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Tout est sous contrôle de Hugh Laurie

Publié le 04 juin 2009 par Cinephileamateur
Tout est sous contrôle de Hugh LaurieCinéphile du jour, bonjour !!! Ça faisait un petit moment que je ne vous avez pas parler d'un autre livre que j'avais lu. Faut dire aussi que ces derniers temps je n'ai pas trop eu l'occasion de lire et que le livre dont je vais vous parler aujourd'hui est assez riche. En effet, quant Hugh Laurie, connu pour son rôle dans "Dr House" passe à l'écriture (oui j'utilise les mêmes éléments marketing que le livre ^^), cela donne "Tout est sous contrôle". Pour en savoir un peu plus sur ce roman et connaître mon avis, ne retournez pas d'arme contre vous, gardez votre calme (tout est sous contrôle :P ) et cliquez sur "Lire la suite"...
"Les gens qui ont des chiens finissent par ressembler à leur chien, dit-on, et j'ai toujours pensé que c'était aussi vrai, sinon plus, des bureaux et de leurs propriétaires. O'Neal avait un grand visage plat, de grandes oreilles plates, et plein d'endroits pratiques dans son anatomie pour ranger des trombones. Même ses joues bien rasées étaient une métaphore de l'éblouissant vernis à l'alcool appliqué sur le bois."
Quatrième de couverture :

Tout le mauvais esprit du génial interprète de Dr; House au service d'un thriller palpitant.
On peut avoir un caractère de chien, un sens de la repartie assassin, mais rester, même malgré soi, un mec bien. Hugh Laurie, formidable interprète du Dr House, a largement su le prouver sur petit écran, il récidive avec ce thriller palpitant dont le héros, Thomas Lang est un ancien militaire d'élite qui, hormis sa Kawasaki ZZR1100, n'a pas grand chose à perdre. Aussi, lorsqu'on lui propose 100 000 dollars pour tuer Mr Woolf, un riche homme d'affaire londonien, Thomas ne se contente pas de refuser poliment, mais pousse l'indécence jusqu'à essayer de prévenir la future victime du complot qui se trame contre lui. Une bonne intention ? L'enfer en est pavé.
On retrouve dans ce thriller aussi prenant qu'un livre de Robert Ludlum, aussi décapant qu'un épisode de Dr House, le mauvais esprit salvateur de Hugh Laurie, au service d'une intrigue passionnante et d'un personnage qu'on n'oubliera pas de sitôt.
"Un suspens constant et un humour décapant : Hugh Laurie subvertit le genre avec bonheur." (The Times)
"Hugh Laurie crée un genre nouveau, le 'réalisme sarcastique' avec ce thriller qui à la fois captive et fait hurler de rire." (The Washington Post)
Description :

"Tout est sous contrôle" est un roman. Il s'agit d'une comédie d'espionnage écrit en 1996.
Le titre original de ce roman est "The gun seller".
Hugh Laurie a utilisé un pseudonyme lorsqu'il a soumis son manuscrit à son éditeur, afin que sa notoriété en tant qu'acteur n'influe pas sur la décision d'être publié ; son éditeur l'a cependant ensuite convaincu d'utiliser son nom réel dans le but d'augmenter la visibilité de son livre.
Le roman n'a été traduit dans d'autres langues qu'après que son auteur Hugh Laurie eut acquis une plus grande notoriété en tant qu'acteur grâce à son rôle dans la série télévisée "Dr House" ; il sort ainsi en 2006 en espagnol, en 2008 en polonais et en 2009 en français, soit plus de dix ans après sa sortie originale. Il est donc difficile d'en saisir la subtilité et l'originalité dans son contexte (l'avant 11-Septembre).
Une adaptation cinématographique était en cours en 2001, elle devait être produite par Russell Smith et John Malkovich pour United Artists / MGM, sur un scénario d'Hugh Laurie lui-même. Le projet a cependant dû être abandonné suite aux attentats du 11 septembre, l'intrigue traitant de terrorisme.
