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Idéal sportif

Publié le 24 avril 2007 par Philostrate
Articles et textes sont les reflets de leur époque, mais résonnent encore parfois dans l'actualité des décennies plus tard. Philostrate profite de quelques jours d'absence pour vous faire partager des extraits de livres et de chroniques qui, par-delà le temps, ont encore des choses à nous dire. Pour commencer, quelques propos bien sentis sur "l'idéal sportif", à remettre dans le contexte des polémiques virulentes autour de l'amateurisme et du professionnalisme marron dans les années 1920.       "Ainsi, de plus en plus, l'idéal sportif est galvaudé par ceux-là mêmes qui devraient le maintenir ou le redresser. Sans vouloir tomber dans le travers des gens âgés qui prétendent toujours que "dans leur jeune temps c'était bien mieux", il sera permis de constater qu'il y a vingt ou trente ans, le sport présentait une toute autre allure. À cette époque bénie, où le pain coûtait quatre sous la livre et où l'on ne cherchait pas sans cesse à gagner de l'argent et à en faire suer dès que l'on remuait le petit doigt, le sport était pratiqué pour lui-même, pour les satisfactions profondes qu'il procurait.   Réaction d'une jeunesse trop claustrée à l'école, à l'atelier ou au bureau et qui trouvait dans l'exercice physique, dans les jeux sportifs, un remarquable moyen de se détendre, de se délasser (…) La joie de rencontrer des camarades, de lutter avec eux, de s'incorporer dans une équipe, de donner durant quelques heures sa juvénile ardeur, son activité, sa force, de se défendre avec acharnement, de succomber sans rancune, de triompher loyalement et sans forfanterie, de se créer de solides amitiés autour de l'anneau de cendrée ou sur le ground de gazon suffisaient amplement à l'ambition des sportifs de cette époque.   Évolution des temps, lutte pour la vie. Besoin de gagner de l'argent avec le moins de mal possible. Hantise des affaires, des combinaisons. Tractations non dissimulées de clubs à athlètes, etc. Voilà tout ce qui n'existait pas hier et qui, maintenant, gangrène le sport. Voilà ce qui, peu a peu, a détruit l'idéal sportif." Texte de Pierre Marie, paru dans l'édition de décembre 1929 de Tout pour les sports, à l'occasion du deuxième salon international des sports.

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