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Droits de l'Homme et « illusion perdue » !

Publié le 27 juin 2009 par Raoul Sabas

  

L'article reproduit ci-après et publié dans Le Monde du 26 juin, sous le titre « Illusion perdue », me donne une excellente occasion de rappeler mon incessante dénonciation du catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948.

En effet, malgré le constant rappel à ses prescriptions par les « vertueux » zélateurs de l'époque, la planète entière ne cesse de faire la preuve de son inapplication réellement universelle - précisément depuis 1948, l'ère du stalinisme encore triomphant pour de très nombreuses années !

Ce n'est sûrement pas sans raison, d'ailleurs, qu'en dépit de sa prétention universelle affichée, cette déclaration n'avait été adoptée, en son temps, que par quarante-huit Etats sur les deux cents que compte approximativement notre monde d'aujourd'hui.

Je suis d'autant plus à l'aise pour dénoncer ce nouveau catéchisme, malgré ses louables intentions, que je n'ai eu de cesse depuis plus de dix ans de montrer, voire de démontrer, à nos soi-disant « élites, tous milieux confondus [Médias, politiques, intelligentsia (prétendus intellectuels ou pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique], que, dans notre monde où TOUT est relatif, RIEN ne peut être absolu, et a fortiori prétendre exprimer l'Absolu, LA Vérité absolue - sauf à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

A ce jour, j'attends toujours les réfutations, a fortiori les démonstrations contraires, de l'une ou l'autre des soi-disant élites médiatisées nommément dénoncées, parmi lesquelles je peux au moins mentionner Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy - deux présidents de la République, excusez du peu ! -, dont mes lettres ont été publiées, ici, en leur temps, sans oublier ma lettre du 27 novembre dernier à Ramatoulaye Yade-Zimet, adressée en envoi recommandé avec accusé de réception, qui avait pour objet tout aussi sans ambiguïté « Droits de l'homme et "débilité intellectuelle" ».

En effet, fonctionner sur la Foi, c'est-à-dire sur la « croyance au miracle », n'est pas la meilleure manière d'utiliser la Raison. Le quotidien Le Monde ne pouvait donc mieux faire, malgré ses regrets tardifs, qu'utiliser le mot « illusion » pour reconnaître qu'il était tombé dedans à pieds joints ; et pire, il les a fait mensongèrement partager à tous les « croyants au miracle » depuis soixante ans - mais ne croyez pas pour autant qu'il va cesser de le faire, car c'est trop « juteux » de condamner moralement les Autres, fut-ce sur des illusions, du vent, en somme ! ! !

Toutefois, il n'en va pas autrement de France Culture, ce média à usage des élites précisément, dont ma lettre du 15 janvier dernier était pourtant intitulée sans ambages, « "Religion des droits de l'homme" et autres "croyances au miracle" »- or, non seulement France Culture ne répond pas aux accusations démontrées, mais cette radio élitiste, paraît-il, continue imperturbablement à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde !

Par ailleurs, le grand ordonnateur des prétendus Bien et Mal absolus sur Terre, celui qui dit tout et son contraire, Bernard-Henri Lévy en l'occurrence, n'est pas en reste de lâcheté et de malhonnêteté intellectuelles sur cette question comme sur bien d'autres, ainsi que le confirme l'abondant courrier adressé en vain depuis le mai 2000 jusqu'au 19 mai 2008, et toujours sans réponse à ce jour - fut-il expédié en envoi recommandé avec accusé de réception !

En dépit du silence et du refus de débattre de ceux qui conditionnent l'opinion d'aujourd'hui, fut-ce de façon diamétralement opposée, j'affirme, et réaffirme, qu'aucun catéchisme, qu'il soit religieux, idéologique, etc., n'exprime, et n'exprimera jamais, rien d' « absolument absolu » dans ses commandements et ses interdits, ainsi que leur diversité et leur opposition suffisent à l'établir - lorsque deux vérités s'affrontent, ni l'une ni l'autre, en effet, ne saurait être absolue pour des raisons maintes fois explicitées ici ou là !

