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Élections : la Côte d'Ivoire sera-t-elle prête ?

Publié le 11 mai 2009 par Unmondelibre

Noël Kodia - Le 11 mai 2009. Pressée par la Communauté internationale et plus particulièrement par les Etats Unis et l’Union européenne, les acteurs politiques ivoiriens viennent d’annoncer la période de l’élection présidentielle que l’on attend depuis plusieurs années. Leur ambassadeur aux Nations Unies a déclaré le 28 avril 2009 qu’elle se déroulerait entre le 11 octobre et le 6 décembre. Au chef de l’Etat de fixer la date précise. Au regard de toutes les turpitudes qu’a traversées le pays avec la rébellion du Nord et le « mariage forcé » entre Laurent Ghagbo et Guillaume Soro pour préparer cette échéance, on est en droit de se demander si la Communauté internationale a réellement aidé les Ivoiriens à mettre de l’ordre dans leur administration afin que cette élection se déroule sans contestations.

Nous savons que la présidentielle en Afrique est un moment capital où tout peut arriver si les précautions ne sont pas prises en amont, surtout dans les pays qui ont connu des troubles sociopolitiques sur fond d’affrontements armés. La Côte d’Ivoire est à classer parmi ces pays. La Communauté internationale a-t-elle tiré les leçons de la pagaille qui a suivi les présidentielles de l’Angola et de la République démocratique du Congo, deux pays qui ont des parcours électoraux qui pourraient rappeler celui de la Côte d’Ivoire ? Décembre 2009 n’est plus loin et plusieurs points doivent être élucidés par la Communauté internationale qui participe aux financements de cette élection et par l’administration ivoirienne chargée de son organisation.

Le « mariage forcé » entre Ghagbo et Soro imposé par la rencontre de Marcoussis après la rébellion de la partie nord à la fin de 2002, donne un autre visage à la politique du pays qui s’installe dans le chaos. Jacques Chirac, par le biais de Marcoussis impose Soro comme Premier ministre à Gbagbo. Le professeur Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale à l’époque, dans une pertinente réflexion intitulée Eurafrique ou Librafrique déplore ce bicéphalisme imposé à la Côte d’Ivoire. La Constitution ivoirienne étant escamotée, l’ordre et la discipline qui caractérisaient les premières années de Gbagbo au pouvoir seront remplacés par le désordre et l’indiscipline en 2003. Avec les accords de Marcoussis, se crée une césure entre le président et son Premier ministre qui va bouleverser les données au niveau du gouvernement où les membres sont proposés plus par les partis politiques signataires de l’accord de Marcoussis que par le Premier ministre. En bon économiste, Koulibaly nous révèle qu’il y aura conflit de compétences entre le président et son Premier ministre quand ce dernier aura des moyens humains et matériels mis à sa disposition pour la réalisation de ses propres décisions inspirées par la rencontre de Marcoussis et les arrangements de Kléber. Une autre révélation de Koulibaly : En 2007, les recettes extérieures que souhaitait le budget s’élevant à 408 milliards étaient remises à Soro pour gérer le climat sociopolitique de l’époque. Aussi l’attentat auquel il a échappé le 29 juin 2007 pourrait s’inscrire dans la problématique de ce bicéphalisme à la tête du pays.

La présidentielle est programmée pour la fin de l’année et Gbagbo lui-même en précisera la date. Est- ce que la Communauté internationale a suivi de près la mission qu’elle avait confiée au Premier ministre ? Celle du ramassage des armes et de l’identification précise de la population en âge de voter ? A-t-elle réussi l’inévitable Désarmement, Démobilisation et Réinsertion qui est le maillon indispensable pour le bon déroulement de la prochaine présidentielle ? Elle ne devrait pas aller vite en besogne si les conditions de paix sociale ne sont pas encore réunies et qu’une véritable Commission indépendante pour cette élection n’est pas encore installée. Il ne faudrait pas que la Côte d’ivoire nous rappelle l’Angola ou de la République démocratique du Congo où les armes avaient repris à tonner après la présidentielle. Ces armes n’ayant pas été ramassées avant que les populations partent aux urnes.

