Magazine Bien-être

L'harmonie, alliée de notre âme 2/8

Publié le 17 septembre 2007 par Nathalie Chateau-Artaud

L'Harmonie a trois visages : l'un, esthétique, est Beauté ; un second, intellectif, est Nombre ; un troisième, éthique et affectif, est Amour. La musique est ces trois choses.

- La BEAUTÉ peut être une et homogène : une belle couleur, une belle forme, un beau son. Mais toute harmonie, par définition, est plurielle : auditivement, trois ou quatre sons en consonance (« ce qui sonne bien ensemble ») ; visuellement, un heureux ensemble de lignes, formes et couleurs.

- Le NOMBRE est l'expression intelligible de l'harmonie, de l'ordre organisateur dans le cosmos, la nature, l'être humain. À travers la musique, la perception auditive, il se rend sensible : « La musique est un exercice inconscient d'arithmétique, et celui qui s'y livre ignore qu'il manie des nombres » (Leibniz). L'harmonie des sons réside dans leurs rapports, mesurables en fréquences ou (inversés) en longueurs de corde ou de tuyau vibrant. Les rapports les plus simples sont les plus consonants (harmonieux) : 2/1 ou 1/2 = octave ; 3/2 ou 2/3 = quinte, etc. Tout nombre est un rapport avec l'unité, soit par addition (1/1, 2/1, 3/1…, l'unité s'ajoute à elle-même), soit par division (1/1, 1/2, 1/3…, chaque nombre est un aspect de l'unité). Le processus de division est plus complexe, plus riche, plus spirituel, car logarithmique (le principe des logarithmes consiste à substituer des additions et soustractions à des multiplications et divisions – c'est ce qui se passe en musique, où pour additionner ou soustraire des intervalles il faut multiplier ou diviser leurs rapports numériques, par exemple quinte + quinte = 3/2 x 3/2 = 9/4, intervalle de neuvième). Il régit nos sensations, musicales en particulier (loi psychophysique de Fechner, « la sensation varie comme le logarithme de l'excitation »). Il explique, notamment, pourquoi une fréquence acoustique multipliée par elle-même (2/1, 3/1…) produit un éventail de sons différents (série harmonique, ordre dégressif des consonances), en plus des octaves du son initial. Une combinaison de rapports est une proportion. Tel le fameux Nombre d'Or (1,618 ou 0,618), partout présent dans la nature : rapport identique de deux grandeurs entre elles, et entre la plus grande et leur somme. En musique, les Anciens partageaient l'octave (1/2 = 6/12) par « proportion (ou moyenne) arithmétique » (6-9-12 = quarte + quinte) et « proportion harmonique » (6-8-12 = quinte + quarte).

- L'AMOUR brise la barrière séparative du moi, de l'ego. L'homme et la femme, différents et même opposés, aspirent à reconstituer ensemble l'originel et mythique Androgyne, être bisexué : «ils ne sont plus deux, mais une seule chair» (Matthieu 19, 6). En Christ, « vous n'êtes qu'un », « il n'y a plus l'homme et la femme » (Galates 3, 28). Chaque homme ou chaque femme porte en lui ou elle une polarité féminine (affective) et une polarité masculine (rationnelle) qu'il faut intégrer, équilibrer, harmoniser. L'amour divin est yoga, terme hindou signifiant « union » (avec Dieu). Altruiste, l'amour est compassion pour tous les êtres, universelle fraternité : « …afin que tous soient un » (Jean 17, 21). Selon le bouddhisme, le sentiment de compassion permet d'accéder à l'Éveil, à notre nature-de-Bouddha. L'harmonie musicale aussi est amour. Amour et musique, a écrit Berlioz, sont « les deux ailes de l'âme » (Journal, 1. 1. 1865). « Je cherche des notes qui s'aiment », disait l'enfant Mozart assis devant son clavecin…


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