Tout catéchisme édicte donc seulement des règles «fictivement  absolues», absolutisées ; autrement dit, du contenu pensé « relatif » mensongèrement élevé à l'Idéal, ou fallacieusement érigé en absolu. C'est pourquoi même le catéchisme prétendument universel demeure, et demeurera toujours, à l'état de « vœux pieux », puisqu'il est définitivement impossible de transposer l'Idéal dans le quotidien - sauf encore à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

Or, non seulement, ce catéchisme contemporain n'est en rien absolu, mais il n'est même pas « universel », et vous pourrez attendre longtemps qu'il le devienne. Ahmadinejad n'est pas une exception sur la planète, pas plus demain qu'aujourd'hui, et je peux donc certifier à tous les vivants de l'époque qu'ils ne verront pas, avant de mourir, l'adoption de ce catéchisme soi-disant universel par tous les Etats de la planète, comme j'en lance le défi à l'Onu elle-même.

Même renvoyée à cent ans, longévité maximale humaine sauf très rares exceptions, cette problématique adoption ne fait pas le moindre doute pour moi ; pas plus d'ailleurs, que l'autre «  Grande illusion » de notre époque prévoyant de stabiliser le climat de la planète, à notre guise, pour l'éternité - dans un monde, où TOUT est en perpétuel mouvement !
Certes, mes éventuels détracteurs, toujours prêts à croire au miracle, m'objecteront avec les frères Bogdanov que les humains vivront bientôt deux cent cinquante ans, grâce à un procédé permettant la régénérescence des cellules : DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN, à la saint Glinglin ! Et pourquoi pas aussi mille ans, après-demain, au point d'atteindre, de fil en aiguille, la vie éternelle seulement réservée jusqu'ici dans un imaginaire au-delà ? ! En tout cas, il faudra beaucoup de temps aux humains, et même mille ans n'y suffiraient pas, pour que leurs illusions de toutes sortes soient définitivement perdues ! ! !

Compte tenu de ce qui précède, et sauf arguments contraires dûment étayés intellectuellement et philosophiquement, l'époque aura montré sa « débilité intellectuelle » en croyant sans cesse au miracle, et pour en donner une preuve concrète bien réelle, je me réfère au dernier baromètre d'opinion de l'hebdomadaire Le Point, où Rama Yade obtenait « 68% » d'opinion favorable - il faut le faire, en défendant des balivernes, reconnues même par le quotidien Le Monde !

Et le comble pour celle qui défendait bec et ongles le catéchisme universel, comme l'atteste son hypocrite déclaration contre Mouammar Kadhafi, c'est que son dépit d'être rétrogradée au Secrétariat aux sports a même donné l'occasion d'établir qu'elle-même ne respecte pas les droits de l'Homme, précisément en matière de liberté d'expression.

En effet, au cours de son allocution officielle, lors de la passation de pouvoir, sa mesquinerie de « gamine trop gâtée », qui n'appréciait pas un commentaire d'Alain Duhamel évoquant sa rétrogradation aux sports, lui a demandé de « se taire » : un « Taisez-vous, Duhamel », qui n'est pas sans rappeler le « Taisez-vous, Elkabbach » du démocrate stalinien Georges Marchais en son temps - démocrate, au sens de « démocratie populaire » évidemment !

Or, un journaliste ainsi prié par un membre du gouvernement de tenir sa langue, ça ressemble à de la « censure » ! En fin de compte, et tout au moins en France,  les droits de l'Homme, à part bâillonner la liberté d'expression, ça sert à quoi en matière de liberté, d'égalité et de fraternité ? ! A en juger par le sort inégalitaire de la femme sur le continent africain et en terre d'islam, pas à grand-chose ! ! !

Pour terminer, si j'ai qualifiée d'hypocrite la vive déclaration de Rama Yade vis-à-vis du dictateur libyen, c'est au vu de son sourire enjôleur décoché lors de son arrivée à Tripoli avec Cécilia Sarkozy, ainsi que l'illustre le cliché joint pour ceux qui peuvent techniquement le visionner. Rama Yade est bien loin, toutefois, de supporter seule l'accusation d'hypocrisie, car elle concerne tous les égoïstes bienpensants, notamment tous ceux qui font l'opinion  sur la seule base de leurs devises favorites : « Je suis vertueux, donc je condamne. » - à moins que ce ne soit l'inverse ! -, ou encore cele-ci : « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais » ! ! !

Annexe : I - Article du quotidien Le Monde

Illusion perdue

LE MONDE | 26.06.09

Le président de la République a mis fin, à l'occasion du remaniement ministériel, à une expérience inédite en Europe : le secrétariat d'Etat français aux droits de l'homme. Le premier ministre, François Fillon, s'en est expliqué sans ménagement, mercredi 24 juin, en concluant que ce poste était "très difficile" et "pas extrêmement efficace".


