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Vidéo-gag ? A l’UMP «on connaît la chanson»… paroles et musique : Xavier Bertrand…

Publié le 04 juin 2009 par Kamizole

la-voix-de-son-maitre.1244103623.jpgJ’entendais tout à l’heure sur France-Info quelque chose qui m’a fait bien rigoler tout en me paraissant à la fois ahurissant et révélateur de la conception de la démocratie à l’UMP… Si l’expression «parler d’une seule voix» peut avoir un sens, elle est parfaitement illustrée par la prestation européenne de Xavier Bertrand, chef de file pour les élections européennes.

Il y a quelques jours nous apprenions la mort du célèbre animateur québécois Marcel Béliveau qui dans les années 90 nous fit bien rire avec son émission de caméra cachée «Surprise sur prise» . Le concept avait d’ailleurs été déjà exploité en France entre 1964 et 1971 par Jacques Rouland et sa «caméra invisible» à ceci près qu’il piégeait des inconnus dans la rue et non des personnalités du show-biz.

Il me semble bien qu’à l’UMP le «clip» de la campagne électorale tienne d’un involontaire vidéo-gag !

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Je n’ai pu m’empêcher non plus de penser au délicieux film d’Alain Resnais «On connaît la chanson» où les dialogues des personnages – Lambert Wilson, Agnès Jaoui, André Dussolier, Sabine Azéma, Jean-Pierre Bacri, Jane Birkin et Pierre Arditi – sont remplacés par des extraits de diverses chansons, effet désopilant garanti !

Or donc, le journaliste comparait les deux clips de campagne du Parti socialiste et de l’UMP :

Celui du PS fait intervenir des citoyens lambda qui chacun prononce une courte phrase pour exprimer quelle Europe nous voulons, Martine Aubry intervenant ensuite pour faire une sorte de synthèse de ces attentes.

Xavier Bertrand s’exprime en premier dans celui de l’UMP et donne ensuite la parole aux militants mais et c’est là que cela se corse : ils parlent tous avec la voix de Xavier Bertrand !

C’est à la fois emblématique sinon caricatural jusqu’à l’excès de la conception umpéiste de la démocratie : seule la voix du chef compte – Xavier Bertrand relayant à cette occasion la «voix de son maître» : non Pathé-Marconi mais Nicolas Sarkozy.

Cette conception vaut bien entendu à l’intérieur de l’UMP, du gouvernement et du Parlement où les voix dissidentes – qui ne manquent pas, d’où des «COUAC ! COUAC ! à répétition – sont priées de se mettre en sourdine au nom de la solidarité, «menaces» à l’appui. Nicolas Sarkozy régnant par la terreur qu’il inspire comme dans n’importe quelle dictature.

Il tente également de l’imposer aux citoyens et à leurs représentants des partis de l’opposition ainsi que des syndicats. Toutes les critiques son malvenues et font l’objet de polémiques.

La contestation tend à être «criminalisée». On pense bien entendu à la rocambolesque accusation de «terrorisme en bande organisée» à l’encontre de Julien Coupat mais aussi à toutes les entraves à la libre expression et à la circulation lors de chacun des multiples déplacements de Nicolas Sarkozy en France.

Il souhaiterait être adulé et se revigorer dans des «bains de foule» mais las ! il essuie bien plus souvent sifflets, huées et quolibets qu’il ne supporte pas non plus que les pancartes hostiles et autres signes visibles d’appartenance aux syndicats ou partis politiques. Sa police fait donc place nette de manière tout à fait illégale, emmenant au poste les récalcitrants.

Du coup, les préfets qui tremblent pour leur avenir organisent de véritables no man’s land dans les zones où Nicolas Sarkozy doit se rendre ou simplement traverser. Avec un coût faramineux pour les dépenses publiques, des centaines de millions d’euros ainsi dépensés pour la «communication» du Chef de l’Etat. Très souvent partisane, au demeurant.

Il fait mine «d’entendre» les revendications qui expriment la souffrance d’une grande partie des Français mais parle «d’angoisses» : comme en ex-URSS les dissidents seraient quasi à envoyer à l’hôpital psychiatrique !

Il tente de même d’imposer cette conception à l’Europe, peu soucieux du Parlement et de la séparation des pouvoirs. A l’issue de la présidence tournante de l’Union européenne il a tenté sans succès de faire prolonger en quelque sorte son leadership. Force est de supposer que les autres chefs d’Etat et de gouvernement n’étaient pas aussi enthousiasmés que lui-même par son «bilan» !

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais personne ne m’a jamais fait dire autre chose que ce que je pensais. Quitte à parfois garder le silence quand cela valait mieux au boulot, toute vérité n’étant pas bonne à dire. Mais les contraintes professionnelles sont les seules que je me sois imposées et dans la vie personnelle, le souci de ne pas blesser inutilement des proches.

La véritable démocratie implique que les citoyens soient libres de s’exprimer. C’est ce qui fait la richesse de la vie publique bien comprise. Un parti qui impose à un tel point la «pensée unique» n’est en rien démocratique ou purement en façade.

D’ailleurs, comment en serait-il autrement avec un Nicolas Sarkozy qui, de l’Elysée, s’occupe de tout dans les moindres détails, nommant les responsables avant même que les militants aient exprimé leur avis ? «Elections, piège à cons» ! entendions-nous dans les années post-soixante-huitardes. Il semble que ce soit toujours vrai au sein de l’UMP !

Le 7 juin 2009, on se lève tous contre cette clique.


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