Une suite intitulée "The Paper Soldier" est prévue. Amazon.com prévoyait sa sortie au 27 septembre 2007 et l'avait même proposée en pré-commande. Néanmoins, alors que la date approchait mais que le livre n'était toujours pas sorti, l'agent d'Hugh Laurie a précisé qu'il s'agissait d'une erreur et que la rédaction n'était même pas encore commencée. Amazon prévoit désormais la date de sortie au 27 septembre 2009.
L'édition que j'ai eu en ma possession à été publié par Sonatine editions. En couverture, on peut voir juste la photo d'une arme quelque peu modifié. En effet, le canon de cet arme est dirigé dans l'autre sens, celui du tireur lui même qui si il appuie sur la gâchette risque de se tirer dessus.
Le livre que j'ai en ma possession à été imprimé en France par CPI Bussière à Saint-Amand-Montrond (Cher) en février 2009.
Le livre que j'ai lu étale l'histoire sur 382 pages en 26 chapitre et à été traduit de l'anglais par Jean-Luc Piningre.
A propos de l'auteur :

Sir James Hugh Calum Laurie est un comédien, scénariste, réalisateur, compositeur, producteur, écrivain et chanteur britannique né le 11 juin 1959 à Oxford.
Plus connu sous le nom de Hugh Laurie, il a surtout joué dans des séries télévisées ou des téléfilms. En tant qu'une des moitié du duo comique "Fry et Laurie", il a joué dans "A Bit of Fry and Laurie" et "Jeeves and Wooster" avec son partenaire Stephen Fry. Il est aussi connu en Grande-Bretagne pour ses rôles dans "Blackadder". Depuis 2004 aux États-Unis, il interprète notamment le docteur Gregory House dans la série télévisée "Dr House", rôle pour lequel il a obtenu le Golden Globe du meilleur acteur de série dramatique deux années consécutives, en 2006 et 2007.
Il est marié depuis 1989 avec Jo Green, une administratrice de théâtre, avec laquelle il a une fille, Rebecca et deux fils, William et Charlie.
Il adore l'écriture, la lecture et la boxe, sport qu'il pratique.
Hugh Laurie est né et a grandi à Oxford où il a été élève de la Dragon School avant d'intégrer le collège d'Eton puis le Selwyn College, à Cambridge, où il a étudié l'archéologie et l'anthropologie. Son père Ran Laurie ayant été médaillé d'or aux Jeux olympiques de 1948 à Londres en aviron, Hugh sera lui-même rameur durant ses études, puisqu'il prit part en 1980 à la course Oxford-Cambridge (Cambridge perdit cette année-là pour un mètre cinquante).
Pendant sa première année universitaire, Hugh Laurie rencontre l'actrice britannique Emma Thompson. Il rejoint alors le célèbre Cambridge Footlights, tremplin de plusieurs comédiens britanniques, tels que John Cleese ou Tom Hollander. Lorsque les Footlights donnent leur spectacle de fin d'année à l'occasion du Edinburgh Fringe Festival de 1980, Hugh Laurie rencontre Stephen Fry et durant sa dernière année d'études, en 1981, il devient le président du club tandis qu'Emma Thompson en est la vice-présidente. Laurie, Fry et Thompson se parodient durant le University Challenge en présentant le Footlights College, Oxbridge (avec l'aide du scénariste Ben Elton, quatrième élément du groupe) dans "Bambi", un épisode de la série télévisée "The Young Ones".
Fry et Laurie ont plusieurs séries à leur actif commun et ont joué dans la série télévisée Jeeves and Wooster, une adaptation des Histoires de Jeeves de P. G. Wodehouse. Laurie y incarnait le patron de Jeeves, l'adorable bêta Bertie Wooster, un rôle pour lequel ses talents de pianiste et de chanteur sont venus renforcer sa célèbre voix « snob ».