La création de ce portefeuille et, tout autant, le choix de le confier à
Rama Yade avaient été l'un des symboles du premier gouvernement Fillon. Cette initiative traduisait la volonté de Nicolas Sarkozy de se démarquer de son prédécesseur, Jacques Chirac, notamment sur la Russie de Vladimir Poutine ou sur le Darfour. Se plaçant "du côté des opprimés", le président nouvellement élu adressait ainsi, le 7 mai 2007, un signal très fort à "tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et les dictatures : le devoir de la France est d'être à leurs côtés".


Bien sûr, les doutes n'ont pas manqué sur l'apparition d'un secrétariat d'Etat qui, faute d'homologues chez les partenaires de la France, peinerait à créer des synergies. De même, l'on s'est interrogé sur la capacité d'une novice à ce poste. Rama Yade est loin d'avoir démérité. Son succès médiatique et son choix de plusieurs thèmes-phares, comme le combat international pour la dépénalisation de l'homosexualité, lui ont permis d'exister et d'apporter un supplément d'âme à la diplomatie française.


Elle n'en a pas moins éprouvé l'étroitesse de ses marges de manœuvre : pour une déclaration fracassante à propos du "Guide" libyen, elle a été contrainte au silence, par exemple lors du déplacement, en avril 2008, de M. Sarkozy en Tunisie, où il jugea que "l'espace des libertés progresse" dans ce pays.


Surtout, au fil des mois, la "realpolitik", les intérêts économiques et les calculs stratégiques ont effacé les élans initiaux de M. Sarkozy. Les "200 000 morts en Tchétchénie" et les assassinats politiques en Russie ont été "oubliés" lors de ses déplacements à Moscou. Le voyage à Pékin, en août 2008, malgré l'absence d'améliorations au Tibet, fut un autre tournant. Le coup de grâce a ensuite été porté par
Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères, pour qui "il y a une contradiction permanente entre les droits de l'homme et la politique étrangère d'un Etat".


La suppression du secrétariat met peut-être fin à une contradiction, voire une hypocrisie, de l'Elysée. Mais, en le créant, la France s'était portée en pointe dans la défense, plus urgente que jamais, de droits dont l'universalité est contestée. Le signal envoyé aujourd'hui ressemble à une illusion perdue.


Article paru dans l'édition du 26.06.09


II - Lettre du 27 novembre 2008 à Rama Yade 

Le 27 novembre 2008

Objet :

« Droits de l'homme et "débilité intellectuelle" »

Madame Ramatoulaye Yade-Zimet

Secrétariat aux droits de l'homme

37, quai d'Orsay

75007 Paris

Madame,

Votre intervention devant un cénacle de faiseurs d'opinion parisiens bien-pensants, au cours de l'émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, diffusée sur France 2 le 8 courant, me donne, non seulement l'occasion de vous rappeler ma lettre du 10 août 2007, toujours sans réponse à ce jour, mais de dénoncer, une fois de plus, les mensonges et les « croyances au miracle » sur lesquels continuent de fonctionner la collectivité humaine en général, et la société française en particulier.

Toutefois, contrairement à ma lettre du 18 septembre dernier à Nicolas Sarkozy, dont le récépissé postal constitue l'unique réponse à ce jour, je me borne à traiter ici de votre domaine spécifique, examiné sous l'angle plus étendu de la superstition moraliste sur laquelle se fondent les « droits de l'Homme ». Cette limitation du champ de la controverse est d'autant plus justifiée que la relecture du courrier précédent, toujours à votre disposition, confirme que tout vous avait déjà été exposé en matière de Superstition, au sens très précis d' « absolutisation du relatif » tel que donné à cette expression par le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937).

Je vous rappelle néanmoins pour mémoire que l' « absolutisation du relatif », expression de notre penser superstitieux d'où proviennent tous les mensonges et toutes les « croyances au miracle » du monde, est un procédé intellectuellement malhonnête consistant à présenter comme absolu, comme réalité ou Vérité absolue, le contenu pensé dans et sur (à propos de) notre monde, un monde où TOUT n'est pourtant que relatif - sauf à vous-même ou à quiconque de démontrer le contraire, notamment en matière de droits de l'Homme ! ! !

