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Dans la peau d'un agent secret

Par Mamancelib
Dans la peau d'un agent secret Depuis quelques temps, j''éprouve l'irrésistible envie de me prendre pour une woman in black : lunettes noires, costume noir, et surtout je porte un terrible secret. Je suis l'une des instigatrices d'un terrible complot : l'enterrement de vie de jeune fille de ma meilleure amie... et c'est une organisation digne des plus grands services secrets. James Bond est un petit rigolo à côté de nous.
Déjà, nous taisons toutes les trois le "secret de la robe". Chacune des trois témoins a déjà vu l'objet du délit. Nous avons déjà vu la mariée porter cette robe. Nous réitérons la mission samedi prochain, d'ailleurs. Mais, nous devons nous taire pour ne rien laisser échapper à personne, et surtout pas au futur marié. Pour ne mettre personne sur notre piste, nous brouillons les pistes en clamant haut et fort que la robe est rouge, violette, bleue, meringuée, courte, à pois jaunes... Nous craignons que les services secrets étrangers aient mis des micros afin de recueillir des informations qui mettraient en péril la sécurité de l'Etat. Nous prenons donc toutes les précautions possibles pour ne pas décevoir notre chère Ministre, MAM.

Et puis, en ce moment, nous avons beaucoup de travail : le combat du terrorisme ou la sécurité de notre Président ne sont que des pacotilles, en comparaison de la mission qui nous a été attribuée : nous sommes en pleine préparation "Enterrement vie de jeune fille", renommé "opération EVJF", pour passer inaperçue. C'est un travail considérable : il y a des échanges de mails innombrables. Nous devons même consacrer des journées entières à cet événement : nous sommes donc contraintes de nous réunir sur une terrasse, en pleine campagne, au soleil, et de réfléchir à cette opération. Activités, repas, timing, café, comment ne pas se faire découvrir par la principale intéressée, fous rires... On ne se doute pas combien la vie d'un agent secret est difficile et stressante. Vous vous rendez compte qu'à la fin de cette journée, j'avais même un coup de soleil sur le bras ? Il faut vraiment que je demande une prime de risques.

La dernière difficulté de notre opération EVJF est la cible : la future mariée n'est pas naïve. Quand deux agents débarquent chez elle, à l'improviste et qu'elles font semblant de se rencontrer pour la première fois de la journée en ce terrain neutre, la cible n'en croit pas un mot : "Mais... Vous me prenez pour un lapin de six semaines ?... Je suis certaine que vous avez passé l'après-midi ensemble... Regardez, vous avez bronzé toutes les deux, là... Vous avez fait quoi ? Vous avez parlé du mariage ? De mon enterrement de vie de jeune fille ?". Du coup, les autres agents de la mission EVJF et moi-même sommes inscrits à un stage "discrétion assurée" pour nous perfectionner.

De plus, la future mariée est surexcitée. Nous l'avons informée que la mission se déroulerait le 13 juin, deux semaines avant son mariage. Nous avons contacté les divers complices de cette opération. Tout est prêt, timing inclus. Mais, la cible nous bombarde de questions : "On fait quoi ?"; "On va où ?"; "Ca va être bien ?"... et depuis, elle nous harcèle : elle n'est plus capable de tenir une conversation sans la couper, précisément toutes les 5 minutes 30, d'un "On fait quoi ? On va où ?". Elle nous envoie des mails : "On fait quoi ? On va où ?". Je pense que la prochaine étape est l'envoi en masse de textos. Mais, nous, dans les services secrets, on nous a habituées à résister aux interrogatoires les plus musclés, à supporter les sévices les plus durs en serrant les dents. Et même qu'on aime ça ! Nous ne craquerons pas.

Mais vivement le 13 juin !
NB : Au cas où vous auriez de supers idées d'activités pour un EVJF, ou si vous organisez un EVJF d'enfer ou si vos témoins ont organisé une opération EVJF mémorable, vous pouvez m'envoyer un mail pour me raconter ? Merci !


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