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Tendre l'oreille à Marie-Pierre Arthur

Publié le 06 juin 2009 par Gabnews
Tendre l'oreille à Marie-Pierre ArthurFestival de la chanson de Tadoussac: tendre l'oreille à Marie-Pierre Arthur
(Québec) Si vous allez au Festival de la chanson de Tadoussac, il faudra aller voir Mara Tremblay et Catherine Major, Yann Perreau, Caracol et Andrea Lindsay. Mais il faudra aussi, absolument, tendre l'oreille à la musique de Marie-Pierre Arthur, une petite nouvelle dont le premier album, joyeux et aérien, laisse présager le meilleur sur scène.
Née à Grande-Vallée, en Gaspésie, Marie-Pierre Fournier, devenue Arthur parce que c'est le prénom de son père et qu'on l'a toujours appelée la Marie-Pierre à Arthur, la jeune artiste a étudié le chant jazz à Montréal. Mais c'est le folk, avec des accents rock et country, qu'elle a choisi pour s'exprimer.
«C'est maintenant loin de moi (le chant jazz), mais ça m'a servie à apprendre tout un monde harmonique. Une fois les leçons apprises, tu peux les utiliser autrement. Ça m'a beaucoup aidée comme musicienne accompagnatrice», explique l'auteure-compositrice-interprète, que l'on a déjà vu jouer de la basse pour Ariane Moffatt, Mara Tremblay et Stefie Shock.
Nouveau métier
Maintenant qu'elle passe au-devant de la scène, Marie-Pierre Arthur a l'impression d'apprendre un nouveau métier. Le spectacle qu'elle donnera à Tadoussac avec ses musiciens de tournée (pas les mêmes qu'en studio), elle ne l'a présenté que quatre fois jusqu'ici.
«Pour la première fois, je fais partie du processus de création et ça vient avec des questionnements que tu n'as pas comme accompagnatrice. C'est plus prenant, mais c'est plus enivrant quand tu arrives avec un bon résultat», remarque-t-elle.
La timidité? Ça va. Car la jeune artiste l'a déjà pas mal mise de côté en accouchant de chacune de ses chansons. «La gêne se transforme en plus d'aplomb à partir du moment où tu les présentes à des gens que tu considères autant artistiquement que personnellement.»
Son premier disque (éponyme), qu'elle a composé avec son amoureux François Lafontaine (le claviériste de Karkwa) et un petit peu avec Louis-Jean Cormier (Karkwa aussi...), a reçu au début de l'hiver un accueil très enthousiaste de la part des critiques. «Je ne souhaitais rien de moins, mais je n'étais pas relax! Je n'étais pas convaincue que ça arriverait, même si j'aimais mon disque. Il y avait quand même un petit stress!»
L'univers de Marie-Pierre Arthur en est un de contrastes. Dans les textes, qu'elle a écrits avec Gaële, il y a de la douleur et de la tristesse, souvent. Mais les musiques sont entraînantes, joyeuses, aériennes, douces et d'une sensualité délicate. Alors la sensibilité est invitée, mais jamais la déprime.
«Le contraste me représente bien. Je suis quelqu'un de très joyeux et triste aussi. Je ne suis pas maniaco-dépressive, mais je peux aller profondément dans les deux. La musique représente ce que je suis concrètement dans la vie.»
De la musique, Marie-Pierre Arthur dit qu'elle l'éloigne de ses préoccupations. «Elle me permet de décrocher, de la même manière qu'il y en a qui prennent des trucs moins bons pour la santé! Un bon disque, une bonne «ride de char», y a pas grand tristesse qui résiste à ça!»
La musique avant les mots
La jeune artiste écoute de tout. Son chum François est son fournisseur de disques. Ensemble, ils écoutent de la musique classique, de la folk, de vieux albums des années 50 et 60, selon leurs humeurs. Et c'est par la musique, bien avant les mots, que Marie-Pierre Arthur parvient à s'exprimer. Les mélodies sont sa priorité, tout le reste vient d'elles.
«Les mélodies imposent un mood. Je sais par elles si ce sera une chanson triste, nostalgique ou joyeuse. Je sais vers quoi ça ira, mais il n'y a pas une histoire avant la mélodie. C'est la musique qui crée les histoires. C'est comme écouter une musique de film et s'imaginer les images : ça peut être aussi bon que le vrai film.»
Souhaitons maintenant que le chant et la musique de Marie-Pierre Arthur soient aussi envoûtants à la scène que sur disque...
Article de Valérie Lesage, Le Soleil, publié le 06 juin 2009

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