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Une affaire de clientélisme à grande échelle empoisonne le PS Marseillais

Publié le 18 mai 2009 par Hmoreigne

 Coup de semonce dans le ciel Phocéen. La justice s’est emparée d’un dossier explosif. La mise à jour d’un système clientéliste sur les quartiers nord de Marseille dont l’ampleur laisse circonspect. Révélée par Hervé Gattegno dans Le Point du 14 mai, l’affaire, pourtant de première importance a du mal à sortir. Elle souligne une inquiétante déliquescence de notre vie démocratique.

A chacun son écurie d’Augias. A l’UMP les Hauts-de-Seine, au PS les Bouches du Rhône. L’une n’excuse pas l’autre mais, l’une et l’autre malgré les révélations perdurent comme s’il y avait bien quelque chose de pourri dans le royaume de France.

Retour une nouvelle fois sur la cité phocéenne dont les us et coutumes ne finissent pas de surprendre, à des années lumière des images de carte postale véhiculées par la série à succès “Plus belle la vie”. L’affaire révélée par Le Point dépasse très largementles particularismes locaux et ne fait rire personne. En cause, les subsides alloués par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre de sa politique de la ville. L’hebdomadaire s’attarde sur un élu au centre de l’affaire : Sylvie Andrieux, députée des Bouches-du-Rhône et vice présidente du Conseil Régional.

La parlementaire est suspectée de distribuer généreusement, en dépit des mises en garde de l’administration régionale, des subventions à des associations fantômes. Des millions d’euros auraient ainsi été “ventilés” parfois directement encaissés par des particuliers pour des besoins personnels.

Le Point indique qu’en début d’année, “la brigade financière a interpellé plusieurs dirigeants associatifs et perquisitionné à l’Hôtel de région“. Une instruction judiciaire est ouverte pour détournement de fonds publics. Le scandale dépasse la seule personne de Sylvie Andrieux. Les volumes financiers sont tels qu’il est difficile de croire que l’exécutif régional n’a pas couvert ces pratiques. Les élus ont ouvert le parapluie. Michel Vauzelle président de la collectivité a annoncé que celle-ci se porte partie-civile. Sylvie Andrieux reporte elle la responsabilité sur les services administratifs de la région. Un directeur du Conseil régional a d’ailleurs été placé en garde à vue le 19 février.

Et pourtant. Selon Le Point, l’administration aurait alerté à plusieurs reprises et se serait fait enjoindre de fermer les yeux. L’exécutif régional est directement mis en cause. Selon des protagonistes, les listes de demandes de subventions étaient avalisées lors de réunions entre le directeur de cabinet du président et Sylvie Andrieux.

L’affaire fait d’autant plus désordre que Michel Vauzelle est ancien ministre de la justice…

Et Paris dans tout ça ? Silence radio du côté de Solférino où l’on ne veut pas se mettre à dos la puissante fédération des Bouches-du-Rhône. En fin d’année 2008 dans le cadre du vote sur les motions une section socialiste du secteur de Sylvie Andrieux s’était fait remarquer pour des pratiques pour le moins surprenantes (lire ici ).

A défaut de corpus idéologique et de projet alternatif, on pourrait attendre de la première formation politique de gauche qu’elle défende avec conviction ce qui la distinguait autrefois, au moins dans les affirmations, de la droite: une certaine idée de la morale publique. La “rénovation” maintes fois promise passera inévitablement par les fourches caudines d’un grand nettoyage de printemps.


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