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Canada : Les jeunes peuvent suivre leurs ancêtres

Publié le 17 mai 2009 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Les "Indiens" ont défendu le Canada pendant trois siècles et les jeunes autochtones peuvent s'inscrire dans cette longue tradition, sur les traces de leurs ancêtres.

C'est ce qu'a rappelé le lieutenant-colonel Jocelyn Paul, Huron d'origine et commandant de la force de combat du Canada en Afghanistan, à la veille de la Journée nationale des autochtones dans les Forces, le 21 mai.

Les membres des Premiers Peuples composent environ 4% des effectifs des Forces et sont sous-représentés par rapport au reste de la population canadienne, selon la Défense nationale.


À la tête du Groupement tactique du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment de Valcartier, le lieutenant-colonel, natif de Wendake, près de Québec, a fait remarquer que les Indiens du Nord-Est de l'Amérique ont eu à jouer "un rôle essentiel, fondamental" dans la défense du pays.

"Pour assurer la défense de la Nouvelle-France, les autochtones étaient au premier rang", a souligné le militaire, détenteur d'un bac en histoire et d'une maîtrise en anthropologie, qui s'est intéressé aux premiers contacts entre Européens et autochtones.

"Toutes les réserves actuelles, dans la vallée du Saint-Laurent, ont contribué à défendre la colonie, contre les Anglais, et à la suite de la Conquête anglaise, contre les Américains", a-t-il précisé au cours d'une entrevue récente à La Presse Canadienne, au quartier-général du Groupement tactique, à l'aérodrome de Kandahar.

La métropole, la France, envoyait peu de troupes coloniales et comptait sur l'Alliance des Sept Feux, constituée par les nations indiennes «chrétiennes» de la Vallée du Saint-Laurent. La relation entre la Couronne et les nations indiennes s'est maintenue même après la Conquête, a poursuivi Jocelyn Paul.

À la bataille de Châteauguay, au cours de la Guerre anglo-américaine de 1812, Salaberry alignait des troupes de Wendake, Odanak, Oka, Kahanawake, etc. Un tambour saisi au vaincu américain sur le champ de bataille figure encore parmi les prises de guerre exposées au musée de Wendake, a ajouté l'officier.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le gouvernement colonial anglais, puis le fédéral, donnait des "présents du Roi", couvertures, fusils, poudre, directement aux Indiens pour entretenir l'alliance. Et jusqu'à la Loi sur les Indiens, les communautés élisaient des chefs civils et des chefs de guerre, selon un "système typique", retraçable chez les Hurons comme chez les Iroquois, qui datait d'avant le contact avec les Européens.

Le chef de guerre était souvent un jeune homme impétueux, a imagé le commandant. Les chefs de guerre ont toujours eu une réputation importante.

Il reconnaît que la «dynamique» des communautés autochtones d'Alberta et de Colombie-Britannique n'est pas la même que celles de la Vallée du Saint-Laurent. "C'est quelque chose qui est important, c'est un peu là-dedans que je m'inscris." Se voit-il comme un chef de guerre ? Il éclate de rire.

"Je n'aurais pas la prétention de dire que je suis un chef de guerre, mais nos ancêtres l'ont fait, ils travaillaient à la défense du Canada, au XVIIe, au XVIIIe et au XIXe siècle." Et lui le fait au XXIe siècle.

Source du texte : LA PRESSE CANADIENNE


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