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Sous le tapis rouge... par Lady Pénélope

Publié le 18 mai 2009 par Orange Mecanique & Lady Penelope
Sous le tapis rouge... par Lady Pénélope
Sous le tapis rouge... par Lady Pénélope
En cinéphile convaincue, j'attendais avec impatience le Festival de Cannes.
La présidence annoncée d’Isabelle Huppert dont la filmographie est aussi dense que variée (je suis fan, je l’avoue, ah vous aviez deviné, …), un jury féminisé, promettent une édition 2009 qui sera certainement passionnante.
24 marches mythiques, des hôtels aux noms mondialement connus, Martinez et Carlton pour ne citer qu’eux…), des dizaines d’attachées de presses, de joailliers, de coiffeurs, des centaines de robes sublimes de créateurs de haute couture : le Festival, incarnation du luxe et du glamour depuis 62 ans.
En fashion addict assumée, j'ai rêvé devant les stars présentes pour la cérémonie d’ouverture. Les tenues d’Isabelle Huppert créée par Giorgio Armani et celle d’Asia Argento, tout simplement sublimes…
Mais voilà, comme toute personne pourvue d’un organe cardiaque en état de marche, j’ai été bouleversée par la destruction de la maison du petit Azhar dans un bidonville (illégal certes, mais bon…) de Mumbai, ex-Bombay.
Le petit garçon, qui joue le rôle de Salim, le frère aîné de Jamal dans le « octoscarisé » Slumdog Millionaire de Danny Boyle, a vu sa maison rasée dans le cadre d’une opération destinée à la démolition des maisons situées « trop près du principal égout » (selon le responsable municipal chargé de la démolition de bidonvilles à Bombay, Umashankar Mistry).
Un logement gouvernemental aurait été promis, mais…
Si le film a été réalisé grâce à un budget de 15 millions de dollars, il a rapporté plus de 200 dès le mois de mars.
Danny Boyle a bien constitué une bourse, gérée par une fondation, dans le but de garantir l’éducation d’Azhar et Rubina Ali. Il demeure néanmoins que ces jeunes acteurs n’ont en rien bénéficié des retombées financière du film, bien qu’ayant participé à son triomphe mondial.
Quelques semaines auparavant, c’est le père de la jeune Rubina Ali, 9 ans, qui avait été accusé d’avoir voulu vendre sa fille pour quelques millions de roupies, « pour qu’elle ait une belle vie »… Cette nouvelle choquante avait déjà fait couler beaucoup d’encre.
La présidente Isabelle Huppert a précisé que le cinéma cannois est « Un mélange d'humanisme, un regard sur le monde et un projet esthétique, ce qui définit le cinéma dans le sens le plus large et le plus noble du terme. ».
Lors de la cérémonie d’ouverture elle a également rappelé que “Le cinéma est une machine de vérité”.
Il ne s’agit pas de condamner la beauté, le glamour et le rêve que nous ne songeons pas à bouder, loin de là. Mais n’oublions pas cette autre vérité et ne mettons pas ces images dramatiques sous un coin de tapis, fut il rouge et cannois.

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