Magazine Bien-être

Le Pardon

Publié le 23 septembre 2007 par Blaise Llorca
Comme je l’avais indiqué dans un commentaire précédent, je viens parler du pardon. De cette formidable énergie de libération dont on a peur... plus pour son immensité qu’autre chose en fait... C’est toujours difficile d’être grand.
Qui dit pardon dit conflit à pardonner... nul besoin de pardon s’il n’y a pas de conflit à la base.
Quand on regarde les situations dans lesquelles on se fâche avec quelqu’un, on se rend compte que la plupart du temps c’est soit pour une cascade de malentendus, soit pour une divergence de points de vue et d’attitude, soit pour une jalousie que l’on assume ou pas. C’est même parfois pour les trois raisons en même temps...
 
Il s’en suit des actes, plus ou moins délibérés ayant pour but de créer la “raison” du conflit... On ne supporte plus telle ou telle personne pour ce qu’elle nous renvoie. Et au lieu de se débarrasser de cet écho qui résonne en nous et qui nous indique un de nos blocages, il est plus facile ( je dirais même plus lâche ) de se séparer de celui ou de celle qui est à l’origine de ce qui nous dérange. C’est un subterfuge de l'ego pour ne pas se remettre en question. Voilà pourquoi dans pareil cas, nous faisons inconsciemment ( ou pas ) en sorte de poser le tord sur l’autre par la démonstration d’une situation où tout sera orienté à charge de la personne que l’on jalouse. Il suffit ensuite de ne pas dialoguer avec la personne que l’on accable pour la rendre responsable de ce que l’on veut. La rupture est ainsi trouvée.
Si vous avez déjà connu ce genre de situations, vous savez à quel point on se retrouve déçu et surpris par la tournure des événements. Même si un sentiment de trahison peut apporter de la colère, voyez les choses comme elles sont : voyez ce que vous êtes et voyez pourquoi l’autre a eu besoin de vous accabler et de s’éloigner de vous. Le plus important, à mes yeux, est de respecter le choix de l’autre. Vous le dérangez d’une manière ou d’une autre pour ce que vous êtes ou pour ce que vous faîtes. La personne ne peut ou ne veut vous en parler et préfère s’éloigner de vous. C’est un choix. s’est son choix et non le vôtre. Il est important de pardonner la forme dans laquelle se passe la rupture et de continuer à respecter la personne même si elle ne veut ou ne peut plus vous voir. Cela lui appartient.
Accéder au pardon, c’est avant tout se mettre à la place de l’autre et comprendre ce qui l’a conduit à être, à penser et à faire ainsi. Pardonner, c’est reconnaître la souffrance et la faiblesse qui conduisent l’autre à de tels actes, à de telles pensées. En sachant que nous avons tous nos souffrances et nos faiblesses. Pardonner, c’est aussi reconnaître le divin qui est en chacun de nous au delà de nos imperfections à chacun. Pardonner, c’est prendre en compte qu’on est responsable uniquement de ce qu’on fait en conscience ou en intention et que souvent on peut blesser sans même s’en rendre compte.
Et le plus beau des pardons est encore celui que l’on accorde à ceux qui ont conscience de leurs intentions de nuire. Cela n’empêche pas de respecter et de conserver la distance entre l’autre et soi... mais cela amène à lui souhaiter d’être plus grand, meilleur, plus sage.. et donc plus conscient de ce qui se joue dans de pareils conflits plutôt que de lui souhaiter du mal ou de le manigancer soi-même...
 
Vous remarquerez que l’on parle souvent de soi quand on juge quelqu’un... on porte souvent l’image que l’on a de soi sur les autres parce qu’il nous est difficile de se regarder soi-même. Donc la personne qui vous juge comme une personne médiocre ou qui a le sentiment d’être supérieure à vous ne fait que  déverser son complexe d’infériorité qu’elle a hérité de son histoire souvent bien avant de vous connaître... Et si vous jugez quelqu’un inférieur à vous ou si vous méprisez quelqu’un, demandez-vous à quoi elle vous renvoie.
 
