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Clara Chaal : "Trash"

Par Schlabaya

Clara Chaal : Quatrième de couverture : "Attention, ce récit n'est pas à mettre entre toutes les mains ! Clara Chaal. 20 ans. Mannequin. Math sup., math spé., puis grande école d'ingénieur. Un cerveau. Une étudiante brillante issue d'un milieu favorisé. Une catholique pratiquante aussi. Qui aime les femmes, n'a jamais joui et enflamme les hommes avec qui elle a couché... sans capote. Le risque, elle le prend. Par inconscience parfois, incapacité de dire « non » souvent, je-m'en-foutisme aussi, lassitude encore. Dans ce texte cru, dur, elle raconte avec simplicité et vérité sa foi, son attirance pour tous les plaisirs, sa vie qui est - plus fréquemment qu'on pourrait le penser - celle de beaucoup de jeunes de son milieu. Des jeunes épris de liberté, pleins de contradictions, mais qui assument. Parce que les petites filles modèles bien sous tous rapports peuvent cacher leur jeu, elle a voulu confesser ses errances. Histoire de se reconstruire et d'avertir. Histoire de décrire, à sa manière, le portrait d'une génération plus trash qu'elle ne le laisse croire."

Parce qu'elle a rencontré Jésus, Clara Chaal, vingt ans, décide de mettre fin à ses turpitudes, et d'écrire un livre, "pour témoigner" (c'est toujours ce qu'on dit dans ces cas-là). Elle a décidé d'être trash - il faut bien justifier le titre du bouquin - alors, elle déballe tout : ses expériences juvéniles avec l'alcool, le tabac, le cannabis, ses amours contrariées avec un voyou, ses ébats sans capote avec divers énergumènes... Elle ne nous épargne rien de ses fantasmes, de ses errances. Étalant avec complaisance tout ce qui - selon elle - la rend digne de mépris (quelle dommage d'entretenir une telle image de soi !) elle n'omet pas, en contrepartie, de souligner à quel point elle est belle, jeune, riche, intelligente et désirable. Elle ne s'oublie pas une seconde, Clara. Et lorsque, touchée par la grâce, elle se repent de ses désordres, pensez-vous que l'amour de Dieu lui inspire celui de ses semblables ? Pensez-vous qu'elle songe s'ouvrir aux autres, voire à oeuvrer d'une façon ou d'une autre pour aider son prochain ? Du tout ! Charité bien ordonnée commence par soi-même : sa propre perfection morale passe avant tout. Elle décide donc de ne plus baiser, pour se réserver à l'homme de sa vie, celui qu'elle épousera un jour. Ce revirement est en partie dû à un prêtre (encore un macho) qui lui a demandé si un homme qui "a les moyens" préférerait, à son avis, acheter une voiture neuve ou d'occasion... Délicate comparaison. On notera que la chasteté du mâle n'est même pas exigée (c'est lui le consommateur...) et que les sentiments n'ont aucune part dans tout ceci.

On ne peut pas dire que le contenu de ce livre soit réellement trash : on a lu pire... Ce qui, en revanche est dérangeant, c'est  que Clara Chaal entend déballer ses souvenirs les plus intimes à l'attention de ses parents, et pour l'édification de ses futurs enfants. N'a-t-elle pas conscience du fait qu'une telle lecture peut perturber les uns et traumatiser les autres ? Je sais bien qu'il est de bon ton de se mettre à poil, métaphoriquement parlant, mais je ne goûte absolument pas ce genre de mode. Ce bouquin, qui va donc trop loin dans la confidence, ne nous apprend par ailleurs rien des causes du mal-être et des désordres de l'auteure. Elle ne sait pas pourquoi. Nous n'en saurons pas plus. C'était bien la peine de vouloir "témoigner"...

Cette manie du déballage intégral tend à se substituer à la psychothérapie ou au lent travail psychanalytique. Ce n'est pourtant pas la solution pour aller mieux...


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