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Al Farabi - Philosopher à Bagdad

Publié le 21 septembre 2007 par Vincent

ee1f2a6fc46fd741f5aafac194ca9e4f.jpgJ'ai failli faire un arrêt cardiaque en tombant sur ce livre de poche d'environ 10 euros: Al Farabi, Philosopher à Bagdad au Xème siècle (Points, Essais). Ce livre de poche contient ni plus ni moins que:

- Le livre de la religion (en bilingue ! Kitâb al milla )

- Les Préliminaires indispensables à l'étude la philosophie

- Le discours sur la proportion et l'agencement

- Le livre de la poésie

   - Le Compendium (= talkhis) des "Lois" de Platon

Donc, mine de rien, cinq textes d'Al Farabi dont il n'existait parfois qu'une traduction anglaise (pas forcément évidente à trouver, d'ailleurs) voire aucune. Et comme si ce n'était pas suffisant, on y trouve un dossier historique, un glossaire et une petite bibliographie. Le tout pour 10 euros.

Je n'ai pas eu le temps de m'y plonger complètement (je connais certains de ces textes mais je n'ai pas eu le temps de les comparer avec l'original arabe), cependant un simple coup d'oeil laisse pressentir que  l'ensemble  paraît plus qu'honnête. On retrouve dans le talkhis ( Le Compendium des "Lois" de Platon) cette idée platonicienne que la loi est un poème qui doit être récité pour être sans cesse remémoré. Ce qui offre une résonnance particulière en terre d'islam où le Coran avait marqué les esprits par sa beauté sonore tout en cherchant à se démarquer absolument de la poésie. Autre idée intéressante: que la loi nécessite des retouches et donc une évolution. Al Farabi, de toute évidence, ne concevait pas la loi (religieuse) comme quelque chose de figé. Dommage une fois de plus qu'aujourd'hui, on jette l'anathème sur toute forme de nouveauté - qu'on taxe dédaigneusement de bid'a. Au 10ème siècle, certaines voix ne trouvaient pas cela inconcevable ... 

Un autre passage qui m'a amusé: l'explication de l'obscurité d'Aristote. D'après Farabi, c'est volontaire: par ésotérisme - "pour ne pas prodiguer la philosophie à tout le monde". Mais aussi "pour exercer la pensée à la fatigue de la recherche" !!!  Ce qui est amusant, dans ce bref passage consacré à l'obscurité d'Aristote, c'est  que Maïmonide (et d'autres) affirmeront plus tard que celui qui est obscur, ce n'est pas Aristote mais Platon ! 

En bref, une excellente initiative que ces traductions de Farabi. Espérons que d'autres suivront  - car dans le domaine de la philosophie arabe, trop peu reste traduit.


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