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Magritte, le jour et la nuit, Henri de Gerlache, Arte éditions

Publié le 12 juin 2009 par Irigoyen
Magritte, le jour et la nuit, Henri de Gerlache, Arte éditions

Magritte, le jour et la nuit, Henri de Gerlache, Arte éditions

Je me suis littéralement régalé avant-hier en regardant en DVD « Magritte, le jour et la nuit », un film signé Henri de Gerlache pour Arte. La démarche de l'auteur m'a fait penser à celle d'Al Pacino dans « Looking for Richard ». Ici, on enquête. On cherche à comprendre qui était René Magritte, peintre de son état. Encore faut-il nuancer. Car, comme nous le rappelle ce documentaire, le maître lui-même refusait ce titre, préférant parler de peinture comme d'un outil.

En fil rouge de cette recherche il y a l'acteur Charlie Dupont qui tente d'entrer dans la peau de René Magritte. Point de « départ »: le cimetière de Schaerbeck à Bruxelles où est enterré l'artiste, mort le 15 août 1967 des suites d'un cancer du pancréas, un homme qui, paraît-il, aimait répéter cette phrase : « chaque chose visible cache quelque chose d'autre de visible ».

Si les tableaux du célèbre belge me sont assez familiers, au point d'en avoir eu pendant longtemps une reproduction dans ma chambre d'adolescent, je dois avouer que des pans entiers de la vie de Magritte m'étaient jusqu'alors inconnus, comme cette période « vache » dont l'auteur le réalisateur nous dit qu'elle ne dura que quelques mois.

On voit bien ici comment l'anticonformisme du « peintre » passe par le conformisme. On voit bien aussi comment Magritte s'est toujours efforcé de vivre à distance. Distance par rapport à Paris – il vécut de nombreuses années au Perreux-sur-Marne -, distance par rapport aux surréalistes français emmenés par André Breton avec qui il se brouilla. « Distances » qui fut le nom d'une revue belge pour laquelle travailla le maître.

Rentré en Belgique, le couple – René était marié à un amour de jeunesse, Georgette – aura toujours un clan autour de lui. Une compagnie qui, comme nous le montre très bien le film, ne fera pas pour autant sortir Magritte de cet univers mental fermé. L'homme était, paraît-il, un solitaire dont le côté sombre se voit d'ailleurs très bien dans les toiles. Cela est-il dû au suicide de sa mère lorsqu'il était alors enfant ? Le film pose la question.

Ce documentaire, merveilleusement réalisé, juxtapose des éléments picturaux à des scènes de vie moderne. Mais ce procédé n'est pas répétitif ce qui aurait pu nuire à la qualité du film dont on ressort émerveillé.

Dommage que mon dernier déplacement à Bruxelles pour aller animer, dans l'enceinte du parlement, un « Planète Presse » spéciale élections européennes, ne m'ait pas laissé le temps d'aller au nouveau musée Magritte. Ce sera donc pour une prochaine fois.

Le plus vite possible j'espère parce que la Belgique est résolument un pays attachant.


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