Cependant, à l'exemple de Fry, Laurie s'est dirigé vers une double carrière d'acteur comique (notamment illustrée par son rôle dans la série "Blackadder", écrite par Ben Elton et Richard Curtis, où il jouait aux côtés de Rowan Atkinson ; Laurie y interprétait différents personnages, en particulier ceux du prince George et du lieutenant George) et de comédien dramatique comme dans "Peter's Friends" (toujours avec Fry). Il a fait d'autres apparitions dans des films tels que "Maybe Baby" d'Elton et les deux "Stuart Little" dans lesquels il utilisa pour la première fois un accent américain. En 1996, son livre "Tout est sous contrôle", un roman humoristique à suspense, est publié et rencontre un réel succès. Laurie travaille actuellement à son deuxième roman, "The Paper Soldier". En 1996, il a également interprété le rôle de Jasper, l'un des bandits envoyés pour capturer les chiots, dans le film des studios Disney, "Les 101 Dalmatiens". Le même été, il tourna à Bordeaux le film "La Cousine Bette", d'après l'œuvre d'Honoré de Balzac, jamais sorti en France.
Il apparaît dans l'épisode "The One With Ross's Wedding, Part Two" de la série télévisée "Friends" (saison 4), grâce notamment au fait que les épisodes "The One With Ross's Wedding" en deux parties se déroulent en Angleterre. Il y joue le rôle du voisin de Rachel dans l'avion qu'elle prend pour se rendre à Londres.
À partir de 2002, Laurie a commencé à apparaître dans une série des téléfilms dramatiques britanniques, guest star cette année-là de deux épisodes de la première saison de la série d'espionnage à suspense "MI-5" sur BBC One. En 2003, il tient le rôle principal d'une autre série cette fois pour ITV, "Fortysomething". Il a également joué un rôle dans "Les Griffin", incarnant un personnage de l'épisode intitulé "One If By Clam, Two If By Sea".
Bien que le nom de Hugh Laurie soit devenu familier en Grande-Bretagne depuis les années 1980, il ne s'est réellement fait connaître du public américain qu'en 2004, lorsqu'il a incarné pour la première fois l'arrogant docteur Gregory House dans la série de la Fox "Dr House". L'accent américain de l'acteur pour ce rôle a en effet réussi à convaincre le producteur Bryan Singer et le créateur David Shore qu'il pouvait se faire passer pour un natif des États-Unis.
En juillet 2005, Laurie a été nommé à la cérémonie des Emmy Awards pour son rôle dans "Dr House". S'il ne l'a pas obtenu, il a gagné un Golden Globe en 2006 pour sa prestation dans cette série. L'année 2007 s'est en outre révélée celle de la confirmation puisqu'elle l'a vu remporter pour la seconde fois consécutive le même Golden Globe.
Je ne vais pas m'étaler plus sur la carrière d'Hugh Laurie en tant qu'acteur puisque ce billet est surtout au sujet de son roman mais voici tout de même quelques anecdotes le concernant :
  • Lors d'une apparition en tant qu'invité dans "The Tonight Show" le 16 novembre 2005, Laurie a révélé qu'il s'était lui-même essayé à l'analgésique pharmacodépendant appelé Vicodin afin de se mettre dans la peau du personnage du docteur Gregory House (anecdote également racontée par l'intéressé dans les bonus de la première saison DVD de House M.D.).
  • En 1996, il a déclaré être cliniquement dépressif, un diagnostic confirmé plus tard et traité avec succès. Laurie s'est rendu compte de son état lorsqu'il a réalisé, durant une course de voiture, qu'il n'était plus passionné ni effrayé par ce sport.
  • En 1992, Laurie a fait une apparition dans le clip vidéo du titre "Walking on Broken Glass" d'Annie Lennox, habillé d'un costume Régence, afin d'y incarner Blackadder the Third.
  • Alors qu'il allait à un dîner après être apparu dans le "Saturday Night Live" sur NBC, Sacha Baron Cohen, accompagné de Hugh Laurie, a été agressé dans une des rues de New York après avoir fait une farce à un passant, dans le cadre de son personnage de "Borat". Il a approché prétendument l'homme, lui demandant : "J’aime vos fringues. Ils sont classe. S'il vous plaît, je peux les acheter ? Je veux coucher avec eux." Malheureusement pour Cohen, l'homme n'a pas aimé sa plaisanterie, et a répliqué en frappant plusieurs fois l'acteur au visage. Hugh Laurie a dû intervenir et éloigner l'homme, pour que Sacha Baron Cohen puisse s'échapper.
