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Cours Marie-Jo, cours !

Par Mamancelib
Cours Marie-Jo, cours ! Il y a des jours, des jours comme ça, où on se réveille, avec le coeur si las...
Aaaaaaargh... Noooooooon... Mais ça ne va pas, non ? Depuis quand est-ce que je chante les frères Nacash, moi ? Aaarrrrrghh.... Scrounpch... (Seuls ceux qui étaient suffisamment grands dans les années 80 comprendront pourquoi je me mets dans de tels états... et vont penser à David et Jonathan dans deux minutes trente)...
Je la refais...
Je disais donc...
Il y a des jours, comme ça, où dès le réveil, on sent que c'est une bonne journée bien pourrie qui nous attend... On  ouvre un oeil... puis deux... on s'étire doucement... Tiens, j'ai oublié d'éteindre ma lampe de chevet, hier soir...Ca ne m'arrive jamais, pourtant... Un coup d'oeil négligeant au radio réveil... 6h08... rhooo... J'ai un peu trainé, ce matin... Je devrais être debout depuis 8 minutes déjà... Bah, ce n'est pas grave : je me sens tellement bien dans mon lit; tellement calme; tellement...
6h08 ?... 6h08 ? Mais comment se fait-il que je ne me souvienne pas avoir entendu mon réveil sonner ?... C'est bizarre, quand même... Quoiiiiiiiiiiiiii ? Mais... Mais, il n'est pas 6h08 mais 6h28 ! Aaaaaaaaaargh ! Et soudain, c'est le drame ! Me voilà habitée par Marie-Josée Pérec en train de courir jusqu'à ma salle de bains. Douche d'un demi-millième de seconde. Maquillage en plongeant la tête dans ma palette. (Je suis prête à faire une pub pour Ripolin !). Coiffure à la Cindy Lauper, période années 80 (encore !). Cours Marie-Jo, cours ! Pas le temps de passer au stand de ravitaillement. J'embarque dans mon sac de quoi déjeuner dans la voiture...
Je déboule comme une folle dans la chambre de MiniBri qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive. "Mais môman, pourquoi tu te dépêches ?"... Aaaaargh... My name is Marie-Jo... Do you understand me ?... Le temps qu'elle finisse d'ouvrir les yeux, MiniBri était déjà habillée et coiffée... et déposée chez ma mère, comme tous les jours.
En repartant de chez ma mère, je m'aperçois que j'ai oublié de prendre mon portable... et les clés du collège. Allez, après Marie-Jo en sprinteuse, voici Marie-Jo en course de relais dans une équipe composée par elle-même, et elle-même... et le témoin est remplacé par un téléphone. Youhou ! Passage par la case maison réussi. Téléphone et clés récupérés. Marie-Jo, t'es une championne !
Pour une fois, le trajet pour aller à Dinoland me semble extrêmement reposant. J'en profite pour enfin avaler quelque chose, et pour essayer de me donner une allure à peu près respectable : je ne sais pas quelle serait la réaction de mes élèves si ils avaient en face d'eux Cindy Lauper maquillée pour remporter le prix de "Miss voiture volée".
10 heures. Récréation. Café. J'en rêve. Mais, je dois passer chez ma chef, avant, pour lui donner des papiers hyper ultra méga importants qui pourraient changer la face du monde. Zut, il pleut. Pour changer, j'accélère le pas... et évidemment, si sous la pluie, je me prends pour Marie-Jo Pérec qui fait de la marche intensive, moi, je me tords la cheville... Ouf ! Je ne suis pas tombée. Pas grand monde ne m'a vue. Toute dignité est gardée.
Mais... Quel est ce flottement que je sens au niveau de mon pied de sprinteuse ?.... Inspection des lieux. Et voilàààà ! J'ai pété deux lanières de ma chaussure. Ah ben bravo ! Et vue l'étendue des dégâts, je vais pouvoir survivre deux heures sans trop me balader dans ma classe, mais je ne pourrai jamais assumer une journée entière dans ces conditions-là ! Moi, la folle, l'addict, la dingue des chaussures, je passerais une journée avec des chaussures cassées ?... Plutôt mourir !... (Euh... en fait, c'est surtout qu'elles deviennent trop risquées : je ne me sens pas franchement en équilibre et je sens que la chute est proche !).
Midi. Ca sonne. Je remonte dans ma voiture. J'avale mon sandwich en conduisant. Et... je vais m'acheter des chaussures ! En rentrant dans le magasin, j'ai l'impression que la vendeuse est à deux doigts de m'indiquer le rayon baskets. J'ai beau être dans la peau de Marie-Jo aujourd'hui, je refuse de porter des baskets et des chaussettes de tennis. Ca ne va pas, non ?... Et voilà comment j'ai été contrainte de m'acheter des chaussures entre midi et deux. Ca a été un véritable supplice. (Comment ça ?... Personne ne me croit ?)
J'ai même réussi à arriver à l'heure dans l'autre collège. Et quand je suis arrivée dans la cour pour récupérer mes élèves, personne dans leur rang. Pas un seul élève. Et là, j'ai cru que ma première bonne nouvelle du jour était enfin arrivée, que la Loi de Murphy n'existait pas, que Dieu avait enfin eu pitié de moi... et au même moment où mon sourire béat s'affichait et où j'étais prête à me prosterner au milieu de la cour, j'ai vu un élève accourir... puis un autre... et encore un... tous mes élèves sortaient un à un ,d'un peu partout; comme des rapaces qui fonceraient, un à un, sur leur proie; comme Marie-Jo cernée par des fans... ou des photographes ! "Il faisait chaud, madame, on s'est mis à l'ombre en vous attendant". Attendez, je pars prendre un antidépresseur pour me remettre de cette fausse joie.
Maintenant, je sais pourquoi je ne suis pas sportive : 24 heures dans la peau de Marie-Jo m'ont épuisée. Je veux des vacances... Now...
Et d'ailleurs... "est-ce que tu viens pour les vacances ?".
(Je vous avais bien dit que vous alliez penser à David et Jonathan !)



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