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Maroc : Nadia Benjelloun recompensée par l’Académie française

Publié le 05 juillet 2009 par Musique

Maroc : Nadia Benjelloun recompensée par l’Académie française

Nadia Benjellon, journaliste, écrivaine et directrice internationale du Festival des Musiques sacrées de Fès (Maroc), a été primée de la Grande Médaille de la Francophonie par l'Académie française, rapporte Wa Bayn. Cette distinction récompense l'œuvre d'une personne physique francophone qui, dans son pays ou à l'échelle internationale, aura contribué de façon éminente au maintien et à l'illustration de la langue française.

C'est la première fois qu'une femme marocaine remporte ce Prix qui lui sera remis sous la coupole fin novembre 2009.

Docteur de l'Institut d'études politiques de Paris et philosophe, Nadia Benjelloun est une éminente spécialiste du Moyen-Orient, notamment de la question palestinienne.

Elle a été professeur de Sciences politiques, chargée de mission au Quai d'Orsay, à l'UNESCO et à l'ambassade du Maroc en France.

Elancée, féminine, Nadia Benjelloun impressionne et pourrait bien être une de ces femmes que l'on n'aborde pas de peur d'être rembarré dans son élan communicatif. Pourtant, il n'en est rien, bien au contraire...

Spontanée, accueillante et humble, telle est Nadia Benjelloun, cette franco-marocaine partie à l'âge de 17 ans faire ses études en France - "parce-que l'on pense toujours que c'est mieux en France" dit-elle - après avoir grandi au Maroc auprès de ses grands-parents maternels français et fait son parcours secondaire au Lycée Lyautey de Casablanca.

A l'aube de sa vie d'étudiante, elle ne rêvait pas vraiment de France et ne voyait pas l'Europe comme un Eldorado, son rêve était plutôt du côté des livres lorsqu'elle se voyait devenir, plus tard, une grande écrivaine.

Partie à Paris pour préparer l'Ecole Normale, elle intègre ensuite la Sorbonne pour une agrégation de philosophie puis Sciences-Po où elle fait une thèse sur la cause Palestinienne.

Engagée pour la paix

Une cause qui ne la quitte plus jusqu'à ce jour... C'est ainsi que dans les années 1980, armée d'un désir de paix, de connaissance des hommes, de voyage et de réalisation d'un travail scientifique, elle est amenée à beaucoup voyager en Palestine pour l'écriture de son premier ouvrage La Palestine: un enjeu, des stratégies, un destin.

Chez celle que l'on surnommait  "la Palestinienne de service", nait l'idée d'un livre avec Yasser Arafat. Un livre qu'elle parvient à écrire (Yasser Arafat: la question palestinienne. Entretient avec Nadia Benjelloun) grâce à l'audace dont elle fait preuve lors d'une rencontre où il était présent à Paris, à l'Institut du Monde Arabe.

Actrice pour le Maroc

Dans le même temps, l'envie d'écrire à propos de la culture apparait. Mais c'est finalement dans l'organisation d'un projet culturel qu'elle s'implique: le Festival International des Musiques Sacrées de Fès.

Revenue alors à une ses premières amours, la philosophie, elle crée le colloque sur le sacré qui a à présent lieu chaque année au Festival.

Cette amoureuse de culture, vit donc aujourd'hui - pour son travail - de part et d'autre de la Méditerranée mais n'a jamais voulu se réinstaller au Maroc même si le pays lui manque. "J'aimerais vivre entre les deux, mais je trouve que le Maroc n'avance pas assez vite" dit-elle.

Ainsi, si son parcours de Marocaine à l'étranger a été exemplaire, elle n'oublie pas de mettre en garde les jeunes, du Maroc ou d'ailleurs, sur le faux eldorado que représente l'Europe. Elle, Marocaine d'ici et d'ailleurs, tout autant attachée à ses deux cultures qui croit en l'avenir du Maroc et affirme qu'elle ne le lâchera jamais.



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