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« Le stade Dubaï du capitalisme » de Mike Davis

Par Anom Yme
« Le stade Dubaï du capitalisme » de Mike Davis« Le stade Dubaï du capitalisme » de Mike Davis
Les prairies ordinaires
/ 88 p.

Pour certains, Dubaï est un symbole de réussite et de prospérité. Pour d'autres, il est l'exemple type de la décadence à l'occidentale. A Dubaï, tout est plus grand, plus clinquant et plus tape à l'œil que dans le reste du monde : les grattes-ciels, les centres commerciaux ou encore les hôtels. Car à Dubaï, le pétrole coule à flots ; du moins pour quelques années encore. D'une simple économie locale portée par la pêche de perles et, surtout, par la contrebande, Dubaï est devenue la ville des superlatifs qui « feraient passer pour de doux euphémismes toutes les extrapolations qu'a pu inspirer en cinq mille ans le mythe de Babel ».

Mais le revers de médaille fait mal. Pour construite tout ce joli rêve il faut des bras, de préférence bon marché et non syndiqués. Comme le rapporte Human Rights Watch, 880 ouvriers du bâtiment ont trouvé la mort sur leur lieu de travail, et ce seulement en 2004. De même, Dubaï refuse toujours de signer la Convention des Nations unies sur le droit des travailleurs migrants et les quelques manifestations qui ont pu avoir lieu ont rapidement été dispersées par une belle cohorte de casques et de matraques, le tout dans l'indifférence générale.


« Le stade Dubaï du capitalisme » de Mike Davis
Écrit dans un style journalistique, cet essai de Mike Davis veut tenter de prouver que l'élévation de Dubaï en qualité de ville-monde est une nouvelle forme de capitalisme, une sorte d'évolution : « Dans un scénario économique idéal, ces gigantesques profits pourraient servir à financer la conversion de l'économie mondiale a l'ère de l'énergie renouvelable [...]. Mais, dans le monde réel du capitalisme, ils alimentent la débauche de luxe apocalyptique dont Dubaï est l'illustration exemplaire. » Les arguments sont convaincants et l'analyse aussi. Reste que d'une idée quelque peu tirée par les cheveux, on en vient à se questionner sur ce possible nouveau stade du capitalisme et sur l'évolution future de l'économie mondiale. Chapeau bas.



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