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Explication de texte

Publié le 17 juin 2009 par Veroniquer

next_generation Lu hier soir - grâce à Playmogeek sur Twitter - un article paru dans l'édition électronique de Le Point, signé Emmanuel Berretta dans Media 2 (daté du 16 juin): Hadopi: ce que mijote Christine Albanel.

Je ne vais pas entrer ici dans ce qu'explique très clairement l'article du Point sur les sanctions maintenant envisagées (pénal et suspension d'abonnement), qui seront le 24 Juin soumises au Conseil des ministres. Non, je vais m'arrêter sur deux citations.

La première est du Ministre de la culture, extrait de l'article:

Il n'a jamais été question d'empêcher 100 % du piratage", répète-t-on rue de Valois. "Nous sommes bien conscients qu'il y aura toujours des petits malins ou des férus de logiciels pour contourner la loi. Nous espérons que le père ou la mère de famille dont les enfants piratent les œuvres sera responsabilisé par les avertissements et prendra les mesures de protection nécessaires afin d'empêcher que le téléchargement illégal se renouvelle.

Alors, reprenons, dans le texte (ce doit être mon côté littéraire!):

- "les petits malins" ou les "férus de logiciels", certes, il y en a, mais cela fait dix ans que les informaticiens, programmeurs, développeurs, dépanneurs informatique, ingénieurs - et j'en oublie - peuvent vous expliquer "comment craquer une Livebox pour les nuls", par exemple (et d'ailleurs certains l'ont largement fait sur le net). Les 24 chiffres des clés, et des combinaisons limitées de 0 à 9 et de A à F - je ne rentre pas dans le détail! - , font que c'est quasi un jeu d'enfant que de se glisser ensuite sous votre IP (générée par la dite Livebox). Ils le savent tous, ne s'en portent pas plus mal, et ne sont pas paranoïaques - c'est plutôt souvent le contraire d'ailleurs.

Si j'insiste sur cela, c'est pour rappeler que, d'une part, il ne s'agit pas que d'exceptions ou uniquement de "petits malins" (je vais y revenir), et, d'autre part, que la preuve sera bien difficile à faire si ça vous arrive (comme beaucoup l'on déjà souligné, mais enfin, je pense qu'il convient de le dire à nouveau).

Sur la seconde partie qui concerne "le père ou et la mère de famille": je me sens concernée puisque j'en suis une (mère de famille!). Mais, en ce qui me concerne, si j'explique à ma progéniture qu'il est hors de question de pirater, ce n'est pas grâce ou à cause de cette loi et de "la peur du gendarme". Et si d'aventure je devais, - comment déjà - "prendre les mesures de protection nécessaire", je n'en vois guère qu'une: ne plus avoir d'ordinateur (c'est à peu prés la seule absolument sûre). Parce que sinon, quoi?

Et, en ce qui me concerne, j'ai la chance d'avoir pu poursuivre des études! A Bac+5, je suis un peu "outillée". Mais, imaginez ceux qui le sont moins. Ceux qui connaissent moins Internet et qui ont des enfants (et des adolescents, parfois plus que difficiles), il y a de fortes chances que ça "leur tombe dessus", et ce sont encore eux qui seront les plus démunis face au juge ou à l'expert. Sans oublier bien-sûr qu'il n'y a pas que les enfants qui téléchargent, loin de là.

Et puis, surtout, tout ceci ramène sans cesse à tout cela, à savoir, cette seconde citation, que l'on doit au directeur général de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), Pascal Rogard:

(...) C'est justement en ramenant vers l'offre légale une partie des internautes que la loi Hadopi crée les conditions économiques d'un essor des plates-formes payantes. C'est par ce biais que la création artistique trouvera de nouvelles ressources.

Je suis loin d'avoir son expertise en la matière, mais cela m'étonnerait beaucoup. C'est "prendre le problème" à l'envers. Quand on sait par exemple qu'aujourd'hui en matière d'audiovisuel sur Internet (de production de contenus aidés) le CNC (Centre national de la cinématographie) ne peut subventionner que s'il y a au préalable une télédiffusion "classique".... Pourquoi? Parce que les taxes prélevées le sont traditionnellement auprès de ces médias (ces taxes financent les aides). Donc, pour produire du contenu audiovisuel subventionné sur Internet, il faut d'abord une diffusion télé!

C'est un exemple - parmi d'autres - du chemin qu'il faut parcourir et des réformes à mener (et celle du droit d'auteur et des modes de rémunération adaptés), qui ne sont toujours pas faites, en concertation, en y associant l'ensemble des acteurs concernés. Les travaux qui ont été menés jusqu'ici sont restés en cercle fermé (si, trop fermé).

Et puis "création artistique", qu'entend-t-on par là? Les plateformes payantes en question ne seront pas dédiées aux "créations originales" mais plutôt aux séries, fictions, etc, très largement "grand public". Qu'est-ce qui est piraté? Spiderman ou un portrait d'écrivain français?!! Allons. De quoi parle-t-on?!

Faites le tri.

Crédit Illustration everystockphoto.com


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