Magazine Journal intime

Le surmenage (J+19)

Par Zeldazonk
Le surmenage (J+19)
Salut mes petits cachalots ! Voilà, ça fait deux jours que j'ai vraiment commencé mon job. Je dis deux jours parce que cette semaine j'aurai mon vrai salaire, pas que la moitié. Notez que « salaire » est un grand mot, mais c'est toujours mieux que rien du tout !
Les enfants sont en vacances. J'aurais pu me lever plus tard mais pour une raison qui m'est toujours obscure, le père a décidé d'inscrire sa fille à la piscine...et son cours est à 8h30. Génial. Ça signifie qu'on doit se lever encore plus tôt que d'habitude, surtout que la veille à minuit elle ne dormait pas (je le sais car j'ai entendu la chanson de la petite sirène, j'ai failli pleurer). Je vous raconte pas comme le réveil a été difficile. On s'est quand même pointées à l'école en avance (miracle, c'est parce que j'ai pas eu à la coiffer) et là, la prof me sort que son cours est à 10h45. 10H45 !
Mais le lundi, c'est surtout le jour de la femme de ménage ! Enfin, permettez-moi d'émettre des doutes parce que ça fait deux fois qu'elle nous plante. La conasse. Aussi le lundi, la mère ne travaille pas. Ça met la pression et ça force un peu à pas glander. Et le lundi c'est surtout le jour de l'angoisse : j'ai peur de mourir à cause de l'explosion de la machine à laver qui tourne non-stop. En fait, le lundi c'est relou.
Surtout qu'il est arrivé un drame au père. Que dis-je, un drame ! Une tragédie ! Dimanche il s'est pris pour Beckam et s'est vautré comme un con. Il a les paumes des mains toutes râpées ! Franchement, je ne sais pas si vous vous rendez compte de la gravité de la situation. Pour moi. Car du coup, monsieur, étant incapable de conduire ou même de travailler, reste à la maison. Enfin dans son pieu, en pyjama, devant la télé (la télécommande doit être adaptée à ce genre de handicap). Heureusement que je suis là pour lui faire des sandwiches car sinon je ne sais pas ce qu'il pourrait arriver...il pourrait...les faire lui-même ! Oh mon dieu !
Roh ! Aussi ! Pendant que j'étais en plein coloriage de Dumbo, on sonne à la porte. Vu que le fils est dehors et que le père discute avec sa maman venue le soutenir dans sa terrible épreuve, je me dévoue pour aller ouvrir. Que vois-je ? Je vous le donne en mille : un flic. A cop. Bomba méga-tona. Je vous jure. Je vous vois venir là, vous pensez que, vu mes goûts il devait pas être gégé, mais lui là, c'est le genre de mec que si je vous le montre, vous acquiescez direct. Super mignon pas du tout mon style et super désavantagé par son uniforme carrément moche, ce qui prouve que même super pas mis en valeur il a quand même du potentiel beauté. Pas la peine de vous préciser que pour le coup j'ai été cruche. Quand j'ai ouvert, le gars a commencé à déblatérer super vite, que j'ai rien compris, et tout ce que j'ai trouvé à dire « euh, you know, I'm just au pair...so...I will... » et je suis partie d'un coup aller chercher le martyr qui rôdait dans le coin, curieux de savoir qui venait empiéter son territoire. Sourire de gourde en prime. Moi, pas le père.
J'ai essayé de capter le pourquoi du comment mais j'ai un peu galéré car il parlait trop vite quand même. Un histoire de musique trop forte, de voisins qui se plaignent tout ça...Il a quand même fallu que le père montre ses stigmates. J'ai adoré la gueule de Mr Sublime quand il a vu les paumes écorchées, du genre incrédule. Malheureusement il a fini par partir. Je suis restée stoïque, il le fallait. J'ai quand même regretté qu'il vienne le seul jour où je me suis dit « boh je met ce pull informe, je m'en fous y'a que des vieux ici de toutes manières ».
Ce qui est quand même chiant quand il y a la mère dans les parages, c'est qu'elle te dit comment faire les choses. En même temps c'est normal, je suis française, alors je dois apprendre à faire du riz et à remplir un lave-vaisselle, c'est vrai quoi, on a pas ça chez nous. Du coup quand j'ai du faire faire les devoirs de la petite, la mère m'a conseillée de lui donner un bonbon tous les trois mots trouvés. Ça va, je maîtrise le concept, je faisais pareil pour apprendre à mon chien à donner la patte. Mais après on s'est détendues en peignant des oeufs. Ça a fini en bataille de peinture mais c'était pas mal quand même.
La journée s'est finie plutôt calmement. J'ai du faire du repassage. L'aîné était censé m'aider mais il s'est contenté de faire ses propres sapes. Au moins il râlera pas si c'est mal fait. Et je me suis gelée les noix dehors à les regarder jouer au ballon je devais faire acte de présence pour que les parents croient que je m'intéresse, tout ça. Et je me suis tuée à préparer le dîner. Les reste de la veille. So easy.
Le moment du dîner, c'est le moment où tu rentre dans un espace temporel ralenti. C'est un peu comme à l'école, la dernière heure qui est la plus longue. Ben là c'est pareil. Le dernier truc que j'ai à faire, faire manger la gamine, c'est le plus long. Peut-être aussi parce que c'est long pour de vrai. Elle met trois plombes à bouffer et en plus elle en met partout. Le balai est mon meilleur ami. Je t'aime Philip, je te dédie ce texte. N'empêche, c'est pendant le repas que je me permet de repenser à certaines choses...comme la fois où j'ai été outrée où, pendant un voyage scolaire dans le Gers, j'ai assisté au gavage de canards. Finalement je trouve que c'est pas con.
18h30. L'heure H. Celle où je peux chanter du Lionel Ritchie sous la douche. Celle où je retrouve l'homme de ma vie Nordine. Ce nom pourri c'est un jeu de mot tout aussi pathétique, ordinateur, Nordine... BREF. Je prends donc une douche bien chaude et bien longue car je m'en fous c'est pas moi qui paye l'eau, ahah bien fait. J'ai vraiment une mentalité de conasse des fois. Et je fais un gros câlin à mon précieux qui me manque tant la journée tellement on était inséparables pendant ma période de transition à rien foutre à la maison. Je discute avec mes parents, qui sont devenus des geeks du coup. Je ne les reconnais plus. La couille c'est qu'internet capote et qu'en plus à une certaine heure ils le coupent pour une raison chier que j'ai déjà du vous expliquer. De coup, je taxe les dvd de la petite. Après le Magicien D'Oz (le vrai avec Judy Garland, trop de la bombe, ça m'a retournée dans mon pyjama Alice au pays des merveilles), j'ai vu Madagascar. Ouais le niveau baisse mais c'était soit ça, soit Happy feet. J'ai regardé en V.O. Sous titré English, please. J'avais pas le choix non plus. En tous cas j'ai fait du progrès car je comprends les jeux de mots. Trop bilingue la meuf. Mais je me suis endormie au bout de 20 minutes parce qu'en fait j'ai trop une vie de Desperate Housewife.
P.S : ouah le roman ! Je me rends compte en tapant que le texte est super long, mais j'ai écrit ça pendant que la petite était à la piscine. On s'occupe comme on peut.

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