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"Star Trek"

Par Loulouti


Je tiens à vous prévenir tout de suite : je ne suis pas un Trekkie (ou Trekker selon certains) à la base. J'ai du voir un ou deux films de la saga il y a une vingtaine d'années et des épisodes de la série originelle créée par Gene Roddenberry avec Leonard Nimoy et William Shatner quand je passais mes vacances chez mon grand-père durant mon enfance.
En conséquence de quoi je peux affirmer que je suis un néophyte.
Je ne sais pas si cela est un avantage ou un défaut mais ma seule impression est de ne pas avoir ressenti l'attente angoissée du fan quand le projet a commencé à faire parler de lui.
Ce matin je me suis donc rendu le coeur léger à la projection de l'opus mis en scène par J.J Abrams.
Mais je dois vous avouer dans le même temps que j'ai attendu la sortie de ce long métrage avec impatience pour le film en lui-même. Je ne suis pas plus fort qu'un autre. Le buzz mis en place depuis près de 18 mois a très bien fonctionné sur ma personne. Des affiches, teasers, trailers délivrés au compte goutte ont entretenu la flamme du cinéphile.

Indiscutablement le "Star Trek" de J.J Abrams est une totale réussite. Un long métrage complet, visuellement riche et doté d’une interprétation de qualité.

A l’heure où des films massacrent sans foi ni loi leurs séries télévisées d’origine (dont le navrant navet "Starsky et Hutch"), avoir la chance de s’immerger dans cet univers de "Star Trek" relève d’un plaisir jouissif non dissimulé.

La première réussite du long métrage est de partir d’un postulat de départ très simple mais redoutablement efficace : comment James Tiberius Kirk (Chris Pine) et Spock (Zachary Quinto) se sont-ils rencontrés ? Qu’est ce qui les a conduit sur le chemin de la "Starfleet Academy".  

L’idée est géniale et permet à J.J Abrams de redonner un terrible coup de jeune à une franchise qui avait disparu de l’actualité depuis un bon nombre d’années même si La série et les films continuent de vivre dans la mémoire et le cœur des passionnés.

"Star Trek" avait besoin de ce renouveau d’exposition médiatique car comme je le dis très souvent, nous aimons les sagas qui nous font rêver. Un cinéphile doit espérer que des créateurs continuent d'exhausser nos désirs les plus secrets.

La conséquence de ce retour sur la jeunesse des personnages et de la genèse de leur amitié est de permettre au metteur en scène de ne pas réaliser un film destiné exclusivement aux fans, à ne pas rendre l’univers hermétique aux nouvelles générations. Le but n’est pas de dire : "on efface tout et on recommence" mais plutôt d’imaginer le passé de personnages mythiques en gardant à l’esprit les bases déjà posées.

J.J Abrams, en fan respectueux d’une longue tradition, adresse un message sans équivoque aux gardiens du temps Trekkien quand il place ici ou là des références de la série.

Nous retrouvons avec bonheur les costumes, autrefois un brin quitch  mais si plaisant à voir sur nos écrans, qui ont fait la renommée de "Star Trek". Les personnages se téléportent. Quand Spock fait le signe vulcain, un frisson de plaisir nous parcoure l’échine.

Au moment où les célèbres paroles d’introduction de la série "espace……" résonnent à la fin du long métrage, je dois avouer que j’étais très ému.

Mais la cerise sur le gâteau est la rencontre entre le jeune Spock et un "Old Spock". Le moment aurait pu être déplacé, de trop mais J.J Abrams réussit le tour de force de rendre l’instant tout simplement magique. Leonard Nimoy est extraordinaire de talent. En quelques minutes il nous comble de joie.

"Star Trek" reste ainsi accessible aux générations d’aujourd’hui et entretient avec talent le poids d’un passé prestigieux. Tout le monde y trouve son compte.

L’histoire reste dans la droite ligne des récits les plus passionnants de la science fiction. Le sacro saint voyage spatio-temporel est exploité avec brio et nous donne l’occasion de nombreux moments de bravoure. A commencer par la phénoménale séquence d’ouverture qui voit le père de James T. Kirk mourir en héros aux commandes de l’U.S.S Kelvin.

L’aventure spatiale de nos héros est véritablement passionnante, enthousiasmante. Cela fait très longtemps que je n’avais pas été rivé à mon fauteuil ainsi. Le rythme est trépident. Le coup de maître du réalisateur est de maintenir son auditoire constamment en alerte. Les mouvements de caméra sont rapides et fluides mais les images ne tressautent pas comme dans certains films.

"Star Trek" est avant conçu comme un spectacle total, un long métrage qui doit nous en mettre plein la vue.

Je ne défends pas de manière stupide et aveugle le cinéma américain mais des créateurs comme J.J Abrams ont compris le sens et la profondeur du mot "divertissement". Avec "Star Trek", nous pouvons laisser nos soucis aux portes de la salle de cinéma et nous laisser porter par les événements.

Les scénaristes, Alex Kurtman et Roberto Orci, ont eu l’intelligence de ne pas baser tout le long métrage sur le duo Spock-Kirk uniquement. Les membres de l’équipage de l’U.S.S Enterprise (Scotty, « Bones » McCoy, Sulu, Uhura, Checkov) ont tour à tour leur moment de gloire quand les projecteurs se braquent sur eux. Des personnages attachants.

Nero (Eric Bana) le Romulien bénéficie de cette considération et de ces soins. Un méchant atypique dont le trait n’est nullement forcé.

Le duo Spock/Kirk fonctionne pleinement. Kirk est irrévérencieux, impulsif alors que Spock est calme et pondéré, en apparence, animé par une froide logique. Tout les oppose mais la perte d’être chers donne naissance aux prémices d’une solide amitié. Des êtres originaux, drôles parfois qui doivent beaucoup à l’incroyable talent de leurs interprètes. Chris Pine et Zachary Quinto sont crédibles de bout en bout. Leur composition est admirable, pleine de nuances et d’épaisseur.

Sur le plan visuel j’ai pris un pied énorme. La charte graphique du long métrage est d’une classe indéniable. Nous avons le droit à une débauche d’effets visuels plus convaincants les uns que les autres. Les affrontements entre les vaisseaux de la fédération et la nef spatiale Romulienne venue du futur m’ont laissé sur mon séant. Les explosions sont spectaculaires, les couleurs riches.

Outre le duo de têtes d’affiches, du "Old Spock" enthousiasmant et d’un Nero crédible, le reste du casting est formidable. J’ai particulièrement apprécié l’interprétation de Karl Urban (Mc Coy), Simon Pegg (Scotty), Zoe Saldana (Uhura), John Cho (Sulu), Anton Yelchin (Checkov), Bruce Greenwood (Pike) et Ben Cross (Sarek). Chaque acteur fait son métier de manière responsable et apporte sa modeste mais précieuse contribution à cet ensemble agencé de main de maître par un metteur en scène doué.

"Star Trek" apporte un bain de jouvence à une série qui a plus de quarante ans d’existence. J.J Abrams rend hommage au concept originel et ouvre de nouvelles perspectives. Son film s’adresse à toutes et à tous. Le divertissement nous permet d’en prendre plein les yeux et comble de bonheur les fans les plus réticents à l’origine.

A la fin de la projection je n’avais qu’une envie : prolonger l’aventure spatiale aux côtés des membres de l’U.S.S Enterprise.


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