Ce penser superstitieux - du seul fait d' « absolutiser le relatif » - s'exprime dans la religion, toutes religions confondues - monothéistes ou non -, dans la métaphysique [Doctrine matérialiste depuis notamment Aristote jusqu'au scientisme contemporain, positivistes inclus, et scolastique idéaliste, ou pseudo-philosophie spiritualiste de Descartes ou de Kant, entre autres « philosopheurs » avec leur Dieu-Créateur disposant d'un prétendu « libre arbitre »], dans l'idéologie, toutes les idéologies sans exception - illusion altermondialiste incluse -, et dans le moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ?], tous catéchismes réunis, y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle de 1948, dont seule l'inobservation est réellement universelle et son impuissance sempiternelle - sauf à vous-même ou à quiconque d'établir le contraire à l'aune de l'actualité de la planète, France incluse, et de son devenir durant les six décennies suivant la promulgation de son catéchisme pseudo universel !

Ainsi, compte tenu de ces considérations générales, qu'il ne vous est pas interdit de contester sur le fond, il s'avère que le titre de votre livre,  Les Droits de l'homme expliqués aux enfants de 7 à 77 ans, est particulièrement bienvenu pour assimiler la « croyance » aux droits de l'homme à la croyance au Père Noël, puisque même Jeane Kirkpatrick, militante des droits civiques, n'hésita pas, alors, à franchir ce pas en faisant le parallèle entre la Déclaration de 1948 et la lettre au Père Noël - des vœux pieux, qui se matérialisent par quelques « coups » ici et là, ainsi que par les inévitables « on doit », on « devrait », « il faut », il faudrait » et autres expressions du même acabit à jamais sempiternelles de toutes les promesses de croire pouvoir changer le monde !

Le problème est que la « croyance au miracle » en des droits de l'homme à l'avenir radieux ne concerne pas seulement des enfants de 7 ans, encore bien crédules, mais des adultes censés dotés de « RAISON » parmi lesquels nombre de chefs d'Etat et pléthore de faiseurs d'opinion publique dénoncés nommément dans le texte, Mensonges et lâcheté des élites, déjà annexé à mon précédent courrier.

A la réflexion, qu'il s'agisse seulement des droits fondamentaux de liberté et d'égalité, la Déclaration universelle de 1948, difficile à dépasser en promesses dans l'avenir le plus lointain, garantit tout simplement aux humains, d'aujourd'hui et de demain, de parvenir à transposer l'Idéal dans le quotidien en éradiquant les sempiternels maux de l'humanité, à commencer par ses divisions à l'infini ainsi que ses multiples formes de discrimination, et en établissant, de manière universelle et définitive : paix, justice, liberté, égalité et démocratie idéales - certes, DEMAIN, toujours DEMAIN, seulement DEMAIN, à la saint Glin-glin, ou si vous préférez « au bout du bout », selon votre expression, sur RMC Info, signifiant en clair : JAMAIS ! ! !    

« Croire » pouvoir transposer l'Idéal dans le quotidien, ou introduire l'Absolu dans le relatif, philosophiquement parlant, c'est le signe le plus manifeste de la « débilité intellectuelle » parvenue à son apogée !  Ainsi la débilité intellectuelle de l'époque, de toutes les époques, s'exprime en toute occasion, où la Foi affiche sa suprématie sur la Raison universelle des humains sans jamais démontrer la moindre de ses affirmations gratuites ou de ses vœux pieux. Elle exige seulement de « croire », et les humains d'aujourd'hui ne s'en privent pas, au point même que l'expression moyenâgeuse « credo, quia absurdum » est on ne peut plus vivace !

Votre entretien du 30 octobre dernier avec Roselyne Febvre sur France 24 suffit largement à l'illustrer avec ses multiples effets d'annonce, puisque les droits de l'homme, certes largement bafoués sur tout le continent africain plus qu'ailleurs, notamment en matière de discrimination sexiste, religieuse, homophobe et ethnique - un comble pour « nos » donneurs de leçons de morale, qui en proviennent ! -, mais ils le sont également en Europe, mais également en France où la liberté d'expression n'est qu'un leurre sous l'action de groupes communautaristes, dont les membres ne sont pourtant - forcément ! - ni plus ni moins irréprochables que les Autres, ce qui devrait les dispenser à jamais de faire la morale à la France et aux Français - sauf à vous, évidemment, d'établir le contraire ! ! !   

Et ils sont pourtant des centaines de millions de fous, de doux rêveurs,  à travers le monde, qui, au lieu de penser « vraiment », de réfléchir tout simplement, continuent à répéter leur litanie, à scander leurs slogans d'un monde nouveau, d'un autre monde, d'un monde meilleur, d'un monde juste, etc., tout comme ceux d'autrefois, mais certains d'aujourd'hui encore, processionnaient en s'imaginant que leurs rites et leurs prières pourraient faire tomber la pluie - les « religieux » du catéchisme universel, prêtres et fidèles confondus, en sont encore là dans leurs croyances au miracle !

