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A Belle-Isle, l’agneau est un merveilleux produit de terroir

Publié le 31 mai 2009 par François Collette

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Quiconque est passé par notre Belle-Isle connaît sans nul doute son célèbre agneau. On en voit partout. C’est un « pré-salé » qui ne peut porter cette appellation réservée à la population ovine de la Baie du Mont-Saint-Michel. Il est commercialisé sous le label (local) « Agneau du large » qui tente de se faire une place parmi les AOC mais le chemin est long et laborieux.

Il n’y a pas de polders recouverts aux grandes marées sur notre plateau posé sur l’océan atlantique, mais le climat océanique chargé d’embruns associé à l’herbe et aux fleurs aromatiques sont le cadre de vie des brebis et de leur progéniture. Pour avoir droit au label créé en 1994 par le syndicat local des éleveurs, les agneaux doivent être nés à Belle-Île, passer un minimum de 60 jours au pré et ne manger que des produits de la ferme.

Question gastronomie, la viande est tellement fine, moelleuse et savoureuse qu’elle ne nécessite aucune préparation sophistiquée. J’ose dire : surtout pas ! L’Agneau du large se suffit à lui-même, comme les meilleurs produits de bouche, d’ailleurs. Grillé aux herbes que l’on trouve partout (romarin, fleur de thym, pleuric, …) ou rôti au beurre salé de la ferme d’à côté, il n’y a pas de mot suffisamment fort pour qualifier cette petite merveille. Le seul problème pour les « gens d’en face », c’est de se le procurer en dehors de son terroir car la demande dépasse largement l’offre. 

L’île ne compte plus qu’une trentaine d’exploitations agricoles - il y en avait encore 90 il y a 15 ans - qui occupent tout de même près de la moitié du territoire qui fait 85 km². Une douzaine d’exploitants élèvent à titre principal un cheptel ovin de plus ou moins 3.000 têtes. Pour l’anecdote, une toute petite partie (en fait une « relique ») est de la race « Belle-île » issue d’une ancienne population morbihannaise appelée “race de Deux” car elle est très prolifique.

Soutenir sans relâche l’agriculture tout en préservant l’environnement est un challenge pour les conseils municipaux des quatre communes (Le Palais, Bangor, Sauzon et Locmaria). Il est vrai qu’ici l’agriculture joue avec le tourisme un rôle essentiel dans l’économie locale. Cette responsabilisation des édiles permet aussi de maintenir un équilibre entre monde agricole et pression foncière, mais, malgré tous ces efforts, un équilibre précaire car la lutte paraît bien inégale. De cela, j’en reparlerai un de ces quatre.  

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Photo ©FrançoisE – 2008

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