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Les crimes d´honneur en question

Publié le 21 mai 2009 par Drzz

Vous avez tous entendu parler des crimes d´honneur ; Ces crimes censés laver l´honneur de la famille mais qui signent la honte des pratiques barbares exercées contre les femmes.

Les femmes, encore et toujours elles, au centre du pouvoir d´hommes en mal de virilité et qui ne peuvent exister qu'en humiliant les femmes, tout juste bonnes au plaisir sexuel, bonnes à pondre, à cuisiner ou entretenir l´empire de leurs despotismes.

Que savent-ils des femmes, ces hommes qui ne voient en elles qu´un objet soumis à leur bon vouloir ? Que comprennent-ils ces hommes qui excisent, battent, mutilent, lapident, brûlent, "vitriolent" les femmes ? Quels dangers représentent-elles donc pour eux et leurs régimes totalitaires pour que la charia devienne la loi des rapports humains ?

Comment ne pas avoir envie de vomir à la lecture de tous ces articles qui nous parlent de ces femmes anonymes qui vivent sous la terreur des hommes ?

Je sais bien que ces femmes n´intéressent pas l´ONU trop occupé à condamner Israël, qui s´offre pourtant comme la seule démocratie moyen orientale. Je sais bien que nombreuses sont les organisations non gouvernementales, " amis " des droits de l´homme et de la paix, qui dans les capitales d´Europe, sont trop occupées à défiler sous les drapeaux du Hamas, en hurlant leur haine d´Israël, pour s´interroger sur la vision politique de leurs doux amis sur les femmes, ignorant tout autant d ailleurs comment le Hamas agit avec les opposants politiques de leur propre peuple.

Je le sais bien…

Je sais tout cela et je reste avec un goût amer dans la bouche sur ces incohérences lorsque jour après jour, s´égrènent de nouvelles histoires qui sont autant de drames et de scandales …….qui justement parce qu´elles se répètent, ne choquent plus grand monde.

Comment choisir l´une de ces histoires, quand chacune d´elles mérite d être inscrite dans notre conscience ? Et il me faut choisir pourtant …Non sans vous mettre au préalable le texte d´une pétition publiée dans l´excellent site Bivouac-id que je vous invite à signer; C est bien la moindre des choses que nous puissions faire pour elles.

Puis je vous mettrai en ligne , tout simplement le dernier fait divers concernant la mutilation de cette femme turque soupçonnée d´adultère ainsi qu´une lettre de Nahid Abu T’eima.

Rachel Franco

Pétition :


"A l’aube du 21ème siècle les massacres  et les exactions perpétrés à l’encontre des femmes se perpétuent ouvertement où dans l’ombre. Nous savons que le sort  des femmes et le respect de leurs droits donne la mesure du niveau de démocratie d’une  société. Malheureusement   aujourd'hui les femmes sont  victimes d’un bout à l’autre de la planète de persécutions et de meurtres.

Elles sont poursuivies, jugées,  condamnées au nom de la  religion, au nom des traditions, au nom de lois rétrogrades. La sentence la plus  abominable   est la lapidation. Des femmes  accusées d'adultère sont condamnées à mort par jet de pierres. Cette atrocité  est encore légale et pratiquée  dans de nombreux  pays tels que  l'Iran, l'Afghanistan, l'Afrique, le Pakistan et l'Arabie Saoudite, bien que ces Etats se réclament et soient signataires de conventions internationales.

Au nom de la défense des droits humains fondamentaux  au nom des droits des femmes à la liberté, à la sécurité , à la dignité, à l’intégrité ,  nous disons NON   à l’oppression des femmes, NON au contrôle de leur corps et de leur vie, et à sa manifestation  extrême, la lapidation.

Nous demandons l’interdiction immédiate de cette pratique inhumaine et  exigeons  qu’elle soit  reconnue comme crime contre l'Humanité.

Nous en appelons aux  Nations Unies et aux Institutions internationales,  d’une part pour faire pression sur les Etats  qui légitiment la lapidation afin qu’ils  la criminalisent, d’autre part  pour  engager  des campagnes de sensibilisation sur cette question. "

http://www.stopthestoning.com/Petition/index.php?dil=French

1) Article publié dans Elle.fr

Une jeune femme turque âgée de 23 ans a été retrouvée les oreilles et le nez tranchés dans un terrain vague de l'est kurde de la Turquie. Y.A., également blessée au ventre à l'arme blanche, était soupçonnée de tromper son mari lors de ses déplacements professionnels. La famille de l'époux aurait voulu laver l'honneur familial. Selon les journaux Millivet et Hürriyet, le proches du mari de la victime ont torturé la jeune femme et lui ont infligé d'atroces mutilations. Aujourd'hui, son mari, en cavale, reste introuvable. Si le gouvernement et les associations essaient d'éradiquer depuis quelques années les crimes d'honneur, il semble que ces pratiques restent encore beaucoup trop tolérées. A la demande de l'Union Européenne, la Turquie a renforcé les peines contre les auteurs de crimes d'honneur, risquant désormais la prison à vie. J.DLR. 17/05/2009


2) Lettre de Nahid Abu T’eima Responsable de la production au studio Ma’an à Bethléem ; originaire de la bande de Gaza (vit et travaille en Cisjordanie avec ses enfants )

Monsieur le Président,

Je comprends que la politique est une charge sur vos épaules. Je sais combien votre emploi du temps est chargé : l’acharnement de notre occupant, la récente catastrophe, et au-delà les désaccords avec nos frères dans la bande de Gaza. Je sais que nos craintes et questions incessantes pour savoir si nous reprendrons Gaza et si nous pourrions cesser de nous anéantir nous-mêmes doit prendre beaucoup de votre temps.

