Dexter : 2.12 Ame soeur

La saison 1 avait choisi de jouer avec le suspense jusqu’au bout mais la saison 2 c’est définitivement autre chose, cela on a eu le temps de le constater. Ainsi Doakes et le bay harbor butcher sont assez vite évacués grâce à Lila. Finalement j’ai assez bien cerné le personnage car j’avais prévu sa réaction. Elle se débarrasse de Doakes et tombe en admiration devant Dexter le serial killer. Elle a peur de lui mais il la fascine avant tout et elle est prête à prendre beaucoup de risque afin de finir avec lui. A eux deux ils forment un couple diabolique assez terrifiant. Le plus marrant est en fait de se rappeler leur rencontre. Aucun des deux n’a fréquenté le groupe de soutien pour les raisons réellement avouées mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’addiction. Dexter est un meurtrier et Lila est une pyromane. Ils sont aussi terrifiants l’un que l’autre et il aurait été intéressant d’explorer davantage leur relation maintenant que toutes les cartes ont été mises sur la table. Mais cela aurait sans doute entraîné la série dans des histoires beaucoup trop noires et malsaines et ce n’est pas ce qu’elle recherche. La conclusion du personnage de Lila est magnifique, celle ci échappant à un tueur en série et revenant en Europe, à Paris. Cela renvoie au mythe du serial killer résidant généralement aux USA. Dexter est par contre un peu rapide et on passe sous silence toute une série de détail car on imagine qu’il a pris ses précautions au sujet de ce petit voyage funèbre avant de rapidement rentrer au pays pour assister aux funérailles de celui désormais connu sous le surnom du boucher de Bay Harbor, à savoir James Doakes. Ça tombe bien, Dexter n’avait jamais aimé ce surnom, il ne devra donc pas le porter. Et comme il nous le dit en voix off, il est l’heure d’évoluer, ce qui ne laisse rien présager de bon pour ses futures victimes. En effet s’il ne veut pas voir le dossier du boucher réouvert il devra changer de technique et il deviendra ainsi plus dangereux que jamais. Libéré du code d’Harry, l’élève a dépassé le maître pour en devenir un lui même.

Dexter finit donc la saison 2 en étant enfin libre, il en devient presque heureux et réconcilié avec la trop mièvre Rita. D’ailleurs j’ai de plus en plus l’impression que Dexter est plus attaché aux enfants qu’à Rita elle même. Laguerta est elle complètement déstabilisée par la mort de Doakes qu’elle aimait sans doute plus qu’un simple ami et collègue. Debra connaît bien ce sentiment et cela pourrait les rapprocher l’une de l’autre. D’ailleurs c’est quand même un peu gros de voir deux inspectrices du même commissariat liées officiellement à deux  serial killers. Trois si on cite Dexter comme étant différent du boucher de Bay harbor. Mais paradoxalement, je ne pense pas que cela changera la mentalité de Laguerta. Debra n’a finalement pas trop changé durant cette saison 2. On a un peu traité son traumatisme en début de saison mais de façon légère car elle n’a jamais gravement pété les plombs. Et ensuite elle est passée à son intrigue avec Lundy laissant ainsi de côté son traumatisme post ice truck killer. Mais le personnage de Lundy ayant une figure paternelle rassurante, cela a sans doute dû l’aider. Néanmoins Debra doit elle faire le choix de renoncer à Lundy. Sa romance avec son boss ayant été une illusion lui ayant permis de rebondir après Rudy le tueur de glace. Finalement j’ai bien aimé la conclusion de l’intrigue de Lundy même si on se retrouve limite dans une série pour ados dans la scène du taxi. Va t’elle ou pas le rejoindre à l’aéroport ? D’ailleurs à un moment donné j’ai pensé que Dex, Lila, Lundy et Deb allaient tous se croiser à l’aéroport, ça aurait été marrant.

Après une saison 1 particulièrement réussie, Dexter réussit donc l’exploit d’aligner une seconde salve d’épisodes de qualité encore supérieure. Un fait assez rare pour être souligné. La série devient tout simplement envoûtante, créant un univers très personnel grâce à la voix du rôle titre mais aussi grâce à sa musique, à son image avec des ralentis. Et des personnages absolument délicieux. En premier Dexter, cela va de soit, mais Lila est le personnage emblématique de cette deuxième saison. Elle est insaisissable, un vrai électron libre que l’on retrouve toujours là où on ne l’attend pas (contrairement à Rita). D’ailleurs au sujet de Rita ce serait le seul point négatif de la saison mais aussi de l’épisode. Sa réaction face au kidnapping de ses enfants par Lila est complètement ridicule. Elle ne s’inquiète même pas et elle semble à peine contente de les revoir et s’exclame simplement « ils sont en sécurité maintenant ». Mais quelle pauvre cloche, je vous jure.

Et puis il y a la tragédie de Doakes. Qui aurait pensé au début de la série, qu’il finirait de cette façon ? C’est une vraie idée de génie et même si je ne l’ai jamais aimé, il s’en va par la grande porte.

Que nous réservera maintenant la saison 3 ? Et bien, on se retrouve dans la position de Dexter, à savoir que tout peut arriver. Le risque sera bien sûr d’aller trop loin mais j’ai rarement été aussi confiant vis à vis d’une série. Dexter a atteint une telle perfection durant la saison 2 qu’il est assez difficile de l’imaginer se crasher lamentablement par la suite. Une œuvre atypique, fascinante, brillante.