Les Occidentaux doivent savoir que les Africains sont encore politiquement incultes à cause des partis qui sont encore en majorité marqués par l’ethnicité et le régionalisme. Triste réalité qu’il faudrait combattre. En Afrique, en dehors de certains pays qui n’ont pas connu des troubles interethniques avec affrontements armés comme le Mali, le Bénin… qui se sont montrés sérieux au cours des élections, on remarque que les urnes sont souvent une anti-chambre de la violence comme on l’a constaté dernièrement au Kenya et au Zimbabwe. L’UE et l’UA qui s’intéressent à cette élection au niveau de l’envoi des observateurs internationaux sont, une fois de plus, placées devant leur responsabilité pour que celle de la Côte d’Ivoire soit un exemple, qui devrait mettre fin aux revendications du perdant. Tout s’est bien passé au Mali, au Bénin et au Ghana : pourquoi pas en Côte d’Ivoire ? Dans une élection, les observateurs internationaux en savent moins que le peuple souverain car ils ne sont jamais déployés sur toute l’étendue du pays et qu’ils sont rarement impliqués dans l’organisation de celle-ci.

Les acteurs politiques ivoiriens commencent à se mobiliser quand ils ont appris que l’échéance présidentielle est prévue pour la fin de l’année. A l’UE et l’UA de s’impliquer pour la réussite de cet évènement en les mettant en garde contre l’amateurisme afin qu’ils préservent l’image de la démocratie en Afrique. Il y a urgence car fin 2009, ce n’est que dans quelques mois.

