député suppléant" s'est remarqué par ses insultes, ses violences verbales, sa constante vulgarité. Il compense la faiblesse du fond par la violence des formes. Il a été élevé à bonne école. A moins que cela ne soit l'inverse. Nicolas Sarkozy a réussi à choquer cette année en raillant les enseignants-chercheurs, les pêcheurs, les professeurs, les banquiers,les chômeurs, les cheminots, les journalistes. Qui reste-t-il ? Bizarrement, il n'a rien dit de ses amis du Fouquet's. Etes-vous surpris ? Le débat politique dans "la France d'après" ressemble, la crise aidant, à celui des années trente. On fustige les grévistes, on dénonce l'extrême gauche, on emprisonne pour terrorisme Julien Coupat.
Narcissique
Il est frappant de lire dans la presse étrangère, de gauche comme de droite, combien Nicolas Sarkozy apparaît narcissique, voire grossier, en dehors de nos frontières. Notre président est décrit comme jaloux de la popularité de Barack Obama ("Sarkozy est irrité par l'adulation dont jouit un dirigeant américain sans expérience, dont la popularité a éclipsé (sa) réputation de sauveur du monde", le Times), "Fasciné par les commérages" (ABC), "Bling Bling" (New York Times). "vantard", "hyperactif" et "familier" (The Guardian). A l'étranger, Nicolas Sarkozy est devenu une bête de foire pour journalistes. Bravo et merci. 
Boomerang
A défaut d'être d'accord sur le fond des réformes mises en oeuvre par Sarkozy depuis mai 2007, on aurait pu le créditer d'une certaine efficacité. C'est en tout en cas l'image qu'il s'était donné pendant la campagne présidentielle de 2006/2007. Que nenni ! Chacune de ses "réformes", complètes ou baclées, lui est revenu en pleine figure sans qu'on puisse en attribuer l'échec à une opposition encore convalescente. Le défiscalisation des heures supplémentaires apparaît aujourd'hui inutile, coûteuse et anachronique. L'an passé, les études et commentaires se sont multipliées pour dénoncer leur impact négatif sur les comptes et leur toxicité contre la sauvegarde de l'emploi. L'intérim s'est effondré dès avril 2008, les CDD ont suivi peu après. Cette défiscalisation a accéléré la dégradation de l'emploi. Le soutien au crédit immobilier s'est révélé tout autant inutile : faute de logements disponibles, il a maintenu artificiellement quelques mois durant une bulle immobilière qui a été balayée par la crise. La lutte contre l'immigration clandestine s'est transformée en une "politique du chiffre" absurde, les services de l'Etat ainsi mobilisés ne parvenant pas à trouver suffisant de "vrais" clandestins à expulser. D'autres exemples ?
Bon anniversaire, ami Sarkozyste.&alt;=rss

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