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Voyage dans la petite tête

Publié le 11 juin 2009 par Maximgar

Il y a plusieurs façons d’appréhender le programme télé. Celle du cerveau disponible : Alice Nevers, le juge est une femme [TF1 ; 20h40] en est la preuve, surtout quand après trois épisodes, on peut retrouver Un Homme à part [TF1 ; 23h35]Vin Diesel est un flic musclé (voire musculeux) pas content que sa femme se soit faite tuer et qui part dans une vengeance sanguinaire et un tantinet violente. Il y a la façon du cerveau curieux, celui qui se documente, devant Envoyé Spécial [France 2 ; 20h35], ou moins sérieusement devant le show britannique Cauchemar en Cuisine [W9 ; 20h40] où le chef Gordon tel un Cyril Lignac grand-breton s’en va mettre de l’ordre dans tous les restaurants de sa Majesté qui partent à vau-l’eau. Cette Super Nanny de la gastronomie anglaise n’y va pas avec le dos de la cuiller pour faire tourner les petites affaires sur les rails.
Et puis on peut avoir envie de rêver.
Evidemment vous croyez sûrement que je vais vous diriger vers Arte comme à mon habitude. D’autant que dans Une Aventure [Arte ; 20h45] un pauvre quidam tombe amoureux d’une somnambule mystérieuse…
Et bien… non. France 4 propose une soirée du rêve, à défaut d’une soirée de rêve. Avec en première partie Au-delà de nos Rêves [France 4 : 20h35]… On peut difficilement faire plus onirique (au niveau du titre). Le film, quand à lui, se veut… Hé bien, on se demande toujours ce qu’il se veut ! Chris (Robin Williams) meurt. Puis sa femme se suicide. Alors qu’il est au Paradis, elle irait en Enfer ??? Ce sous-Orphée va donc chercher sa sous-Eurydice. Dans un monde tout droit sorti d’une pub pour parfum, Robin Williams affiche son sourire béat bien content. Idéal fleur bleue.
Certains messages sous-jacents sont douteux (les classes sociales paradisiaques sont sommes toutes étranges), néanmoins pour ce qui est de la romance, elle est tartinée dans chaque touche de couleur, chaque instant d’héroïsme sacrificiel…
Disons qu’Au-delà de nos Rêves est un apéritif agréable.
Un apéritif juste avant l’ Eternal Sunshine of the Spotless Mind [France 4 ; 22h30]... Ici rien n’évoque le rêve dans le titre que nous nous traduirons sommairement par : « le soleil éternel de l’esprit impeccable » ; alors que Wikipedia se contente d’un : «Éclat éternel de l'esprit immaculé » ; et qu’au Québec le film s’appelle tout bêtement : « Du soleil plein la tête » . Mais c’est un film où les souvenirs sont tout comme… tout comme des rêves, évanescents, fuyants, incertains… Joël et Clémentine ne s’aiment plus, jusqu'à vouloir s’oublier, comme c’est techniquement possible (on dirait mon sujet de philo au bac : doit-on réaliser tout ce qui est techniquement possible ?), ils le font. Elle, d’abord, lui ensuite. Seulement Joël en oubliant Clémentine se rend compte qu’il ne veut pas l’oublier… Du coup, il lutte comme il peut contre l’amnésie artificielle. Lui dans ses souvenirs, dans son esprit. Alors qu’une multitude de seconds rôles gravitent tout autour de son corps inanimé endormi.
Eternal Sunshine of the Spotless Mind marque le génie de Michel Gondry à bricoler tout simplement pour filmer l’infilmable. Un souvenir qui s’oublie !!! on aura tout vu (mais Gondry filmera par la suite des rêves « la Science des rêves », et ce que j’estime la plus belle déclaration d’amour au cinéma de ces dernières années, « Be Kind, Rewind » où il filme tout simplement l’essence du cinéma, de son illusion première !) Un souvenir qui s’oublie filmé en temps réels, presque comme un film d’action. La course contre la montre est palpable, réelle, les clins d’œil psychologiques sont cristallins à l’extrême. Quant au réel, il reste présent en permanence, incarné par des seconds rôles aux accidents de parcours tristes ou désastreux.

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