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Story ou réapprendre à écrire

Par Magda

robert_mckee

Robert McKee, le gourou des scénaristes

Avant, je croyais que je savais écrire. Disons que j’ai écrit deux pièces de théâtre, deux scénarios de court-métrage, un long-métrage (bon, toujours en cours), des chansons pour des potes, des articles parfois, et même du théâtre à la commande (oui, ça existe). Sans oublier mon blog chéri.

C’est donc pétant plus haut que ma crinoline, que j’avais commencé à écrire mon nouveau spectacle. Après une première version rédigée en dix jours, devant laquelle plein d’amis s’étaient ébahis, je fais une lecture avec Madame de…, ma comédienne et accessoirement meilleure pote.

Et là, tout s’effondre. De la merde en barre.

Je déteste. J’ai envie de tout envoyer dans l’une des dix poubelles de tri qu’on est obligé d’avoir dans nos appartements berlinois.

Après une période de désespoir, à base de noyade psychologique dans des verres de vodka dans les clubs électro, et à peu près dix mille cigarettes, je choisis de tordre le cou à la procrastination. Et je me décide à ouvrir Story, le livre culte des scénaristes d’Hollywood écrit par Robert MacKee. Un bouquin cher, et gros, qui me fait peur. Et puis, bien sûr, comme j’aime un peu me vautrer dans une attitude artiste-bohème qui fait des trucs que personne ne comprend, mais que tout le monde va adorer dans vingt ans, je croyais que c’était une méthode pour auteurs de films blockbusters.

Et me voilà en terrasse du Rizz, un café bien agréable près du canal de Berlin, allongée dans une chaise longue, à savourer l’un des meilleurs livres jamais écrits sur la narration! Une claque pour la scribouillarde que j’étais. Structure de l’histoire, valeurs en jeu pour les personnages, développement de l’esthétique de l’auteur, tout y est. Rédigé avec un humour cinglant mêlé de passion idéaliste, comme seuls les Américains savent le faire. Non seulement Story est devenu ma bible d’auteur, mais c’était un moment de lecture franchement enthousiasmant, loin d’une méthode scolaire laborieuse.

MacKee puise ses exemples narratifs aussi bien chez Aristote, Bergman et Ibsen, que chez les auteurs de films comme Quand Harry rencontre Sally. Une bonne histoire est une bonne histoire, point. Son étude des personnages est émaillée d’idées inspirées par la psychanalyse, mais reste toujours profondément intime et liée à la vie intérieure de l’auteur.

Que vous soyez auteur de théâtre, romancier ou scénariste, ou encore simplement passionné d’écriture, Story risque de changer à tout jamais votre façon d’écrire.

Et que trouvè-je en tête de l’un des derniers chapitres de Story? Cette citation de Hemingway : “Tout premier jet est de la merde”. J’en ai bien ri pendant un quart-d’heure. Ri de moi-même, bien sûr.

Je me suis remise au boulot avec les conseils du roi de Hollywood. Et bon sang… c’est fou ce que ça marche. Cette fois-ci, mes amis ne sont plus ébahis… ils aiment, tout simplement. Ils ont du bon, ces Ricains!


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