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La non-affaire Windisch: la complaisance molle du rectorat de l'Unige

Publié le 08 juillet 2009 par Francisrichard @francisrichard
La non-affaire Windisch: la complaisance molle du rectorat de l'Unige Le 14 mai dernier, Uli Windisch, [photo ci-contre tirée du site de l'Université de Genève ici], professeur de sociologie à l'Université de Genève, Unige, écrit un article dans le Nouvelliste en tant qu'invité du journal valaisan [ voir mon article Uli Windisch, sociologue, a dit la vérité, il doit être exécuté ]. Il commet ce jour-là deux erreurs impardonnables aux yeux de la gauche, qui cherchera dès lors à avoir sa peau :

- il s'en prend au socialisme de la démagogie et des bas instincts
- il signe ès qualité de professeur en sociologie, communication et médias de l'Université de Genève

Dans mon article lié plus haut je cite abondamment l'article incriminé et explique que la lecture qui en est faite, ici ou là, est partielle et partiale, volontairement ou non, que l'auteur n'a en somme fait que dire la vérité. Seulement toute vérité n'est pas bonne à dire, surtout quand elle consiste à mettre le nez des socialistes de tout poil dans leurs cacas nauséabonds.

Uli Windisch  a en effet dénoncé dans son article la volonté fanatique des socialistes de vouloir changer l'homme bon gré, mal gré, pour son plus grand bien, avec pour aboutissement logique l'instauration de totalitarismes, qui, au XXème siècle, ont pris les deux formes achevées, et cousines, du nazisme et du communisme, caractérisés par l'extermination des Autres. Puis le professeur de l'Université de Genève s'en est pris aux outrances verbales envers la Suisse du socialiste Peer Steinbrück, le ministre allemand des finances, et a fait la démonstration de ce que cela donnerait si on lui répondait sur le même ton.  

Les propos d'Uli Windisch vont être qualifiés d'excessifs par Bernard Morard, le doyen de la Faculté des sciences économiques et sociales de l'Unige. Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse, va demander au Conseiller d'Etat socialiste Charles Beer, en charge de l'Instruction publique de la République genevoise, et au recteur de l'Unige, Jean-Dominique Vassali, de prendre position. Ce dernier va obtempérer, en dépit de ses dénégations, en saisissant de l'affaire le Comité de déontologie de d'éthique, fraîchement constitué.

La sanction, dévoilée avant-hier soir par la RSR (ici), est tombée, près de deux mois après la publication de l'article :

Dans une lettre reçue hier à son domicile, le professeur Ueli Windisch a reçu l'avis du rectorat de l'Université de Genève concernant ses propos provocateurs dans le quotidien "Le Nouvelliste" du 14 mai dernier. Une information originale de la rédaction genevoise de la RSR.


La chronique était notamment signée de son titre de professeur en sociologie. Cette référence et les propos n'ont pas vraiment plu au rectorat. Si l'Université de Genève reconnaît la liberté d'expression au spécialiste des médias, elle lui demande désormais de ne plus enfreindre "le principe de vérité et de responsabilité" quand il engage "le nom et la crédibilité de l'Université de Genève".


Philippe Barraud écrit hier sur son site, Commentaires.com (ici) :

Uli Windisch, professeur de sociologie à l'Université de Genève, ne devra plus utiliser son titre lorsqu'il signe des articles polémiques dans la presse. C'est une sorte de punition molle, une sanction ad personam puisque, sauf erreur, elle est sans précédent dans l'histoire de l'institution genevoise.

Philippe Barraud trouve que :  

C'est surtout une mesure absurde. Par définition, une personne qui s'exprime publiquement le fait es qualité, et c'est en général pour cela qu'elle est appelée à le faire par les rédactions.

Pour ma part, je concluerai par ces quelques remarques :

- Uli Windisch est suffisamment connu pour ne pas avoir besoin d'accoler son titre de professeur à son nom.
- Le rectorat n'a pas cédé aux demandes de la gauche qui voulait la peau du professeur, c'est-à-dire son interdiction professionnelle, et c'est l'essentiel. Cela aurait porté un sacré coup à la liberté académique.
- Par complaisance molle envers la gauche, le rectorat a tout de même voulu marquer le coup et a demandé au professeur de ne plus enfreindre le principe de vérité et de responsabilité, ce qu'il n'avait pourtant pas fait.
- L'Université de Genève se serait honorée en ne faisant aucune remontrance. Par là même elle aurait montré que la pluralité d'opinions existe bel et bien en son sein et qu'il n'est pas nécessaire d'être de gauche pour avoir le droit d'en porter un titre quelles que soient les circonstances.

Francis Richard

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