  • En 2009 il prêtera à nouveau sa voix pour un film d'animation Dreamworks "Monstres contre Aliens" où il aura la voix du docteur Cockroach . Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il fait cet exercice de style ayant doublé le chef d'escadrons Gutsy dans le film d'animation "Vaillant, pigeon de combat !" de Disney.
  • C'est lui qui a eu l'idée de faire porter des baskets au Dr House. Il en possède pas moins de 37 paires !
  • Il a obtenu un diplôme d'archéologie et d'anthropologie à la prestigieuse université de Cambridge.
  • Il est pianiste dans un groupe, Band From TV, dont Greg Grunberg (Matt Parkman dans "Heroes") est le batteur et James Denton (Mike Delfino dans "Desperate Housewives") est le guitariste et chanteur.
  • Nombre de ses compositions personnelles sont jouées dans Dr House notamment dans l'épisode "Les jeux sont faits" de la saison 4, où la musique à la guitare jouée lors de la scène du licenciement des deux filles, prétendument composée par le patient de l'épisode, est en réalité de Laurie.

Tout est sous contrôle de Hugh Laurie

Mon avis sur ce roman :

Le tapage médiatique qu'il y a eu sur ce roman peut donner la nausée. En effet, sans même avoir lu la première page, marketing oblige, il est impossible de ne pas savoir que ce livre à été écrit par Hugh Laurie tant le célèbre Docteur House se retrouve partout. La quatrième de couverture nous le rappelle, un grand bandeau rouge entoure le livre pour nous l'indiquer et la couverture se voit même rajouter deux petit rabats inutiles pour nous le redire une ultime fois. Le livre réussi même la prouesse de faire du marketing pour d'autres produits... la saison 4 de la série de Hugh Laurie en dvd. Pourtant, il faut que je l'admette, si j'ai lu ce livre c'est en partie parce que c'est Hugh Laurie qui l'as écris et bon dieu que j'adore sa série "Dr House" :-) .
Passé le cap de la publicité, c'était bien beau de l'avoir acheté mais il fallait maintenant que je le lise surtout que le sujet avait l'air d'être très intéressant. Dès les premières lignes, je me suis retrouvé entraîné dans cette histoire. Mélange de comédie et d'espionnage, le roman nous immerge dans une histoire dont la trame principale n'est pas très originale en soit mais avec toutes les directions qui sont prises, le lecteur est toujours surpris et ne s'ennuie à aucun moment. Si cela fonctionne c'est aussi parce que chaque élément de ce livre est parfaitement maitrisé. Le côté espionnage n'est pas traité à la légère mais même si ce mélange de corruption et de satire politique à déjà été exploité, c'est il faut le dire prenant. Ça tient la route, c'est crédible et ça à l'air documenté juste ce qu'il faut pour apporter assez de crédibilité au livre sans toutefois l'assommer avec des détails lourds qui aurait pu être inutile. Le côté humoristique quant à lui est la grande force du livre. Riche d'un humour noir et britannique, pour les fans de la série "Dr House" le parallèle est troublant. La publicité de ce livre joue sur la notoriété de la série mais même si les univers sont totalement différents (pas question de médecine ici ;-) ), l'humour y est tellement proche qu'on s'attendrait presque à ce que l'on nous révèle que Thomas Lang est en fait Gregory House. La répartie du personnage central du livre nous fait tout le temps penser à ce autre personnage pourtant, le roman à été écrit 8 ans avant la fameuse série. Quant on à cet élément en main, ça rend le livre encore plus original dans le ton qu'elle aborde et nous montre à quel point Hugh Laurie est à l'aise dans ce registre.