Noël KODIA est essayiste et critique littéraire congolais.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par jean noel kouamé
posté le 05 août à 04:59
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ELECTION EN COTE D’IVOIRE, ALLONS DOUCEMENT ! Jeune de cote d'ivoire et d'Afrique attention au culte de la personnalité, au radicalisme et à la politique politicienne. La gestion de la cote d'ivoire et des autres pays africains ne peut se résumer à des individus, fluent-ils éminents économistes, grands historiens ou politologues de renommée internationale. Un homme politique reste un homme politique. Quel que soit son parti son ambition ou son rêve pour chacun de nous. Pour les élections avenirs en cote d'ivoire, nous jeunes arrêtons. Arrêtons de chanter les hommes politiques, arrêtons de penser notre avenir à travers des indidus. Arrêtons la politique clanique et religieuse. Arrêtons d'être le bétail électoral des partis politiques. Pensons notre avenir en termes de programme de gestion claire, précis, et réalisable ; évitons s’il nous plait le culte de Gbagbo ou rien, de Bédié ou rien d'Alassane ou rien. Arrêtons. Après ceux la, la cote d'ivoire sera. vous, nous, toi et moi, avons encore notre avenir devant nous, eux, ils ont déjà tout,. Ils ne sont pas DIEU, arrêtons de faire comme si demain matin après leur élection, ils vont changer en même temps la cote d'ivoire, l'Afrique et puis le monde. Arrêtons de nous affronter, de nous mesurer, de nous juger, d'affuter nos armes, pendant les meetings. Cherchons honnêtement notre avenir. De toute façon nous connaissons désormais la vérité sur les erreurs, les réussites et les échecs de chacun des candidates. Tous ont de la valeur, des forces et des limites. Chacun a fait ses preuves à un moment donné de l'histoire de notre pays. Tous restent des assoiffés de pouvoir, personne parmi eux n'est prêt à perdre les élections, pourtant il faut en tout état de cause un vainqueur et les autres qui échouent. Mais toi et moi on lutte pour eux et puis on gagne quoi? L’argent de campagne, palabre, blessure, mort, guerre et puis quoi encore? Tous ca à cause de qui ADO, N'ZUEBA, WOODY et puis quoi encore ? Et après? Cher amis jeunes de cote d'ivoire et d'Afrique plus de 51 pour cent d'analphabètes, ravage du VIH SIDA, simple paludisme nous tue à l'hôpital, on va à l'école et puis ya pas travail, on grouille chaque jour pour avoir 200 FCFA pour avoir un peu à manger, un peu. , les gens nous ont envoyé la guerre or ici chez nous ont cultive pas fusil, ni machette, on ne sait même pas fabriquer couteau. et puis c'est élection de Gbagbo, Alassane et puis Bédié qui nous intéresse, au moment ou petit chinois, japonais, américains, français et indiens sont en train de lutter pour leur survie. Si nos gars là sont trop fort, depuis Houphouët jusqu'a aujourd’hui, pourquoi y'a pas solutions et puis ont souffre, on est près à mourir pour eux, y’a d'autres qui pense même que c'est une affaire de jésus de Mahomet, d'église ou de mosqués. Eh DIEU ! ! PRIONS BEAUCOUP! SOYONS SERIEUX ET CONSCIENTS DE NOTRE PROPRE AVENIR. Travaillons et luttons pour nous même d'abord. Ils sont vieux, nous, on est encore jeune. Arrêtons de drainer des foules et du monde pour eux sans même pourvoir expliquer clairement aux gens, ce que chacun promet aux jeunes, ou et comment ? Chacun compte trouver l'argent pour régler les problèmes du pays à plus forte raison ceux du village et du quartier. EVITONS LA VIOLENCE VERBALE, ET LE CULTE DE LA PERSONNALITE, APRES LE BOUCAN DES ELECTIONS, CELUI QUI VA ETRE ELU, MEME EN 10 ANS IL NE POURRA PAS REGLER TOUS LES PROBLEMES DU PAYS. Soyons réalistes, ce n'est pas une affaire d'ethnie, de religion à plus forte raison d'individus. Dans les autres pays, les cerveaux politiques se mettent ensemble pour gérer et sortir leur pays des crises. A part la politique d’autres font de gros investissements pour faire travailler les jeunes. Chez nous ici, temps qu'on n'est pas président tout ce que l'autre fait est mauvais. JE DOIS ETRE PRESIDENT OU RIEN. SI JE SUIS PRESIDENT JE DOIS TOUT FAIRE POUR RESTER AU POUVOIR, LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE. SI LE PEUPLE ET LES JEUNES VEULENT ILS N'ONT QU'A MOURIR FAIM .MOI JE DOIS ETRE PRESIDENT PAR TOUS LES MOYENS. Jeunes de cote d'ivoire, jeunes d’Afrique, restons positifs. Luttons pour notre propre survie d'abord, dans tous les cas, on n'a pas le choix, toi qui lutte pour ADO, GBAGBO OU BEDIE, le jour ils vont partir, tu vas partir avec eux. si tu luttes pour toi même d'abord, même s'ils ne sont plus là, tu vas continuer de profiter de ton propre travail. si tu n'as rien construit, si tu n'as rien, ils ne vont pas venir chez toi à la maison pour payer ton courant, ta facture d’eau, tes ordonnances, ta nourriture et l’école de tes enfants. Ce n’est pas eux qui vont tout te donner. Prend conscience, passe le message, évite la violence pendant les élections, va voter tranquillement un programme de gouvernement qui peux aider chaque ivoirien et l’ensemble des populations qui vivent dans notre pays. Pense à toi même d’abord, pense à l'union et à la communion avec les autres. Élection c’est pas palabre mon frère, après élection y'a ta vie et y'a DIEU qui regarde tous tes actes. Un jour tu recevras ta récompense en fonction des actes que tu poses pour ton pays ton continent et ton propre avenir. CHACUN RECOLTE TOT OU TARD CE QU'IL SEME. CONTRIBUTION JEAN NOEL KOUAME

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