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Commerce équitable pour qui ?, par Jean Robin

Publié le 11 mai 2009 par Roman Bernard
Le vendredi 8 mai dernier, au JT de 13h sur France 2, j'ai visionné une apologie ahurissante du commerce dit équitable, avec publicité gratuite pour Max Havelaar pendant plus de trois minutes. Le reportage était complètement orienté et nullement journalistique, puisqu’il s’agissait d’un publi-rédactionnel au bénéfice de Max Havelaar. Quant au représentant de cette société qui était invité par la suite sur le plateau de France 2, il a été traité comme un chef d’État ou de gouvernement, avec tous les égards et toute la déférence dus à son si haut rang.
En effet, le développement durable, le commerce équitable et l’écologie en général bénéficient du statut de vache sacrée dans notre pays, à tel point qu’il ne peut exister d’autres visions ni d’autres versions du commerce. « Il faut acheter équitable ! », n’a cessé de marteler le représentant de l’équitable depuis 20 ans en France, comme d’autres disaient « Il faut acheter français ! » il y a quelques dizaines d’années seulement.
Voilà la contradiction majeure du commerce soi-disant équitable, mais qui ne dit pas pour qui il est équitable, et pour qui il ne l’est pas. Pendant que les consommateurs français sont invités, ou plutôt forcés à manger équitablement, les producteurs français sont invités et forcés quant à eux à aller voir ailleurs si les consommateurs y sont. Las, nul Chinois, nul Péruvien ni nul Zimbabwéen n’achètera jamais ses poissons, ses céréales ou sa viande, au producteur français ! Il n’a donc qu’à crever, puisque les supermarchés n’ont pas une surface de vente illimitée.
Voilà la seule question un peu dérangeante que la « journaliste » ait eu l’audace de poser à notre représentant de l’inéquitable depuis 20 ans en France : proposer ses produits en supermarché, n’est-ce pas contradictoire par rapport à une étiquette équitable ? Non madame, c’est normal de vouloir atteindre les consommateurs quand on est producteur, voyez ?
Elle n'a rien répondu, mais elle aurait pu dire, par exemple, je vois, donc mieux vaut subventionner les producteurs qui meurent à l’autre bout de la Terre plutôt que ceux qui meurent dans notre propre pays.
Depuis que l’idéologie dominante est anti-nationale, anti-occidentale et anti-libérale, peu importent les réalités. La sacro-sainte règle du « mort kilométrique », selon laquelle plus un mort est éloigné, moins il a d’importance, cette règle se voit inversée désormais, et veut que plus un mort est éloigné, plus il est important à nos yeux, et inversement. Les bons sentiments nous aveuglent et nous empêchent de voir et de comprendre une équation pourtant simple : commerce équitable = chômage en France.
Je passe du coq à la poule, mais voici une autre équation simple que personne ne veut voir : Blanc mis à mort publiquement par des racailles < un non-Blanc sur lequel la police tire au flash-ball pour empêcher que la situation ne dégénère. Ce dernier événement a fait le tour des JT ces derniers jours, par contre le premier n’a été relaté par aucun d’entre eux, alors qu’il circule déjà depuis deux semaines sur la Toile. D’ailleurs le voici, attention ce sont des images ultra-violentes, il faut éloigner les enfants.
Voilà où mènent les bons sentiments, qu'on parle de commerce équitable ou d'éducation, de chômage, de précarité ou de mort.
Jean Robin, fondateur des Éditions Tatamis.
Criticus, le blog politique de Roman Bernard.

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