Magazine Focus Emploi

Métier de la traduction : un nouveau témoignage de traducteurs parlant de leur métier

Publié le 21 mai 2009 par Tradonline

On ne s’en lasse pas. Ce type de témoignages est très intéressant et permet à la filière de la traduction de communiquer sur ses métiers (il y en a plusieurs). La presse se fait écho des avancées toujours plus précises de la traduction automatique…ces jours-ci, on parle beaucoup de gmail (ici aussi). Il est donc de bien aussi de parler des traducteurs, des femmes et hommes qui aiment leur métier…

En voici un extrait et le lien pour lire la totalité de l’article sur le site d’actualité Sciences Fictions ActuSF.

Traduction - Les aspects positifs et les aspects négatifs

Actusf : Parlons des aspects positifs. Qu’est-ce que vous aimez dans ce métier ?
Sylvie Miller : J’aime entrer à l’intérieur d’un texte, découvrir la « mécanique » de l’auteur, la musique de son écriture. Transposer cela dans ma propre langue a un côté un peu magique. On se met au service du texte, on est un « passeur ». Comme je le fais la plupart du temps après avoir choisi les textes que je propose, cela apporte un plaisir supplémentaire (je traduis des textes que j’ai proposés et que je défends).

Aude Carlier : La liberté totale d’organisation (qui me permet donc d’élever mon fils et de bosser pendant ses siestes, le soir et le week-end !) Le renouvellement perpétuel : on ne fait jamais la même chose, on apprend sans cesse, on ne s’ennuie jamais ! L’univers des livres m’a toujours fait rêver, et je suis ravie d’y contribuer. Par ailleurs, j’apprécie de pouvoir tenir entre mes mains le fruit de mon travail (comme ça, j’ai l’impression de faire quelque chose d’utile, de concret).

Luc Carissimo : Le fait de pouvoir travailler chez moi à mon rythme sans avoir quelqu’un sur le dos.

Mélanie Fazi : Déjà, le fait de travailler en indépendante, la liberté que ça me procure pour gérer mes journées. À partir du moment où je rends ma traduction dans les délais et où le travail est bien fait, je n’ai de comptes à rendre à personne en ce qui concerne le nombre d’heures pendant lesquelles je travaille par jour, mes horaires de réveil, ce genre de choses. Et il y a bien sûr le plaisir d’observer des livres à la loupe, de m’y immerger totalement pendant plusieurs mois. C’est instructif et vraiment passionnant. Surtout quand je suis amenée à travailler sur des auteurs dont j’appréciais déjà les livres : le plaisir est décuplé, parce que ça induit un rapport particulier, la possibilité de regarder de plus près comment ça marche. On prend conscience de tout un tas de nuances que le lecteur ne verra pas forcément en une seule lecture. Ça crée un lien très particulier avec un livre. Un attachement très fort par moments.

Patrick Couton : Difficile de répondre. Ce ne sont parfois que de petits détails ; par exemple trouver la formule ou le mot juste qui rend totalement la pensée de l’auteur est extrêmement jouissif.

Nathalie Mège : La transe dans laquelle plonge la traduction de bons romans, qui n’est pas sans rappeler ce qu’éprouvent les chanteurs sur une scène, paraît-il. Le fait de ne pas avoir à signer de bouquins dans des festivals et salons (mon dos m’empêche de rester longtemps assise sur une chaise). Retravailler la VF d’un bon texte avec un éditeur intelligent, où l’on bosse en bonne entente, dans l’intérêt du livre. (En plus, il y a des fauteuils confortables chez les éditeurs). Et puis, quel plaisir de signaler un roman qui vous emballe, et d’être ensuite choisie pour en effectuer la traduction.

Jean-Daniel Brèque : Je n’ai de comptes à rendre à personne au jour le jour. Sur le long terme, bien sûr, je suis censé livrer un travail de qualité en respectant les délais. Mais je peux glander toute une matinée quitte à mettre les bouchées doubles l’après-midi, profiter d’une insomnie pour avancer un peu, bref je suis maître de mon temps.

Lionel Davoust : C’est fascinant ! La traduction implique de pénétrer dans une œuvre à une profondeur inégalée, même par un exégète. Pour un passionné de littérature, c’est une chance inespérée, et pour un jeune écrivain, c’est une fantastique école que de travailler sur un grand récit, de le voir fonctionner, puis d’adapter son propre style pour le servir au mieux. C’est aussi l’occasion de se renseigner sur des domaines qu’on n’aurait peut-être jamais croisés autrement et d’apprendre une myriade de choses toutes plus improbables les unes que les autres. Pêle-mêle, la traduction m’a fait réviser mon algèbre, travailler la mécanique quantique, découvrir la langue tahitienne. On est un étudiant permanent et c’est un vrai bonheur. J’apprends tous les jours.

Actusf : Et pour les négatifs ? L’aspect « solitaire » de ce travail ne vous pèse-t-il pas trop ? Et sa relative précarité ?

Suite ici…..


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tradonline 735 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine