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Cannes 2009, Jour 4 : Un rayon de soleil

Publié le 17 mai 2009 par Boustoune

Le beau temps est revenu sur la Croisette, et a même réussi à s'installer dans les salles obscures.
Malgré sa noirceur, Un prophète de Jacques Audiard est en effet un vrai rayon de soleil, ou tout du moins un très bon film.
Le cinéaste confirme tout le bien qu'on pensait de lui avec cette oeuvre totalement maîtrisée et à la direction d'acteurs irréprochable. Le film raconte l'itinéraire d'un jeune délinquant plongé dans la dureté du milieu carcéral, qui va apprendre à se débrouiller et à composer avec les différents clans de détenus qui font régner leur loi dans les cellules. Prenant souvent des chemins narratifssurprenants, le film véhicule qui plus est beaucoup d'humanité et des thématiques riches.

Autre rayon de soleil, moins caniculaire quand même, le Taking Woodstock d'Ang Lee. Une comédie sympathique sur l'organisation de ce qui ne devait être qu'un petit concert regroupant 5000 hippies, et qui en a finalement attiré cent à deux-cents fois plus. En fait, c'est pour renflouer le petit motel familial - en fait une baraque miteuse – qu'Elliot Tiber, un jeune homme assez réservé a eu l'idée de récupérer le festival de musique rock refusé par la ville voisine. Mais peu à peu, les choses ont pris une ampleur inattendue. Le film combine la grande histoire du festival avec l'histoire plus intimiste des relations conflictuelle d'Elliot et de ses parents. Si toute la partie sur l'organisation monumentale du festival est assez réjouissante, la chronique familiale traîne hélas un peu en longueur pare le film d'une note de gravité qui était peut-être inutile. Certaines séquences sont toutefois magnifiques, tel le beau plan-séquence montrant l'étendue du phénomène, avec ses milliers de personnes le long des routes, ou cette scène de trip montrant la scène et les champs alentours comme le centre de la voie lactée.
A Un certain regard, autre trip, moins cosmique, avec Samson & Delilah, une histoire d'amour entre deux jeunes aborigènes australiens, quasiment sans dialogues, mais saturée de sons et de musiques. D'abord assez léger et pittoresque, le film bascule brusquement dans le sordide, en empruntant des sentiers narratifs non-balisés. une expérience pas inintéressante, mais assez éprouvante par sa lenteur.

La Quinzaine des réalisateurs, elle, a aussi proposé des films hors normes, telle cette trashy-comédie belge au titre évocateur, La merditude des choses, qui montre la difficulté de s'extirper d'un milieu social marginal pourri par l'alcoolisme et la violence.
Ou Get some rosemary, nouvelle tentative de cinéma-liberté de Josh et Benny Safdie, après le très médiocre The pleasure of being robbed. Si les deux cinéastes sont les chouchous d'Olivier Père, le directeur artistique de la Quinzaine, ce ne sont définitivement pas les miens. Je me dois pourtant de reconnaître qu'ils ont un peu progressé, et que certaines des mésaventures du personnage principal, père de famille divorcé complètement inconséquent, sont assez drôles, mais l'ensemble reste désespérément vain. Et les mouvements saccadés de la caméra, très laids, n'arrangent rien...
Dernier film du jour, le thriller de Marina de Van, Ne te retourne pas, avec Sophie Marceau et Monica Bellucci. Les deux actrices partagent la vedette au sens propre, puisqu'elles se partagent... le même corps!Sophie Marceau incarne en effet un écrivain qui tente d'écrire une fiction sur son enfance, dont elle n'a plus de souvenirs. Elle est peu à peu troublée par des choses étranges. La vision d'une petite fille fantomatique, des objets et des meubles qui semblent brusquement changer de place. puis se proches qui changent physiquement. jusqu'à ce qu'elle aussi commence à se transformer en Monica Bellucci.
Le point de départ est intriguant, et le titre évoque évidemment le chef d'oeuvre de Nicolas Roeg, mais l'intérêt retombe très vite. La résolution de l'intrigue est somme toute assez banale et ne justifie pas qu'on se laisse balader pendant près de deux heures dans cette histoire assez absurde. Tout ça pour ça!


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