Les personnages de Thomas Lang et Gregory House sont pourtant très différent et seul leurs réparties font que l'on peut les mettre en parallèle. Si les deux personnages possède un certain cynisme, Thomas Lang est un homme qui aime la vie, qui est capable d'aimer tout court. Cela rend ce personnage plus humain et sachant qu'il tient à sa vie (chose dont on est pas toujours sur dans le personnage de House pour la série), le lecteur ne peut s'empêcher de craindre qu'il lui arrive malheur. Avec ses défauts, on sympathise tout de même très rapidement avec lui. Son honnêteté ainsi que sa franchise apporte un regard assez intéressant sur ce qu'il l'entoure. Thomas Lang est le personnage central du livre, le pilier de cette histoire mais les rôles secondaires n'ont pas été oublié pour autant. Chacun à un rôle capital dans cet intrigue. Les autres personnages ne font que apparaitre, disparaitre, réapparaitre, etc etc mais à chaque fois c'est pour faire évoluer l'intrigue. Le style narratif est agréable. C'est simple, ça se lit facilement et certaines phrases sont tellement bien tournées que l'on peut même prendre du plaisir à relire quelques passages. Les petites citations au début de chacun des 26 chapitres est aussi une très bonne idée qui montre le côté satirique du livre sans pour autant détaché le lecteur de l'histoire. On ne s'ennuie à aucun moment tant les événements s'enchaînent rapidemment ce qui fait que c'est un vrai plaisir à lire.
Au final, "Tout est sous contrôle" est un excellent livre qui nous montre une autre facette du talent de Hugh Laurie. Son roman est passionnant et intelligent. Le fait qu'un projet d'adaptation cinématographique soit en cours ne m'étonne pas en tut cas tant tous les éléments sont réunis pour en faire un film de grande envergure (si ce projet voit le jour en tout cas j'irai très certainement me déplacer en salles ;-) ). Une suite est en préparation d'après ce que j'ai compris ce qui me réjoui aussi. Je conseille vraiment ce livre qui m'as donné beaucoup de plaisir. Les fans d'humour noir, d'espionnage... et de "Dr House" en auront pour leur argent en tout cas ;-) . Il faut faire abstraction de toute la publicité qui l'entoure car ce roman vaut vraiment la peine d'être découvert.
Quelques extraits :

"Les gens qui ont des chiens finissent par ressembler à leur chien, dit-on, et j'ai toujours pensé que c'était aussi vrai, sinon plus, des bureaux et de leurs propriétaires. O'Neal avait un grand visage plat, de grandes oreilles plates, et plein d'endroits pratiques dans son anatomie pour ranger des trombones. Même ses joues bien rasées étaient une métaphore de l'éblouissant vernis à l'alcool appliqué sur le bois."
"Ce qui, pour être honnête, est injuste et confine au ridicule. Il serait tout aussi absurde de dire que la Panda est une voiture de merde, pour la seule raison qu'une armoire ne tient pas dans le coffre. C'est peut-être le cas à d'autres égards - elle tombe en panne, elle consomme trop d'huile, cette couleur caca d'oie est affreuse, et qui a inscrit le mot "turbo" sur la lunette arrière ? Mais ça n'est pas de la merde du fait qu'elle est exactement ce qu'on a besoin qu'elle soit : petite. Et la Volvo n'est pas non plus un truc de merde parce qu'elle ne passe pas sous la barrière du parking de l'hyper, et qu'on n'en profitera pas pour repartir sans payer."
"Je l'avais. Peut-être à huit cents mètres. Plus gras que jamais. Le genre de silhouette dont rêvent les snipers."
"Qu'éprouvais-je réellement? De l'amour? Je n'en savais pas assez sur le sujet pour endosser ce brassard-là. L'amour est un mot. Un son. L'associer à un sentiment particulier relève de l'arbitraire."
"Intelligent à la manière de certains imbéciles."
"Elle m'a étudié d'un air agressif, comme si j'étais le dernier d'une longue série d'individus qui l'encombraient et lui donnaient des ordres. Mais elle s'est rappelée qui j'étais- ou s'est souvenue de faire semblant - et elle a souri."