Le pire est que, non seulement les droits de l'Homme n'ont aucune réalité dans leur pratique planétaire au quotidien, mais ils n'ont même pas de réalité absolue en théorie. En effet, aucun catéchisme du monde  n'exprime quoi que ce soit d'absolu, et pas davantage le catéchisme universel, comme suffit à l'établir une immense contradiction en matière de liberté d'expression dans ses articles 19 et 29 - sauf à vous de démontrer le contraire !

En réalité, le catéchisme des droits de l'homme est un concurrent direct des catéchismes religieux, et son « Dieu-Morale », qui a pris la relève du Dieu « trois-en-un » des religions monothéistes, sert surtout ici, aujourd'hui encore plus qu'hier, à dicter LA Morale, et en conséquence à faire culpabiliser les Autres pour le plus grand profit de toutes les communautés et associations moralisatrices à sens unique et adeptes du « deux poids, deux mesures », ce qui n'était pas le cas avant 1981 - sauf à quiconque d'établir le contraire, puisque vous n'êtes pas en mesure de juger personnellement d'une époque où l'identité nationale ne se déclinait pas en groupes communautaristes ethniques ou religieux bénéficiant de droits supplémentaires au nom de la « discrimination positive », et non au seul mérite de l'école républicaine, de la maternelle à l'Université !

Comme je crois avoir amplement établi dans ma lettre du 18 septembre dernier à Nicolas Sarkozy, arguments intellectuels et philosophiques à l'appui, les mensonges et les « croyances au miracle » de l'époque, je n'argumente pas davantage ici, mais je n'en attends pas moins vos éventuelles objections au contenu de ce courrier, pourvu qu'elles soient intellectuellement et philosophiquement étayées sur le fond.

Je ne peux m'empêcher toutefois de relever l'inexactitude de votre propos, incohérent au vu de la réalité mondiale d'aujourd'hui, puisque vous n'avez pas hésité à dire: « Sans les droits de l'homme, il n'y aurait pas eu l'abolition de l'esclavage ! » Certes, sur la promesse en papier des droits de l'homme de 1789 et de 1948, l'esclavage est théoriquement aboli, mais dans la réalité actuelle du terrain, il perdure sur le continent africain, ainsi que l'a établi Malek Chebel dans son ouvrage, L'esclavage en terre d'islam, publié par les Editions Fayard en 2007 - et vous ne pouviez pas l'ignorer !

C'est pourquoi, dans un monde où la Raison, et non la Foi, ferait la loi, une telle contradiction entre votre propos et la réalité du terrain suffirait à vous disqualifier dans votre fonction, au motif de vérité partielle et partisane ; certes, vous n'en avez pas l'exclusivité dans le monde politique - et pas seulement -, mais c'est tellement « juteux » de faire culpabiliser les Autres, individus et groupes individus, sans être soi-même « irréprochable » !

En résumé, ainsi que l'avenir le plus lointain ne pourra que le vérifier, en me donnant ainsi raison, j'affirme sans aucune ambiguïté que « RIEN », pas même le catéchisme universel contemporain, n'est en mesure de transposer l'Idéal dans le quotidien, de faire de notre monde un monde idéal, parfait, avec des humais à jamais imparfaits - sauf à vous ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

Le « croire » possible, sans apporter jamais aucun argument contraire, c'est précisément le signe indéniable de la « débilité intellectuelle » de l'époque, fondée sur la Foi et non sur la Raison, comme votre embarras sur le plateau et de multiples contradictions continuelles entre la théorie, l'Idéal, et la pratique, la réalité quotidienne du monde, en sont l'illustration. Quant à le « faire croire » au moyen du catéchisme universel, c'est une « escroquerie » intellectuelle planétaire, qui manipule et trompe sciemment l'opinion mondiale.

En conséquence, vous ne pouvez pas vous dérober encore une fois, sauf à manifester par votre obstination dans le silence et le refus de débattre votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde - ceux d'hier et d'aujourd'hui, mais également de demain s'ils perdurent !

Dans l'attente de vos éventuelles objections, intellectuellement et philosophiquement argumentées, je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Madame, mes salutations distinguées.

Annexe : Lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy


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