Je vous écris en mon nom personnel et au nom de beaucoup des autres femmes, même si je ne suis en aucun cas une représentante désignée.

Je vous écris au nom de très nombreuses femmes, car je ne cesserai pas de me sentir responsable tant que ma société sera enchaînée, et je ne peux continuer à regarder les femmes se faire tuer à bon compte alors même que nous savons tous que le meurtre est illégal et viole nos enseignements religieux.

Monsieur le Président, moins de deux semaines après avoir signé la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW - Convention on the Elimination of all forms of Discrimination Against Women) lors de la Journée internationale des femmes en mars dernier, Tahani Uda, une fille du village de Habla au sud de Qalqiliya a été étouffée à mort par son propre frère.

Il y a une semaine, Ula Safi, agée de 31 ans, originaire du camp de réfugiés d’Al-Maghazi dans le centre de la bande de Gaza, a été tuée par ses proches sous le prétexte du soi-disant « honneur de la famille ». Il y a quelques jours, toute une famille a été assassinée et le tueur a utilisé le mot "honneur" pour sa défense.

Moi-même et les femmes au nom desquelles je prends la parole espérions que cet incident serait le dernier. Il ne l’a pas été. Hier, Rihab Al-Hazin, 28 ans, du camp de réfugiés de Nusayrat dans la bande de Gaza, a été tuée par sa famille et le cycle se poursuit encore et encore ...

Je vous écris parce que je suis convaincue que vous pouvez protéger notre droit à la vie, et que vous pouvez nous aider à appliquer la justice. Vous avez le pouvoir d’arrêter le massacre des femmes et des filles dont le seul crime est d’être femme.

Tant que les méfaits exercés par ces tueurs envers les femmes seront tolérés, les meurtres ne s’arrêteront pas.

Je m’adresse à vous, président Abbas, car vous êtes responsable, et il vous sera demandé une explication quant aux raisons pour lesquelles des dizaines de femmes sont tuées par des membres de leur famille chaque année. Vous pouvez mettre fin à ces crimes « d’honneur » avec un coup de stylo et dire à nos familles qu’il n’y a pas d’honneur dans l’assassinat. Notre noble prophète Muhammad a prononcé ces paroles : « Chaque individu est responsable de ses sujets », ainsi vous aussi devez prendre vos responsabilités. Plus de lois indulgentes pour les tueurs !

Dans tout ce que vous réalisez vous faites valoir au monde que nous sommes un peuple civilisé ; vous avez exprimé notre soutien aux droits des femmes quand vous avez signé la Convention (CEDAW). Mais une société qui permet aux assassins de tuer sur un simple soupçon, sans encourir de peine, est une société dirigée par une loi tyrannique qui légitime et encourage le meurtre.

Alors je vous demande, nous vous demandons, combien de femmes doivent être tuées par leurs pères, leurs frères ou leurs cousins avant, nous prenions conscience que ce n’est pas civilisé ? Je demande à ceux qui sont concernés de me dire, de nous dire, combien de femmes seront tuées avant que n’agissent les factions politiques, leurs dirigeants et ceux qui appliquent la justice. Si nous savions combien, nous pourrions peut-être d’une manière quelconque payer une rançon pour nos vies.

Monsieur le Président, l’histoire n’épargne personne, et comme l’histoire, nous les femmes nous n’oublierons pas et nous ne pardonnerons pas.

Les palestiniens écrivent à propos de la ténacité et du courage de nos femmes, on les appelle les gardiens de la culture palestinienne ; ce sont des propos agréables.

Dans le même temps, les journalistes écrivent que les tribunaux palestiniens ont adopté 70 lois relatives à l’impression de la monnaie ; ils n’en ont pas passé une seule sur le droit de la famille ou sur le statut personnel des femmes.

Monsieur le Président, nous avons assez d’être le carburant. Nous en avons assez des gens qui tuent nos femmes et se glorifient de mettre fin à la honte d’une famille. Nous en avons assez que personne ne s’interroge sur la vacuité de ces vantardises. Nous en avons assez des justifications par « l’honneur ».

Je - nous - sommes des infidèles, des non croyantes, dans notre propre société, qui comporte ses faiblesses. Nous en avons assez d’avoir un ministère des affaires féminines, qui ne demande pas, à chaque fois qu’une femme est tuée par ses parents, de mettre un terme à l’abattage païen des femelles. Nous en avons assez de notre impuissance à combattre une tradition qui légalise notre meurtre.

Monsieur le Président, je m’adresse à vous au nom de celles qui sont abattues chaque jour. Je vous dis que rester silencieux c’est être complice.

Monsieur le Président, nous ne voulons pas être tuées simplement parce que nous sommes des femmes censées protéger l’honneur de la famille avec notre chair. Nous refusons le châtiment des femmes et qu’elles soient assimilées aux pires criminels et méritent la mort.

Monsieur le Président, un mois après le mensonge connu sous le nom de « Journée internationale de la femme » nous vous sommes reconnaissantes d’avoir signé la Convention (CEDAW) considérant ceci comme un effort visant à nous protéger. Mais nous avons besoin de plus. Nous avons besoin d’un décret présidentiel qui nous dira et dira à nos assassins qu’il n’y aura plus d’immunité ; qu’un assassin est un assassin, quel que soit le sexe de sa victime. "
Permettez-moi encore d´ajouter que ces crimes ne lavent pas " l´honneur de la famille " ; Ils inscrivent ni plus ni moins que la honte sur la conscience des hommes.
Rachel Franco


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