" Pots et brosses éparpillés sur la coiffeuse. Crème pour le visage, crème pour les mains, crème pour le nez, crème pour les yeux. Serait-ce vraiment grave, en rentrant soûl, de se mettre sur les mains celle du visage, ou vice versa? Les tiroirs de la coiffeuse complétaient l'éventail: tous les outils et lubrifiants garantissant une bonne tenue de route à une femme formule 1 moderne. Mais strictement pas de dossier."
"On m'a conduit dans une pièce. Rouge. Tapisserie rouge, rideaux rouges, moquette rouge. Ils parlaient d'un salon, mais je ne vois pas pourquoi il aurait fallu se contenter d'y tenir salon. Oui, on pouvait se réunir pour discuter là-dedans; mais aussi monter des opéras, organiser des courses cyclistes, jouer des parties de frisbee d'enfer, le tout en même temps et sans bouger les meubles."
"Je m'apitoyais sur mon sort. [...] J'étais surtout désolé pour moi. [...] J'essayais de trouver le côté marrant des choses. Parce que ce n'est pas simple, je ne suis pas sûr d'y être vraiment arrivé, mais je fais toujours ça quand ça va mal. Parce que cela veut dire quoi, de prétendre que ça va mal ? Et plus mal que quoi ? Vous me répondrez par une comparaison : plus mal qu'il y a deux heures, ou deux mois. Non, ça n'est pas le problème. Quant deux voitures, dépourvues de freins, foncent vers un mur de briques, que la première heurte le mur quelques instants avant l'autre, vous ne direz pas dans l'intervalle que la deuxième est mieux lotie. Prêtes à fondre sur nous, la mort, les catastrophes nous guettent chaque seconde de notre vie. Et nous ratent tant de fois. Tant de virus qui nous traversent le corps sans s'incruster. Tant de pianos qui dégringolent cinq mètres derrière nous. Ou cinquante, ce qui revient au même. Donc, à moins de remercier le Seigneur à genoux chaque fois qu'on évite une grosse tuile, pas la peine de gémir non plus quand elle nous tombe dessus. Nous ou quelqu'un d'autre.Puisqu'il n'y a rien à comparer. D'ailleurs nous sommes tous morts, nous ne sommes jamais nés, et tout ça n'est en fait qu'un rêve. Vous voyez qu'il y a un côté marrant."
"Imaginez que vous deviez casser le bras de quelqu’un. Le gauche ou le droit, aucune importance, la question étant de passer à l’acte, faute de quoi… enfin, qu’importe également. Disons seulement que, sinon, ça risque d’aller mal. Le problème est en réalité le suivant : allez-vous au plus vite – crac ! oh, désolé, laissez-moi vous mettre un attelle, monsieur – ou faites-vous traîner l’affaire pendant huit bonnes minutes, en procédant par minuscules poussées, certes de plus en plus fortes, jusqu’à ce que la douleur devienne verte et rose, glacée, brûlante, et finalement insupportable au point de le faire gueuler comme un veau ? Eh oui, bien sûr. C’est évident. La chose à faire, la seule chose à faire, c’est d’en finir le plus rapidement possible. Cassez-moi ce bras, payez la tournée, soyez un bon citoyen. À moins que. Que, que, que… Et si vous détestiez la personne au bout dudit bras ? Ou, plus précisément : si vous la haïssiez grave ? Je devais maintenant y réfléchir. Je dis maintenant, en réalité, je veux parler d’un moment passé ; le moment situé une fraction de seconde – quelle fraction, cependant ! – avant que mon poignet arrive aux environs de ma nuque, et que mon humérus gauche se brise en deux éléments plus ou moins faciles à recoller. Deux, voire beaucoup plus. Parce que le bras dont on discute, voyez, c’est le mien. Pas le bras abstrait de quelque philosophe. L’os, la peau, les poils, la petite cicatrice blanche à la pointe du coude, cadeau d’un radiateur à accumulation de l’école primaire de Gateshill – tout ça, c’est à moi. C’est aussi le moment où je me demande si cet homme dans mon dos, qui me serre le poignet et le pousse avec un zèle quasi érotique en haut de ma colonne vertébrale… eh bien, si cet homme ne me haïrait pas. S’il ne me hait pas carrément. Car il n’en finit pas."
Source :


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