Nous ne sommes responsables que de ce que nous comprenons. Et nous pouvons comprendre les autres si nous nous en donnons la peine. Voyez que la personne qui vous veut du mal, s’en fait à elle même... Ce qu’elle détruit, ce n’est pas vous.. c’est la relation qui existait entre vous... alors souhaitez lui la bénédiction divine afin qu’elle se débarrasse de ses schémas qui l’emprisonnent : jalousie, ego, rivalités, souffrances profondes, attaches au paraître, difficultés de communication, de gestion des émotions, etc.
Si la Vie a un but, ce n’est pas de se charger et d’enkyster dans notre âme, les conflits qu’elle nous offre... ce serait même plutôt de trouver la voie pour s’en libérer : c’est à dire, apprendre le pardon.
stef
Le pardon est un des plus beaux sentiments à partager !
Savoir que l'autre vous pardonne vos actes, c'est savoir qu'il peut vous comprendre ...
Ne voulant pas voir que je me trompais, j'ai été lâche ... j'ai rejeté l'ami qui me signifiait mon erreur. Aujourd'hui j'ai trouvé le courage de lui demander pardon, de lui parler, de ne plus me mentir, de ne plus lui mentir !
Il m'a pardonné !
Je reconnais que le chemin vers le pardon n'est pas facile, mais vivre dans le mensonge, le ressentiment, la haine, la jalousie,.. sont encore plus difficile.
Le bonheur de ces moments d'amitié retrouvés valent bien l'orgueil que nous coûte la démarche d'honêteté vers le pardon
dimanche 23 juillet 2006 - 20:17
 
Blaise
Et oui Steph... reconnaître ses tords ou accepter ceux des autres... loin d'être facile !!! mais quelle délivrance quand on le fait sincèrement !!! ou quand on reçoit ce pardon !!!
Vivre dans le mensonge, la haine et la jalousie est plus difficile.. pour celui qui choisit de se regarder en face et de se remettre en question humblement... ce n'est pas assez souvent le cas encore... et pour beaucoup c'est une lâcheté indispensable. Ils n'en sont pas responsables dans la plupart des cas.
lundi 24 juillet 2006 - 12:40
 
Jean-Louis
La question qui s’est posée pour moi, il y a quelque temps et par rapport à une certaine personne, était celle de savoir comment pardonner à quelqu’un qui ne demande pas pardon, qui refuse même de considérer que je puisse souffrir à cause de son attitude. En fait, je me suis rendu compte que je n’avais pas à régler le problème de cette personne, son ignorance, ou son indifférence, ou même sa « méchanceté », mais à rechercher la paix pour moi-même. Car pardonner n’est pas absoudre une faute (qui le pourrait, hormis Dieu ?..), c’est juste cesser d’en vouloir. Faire en sorte que le passé ne vienne plus obscurcir le présent.
Mais tu as raison : le pardon n’empêche pas la prudence, et pardonner ne veut pas dire oublier. Juste regarder en face, sans se laisser blesser. Et comme tu le dis, tenter de comprendre. « Ne pas tourner en dérision les actions des hommes, ne pas pleurer sur elles, ne pas les détester, mais les comprendre »  dit Spinoza. Comprendre, et alors aimer.
mardi 22 août 2006 - 20:08
 
Blaise
Salut Jean-Louis,
Merci pour ton commentaire éclairé. En effet, pardonner n'est pas absoudre. Même si je pense qu'il y a un petit quelque chose de ça...
Quand on pardonne, on s'ouvre soi à une énergie fabuleuse même si la personne ne demande pas pardon. Et se changer soi reste la meilleure manière de voir les autres changer. Donc pardonner, c'est permettre à l'autre de changer, même sans qu'il s'en aperçoive...
S'il ne change pas ? cela appartient à Dieu. Même s'il change d'ailleur :-)
mardi 22 août 2006 - 20:20

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